Tetsuo a écrit:
Falstaff (1965) 6/6
La scène de bataille envoie bouler tous les parkinsoniens de la caméra qui veulent faire des films épiques aujourd'hui. La fin est par ailleurs bouleversante
Euh... tu parles de celle-ci? (à partir de 3 minutes)
http://www.youtube.com/watch?v=Ngy17MrSrMoParce qu'elle est très bien, mais c'est quand même de la caméra épaule, avec de l'accéléré et des plans de pas plus d'une seconde... Pour le côté parkinsonien, ça se pose là.
Sinon, j'ai été assez déçu par le film, dont j'avais peut-être trop entendu de bien.
C'est quand même extrêmement bavard, parfois sur-signifiant dans la mise en scène et la lumière (toutes les scènes à la "cour" d'Henri IV sont bien relou), et le montage parallèle entre Henry V et Falstaff fait un peu chier... Disons que j'aurais préféré suivre Falstaff tout du long, ou Henry V, mais pas qu'on passe de l'un à l'autre comme ça. Ce qui fait, entre autre, que la séquence de bataille, aussi virtuose soit-elle, me semble partiellement ratée : si c'est pour montrer l'horreur absurde de la guerre, autant rester avec Falstaff et son très beau dialogue sur "l'honneur", puis observer la bataille à distance, à la Barry Lyndon. J'ai pas de conseil à donner à Orson mais en fait si. Surtout qu'il y a de très belles choses dedans : les chevaliers soulevés en l'air pour monter leurs chevaux; la fin dans la boue... Mais je trouve qu'il y a un problème de point de vue.
C'est con, Falstaff (et Welles, les deux se confondent merveilleusement bien d'ailleurs) est un personnage fabuleux, développant un aspect loufoque et bordélique réjouissant et anarchique. Tout ce qui se passe à la taverne, c'est excellent, presque pasolinien - Welles venait de tourner pour lui dans la Ricotta, il y a peut-être de ça. Et l'humour qui laisse place à une vraie mélancolie, le film devenant progressivement le portrait d'un vieux clown triste, troubadour délaissé par son fils, c'est beau.
Mais voilà, trop de réticences et de bâillements pour être à fond comme sur d'autres films d'Orson.
En tout cas ça m'a donné envie de revoir My Own Private Idaho.