(1942) - L'assassin habite au 21 Il faudrait que je le revois... Ca doit bien faire 15 ou 20 ans, c'est loin. J'avais trouvé ça bien, avec des révélations assez jouissives dans l'enquête, avec des acteurs géniaux et un côté moderne qu'il n'y avait pas chez les cinéastes de l'époque. 4/6
(1943) - Le Corbeau C'est fou à quel point c'est carré comme film. Je gardais le souvenir de quelque chose de vraiment bon, mais c'est même plus que ça : ultra rythmé, ultra carré, il n'y a pas la moindre fioriture, pas le moindre temps mort, Clouzot ne nous lâche pas du début à la fin. Puis comme dans Quai des Orfèvres ou La Vérité, la société française (plus encore ici celle sous l'occupation) en prend pour son grade. C'est jouissif, et parfois fort drôle. Dommage que les chaînes de télévision ne passent systématiquement que les mêmes films de lui. 6/6
(1947) - Quai des Orfèvres Très rapidement, on se rend compte que l’intrigue policière en elle-même intéresse moins Clouzot, qui vient de sortir de deux années de purgatoire et d’interdiction de tourner (suite à la réalisation du Corbeau pour Goebbels), que le contexte, les personnages et la charge qu’il peut adresser à la société. Ici, un couple de « petits bourgeois » (« qui voient le mal partout ») face aux policiers (qui n’ont rien d’autre à faire que d’ennuyer et d’arrêter « des gens qui ne leur ont rien fait » - on est en 1947 pour rappel !!), aidé par la meilleure ami probablement lesbienne. Chaque ligne de dialogue est jubilatoire, parfois scandaleuse pour l'époque, et transcende totalement cette affaire de meurtre un peu bidon (très bien agencée, mais un rien banale). 5/6
(1953) - Le Salaire de la peur Tension, moiteur, comme on ne les a jamais vues sur un écran français me semble t-il. C'est peut-être mon Clouzot préféré, celui par lequel il s'élève au niveau des films grands films de genre américain. On parle de Hitchcock, mais il me semble que Clouzot, sans doute moins "auteur", est aussi plus carré et plus moderne. 6/6
(1955) - Les Diaboliques Petite déception sur celui-là. On reconnaît la maîtrise, mais la fin me laisse un peu de marbre. J'ai le souvenir de révélations assez grossières. 3/6
(1956) - Le Mystère Picasso Ca ne m'a absolument jamais intéressé. Je ne sais même pas quelle note mettre à ça.
(1960) - La Vérité Découvert récemment... On retrouve le Clouzot des débuts, avec un peu plus de métier (ses films sont peut-être un peu moins libres et surprenants, au fur et à mesure de sa carrière). Mais ça reste ultra carré, on ne décroche pas un seul instant. 5/6
(1964) - L'Enfer (inachevé) Je suis surpris, fasciné, par ce que j'ai vu du film de Clouzot, ce tout petit film, tout petit sujet, qui aurait pu (ou pas) donner un film merveilleux (j'ai beaucoup pensé à Eyes Wide Shut). En revanche, je suis plus réservé sur ce que montre le documentaire : je passe sur les scènes "rejouées" plutôt inutiles (d'autant que la mise en scène à ce moment contraste violemment avec les idées de Clouzot qui étaient tout sauf théâtrales), et sur les longues interviews. Mais en gros, le doc montre quoi ? Vers la fin, la voix off raconte que l'équipe a voulu filmer l'enfer de Clouzot et s'est retrouvée en plein apocalypse... Elle est où, l'apocalypse ? C'est survolé, bâclé... Le film parle d'un cinéaste qui ne sait pas ce qu'il veut, d'un acteur qui quitte le tournage, d'un infarctus. Tout ça met effectivement un terme au tournage (j'imagine, pour le coup, l'enfer que ça a du être pour les producteurs), mais bon... Rien d'apocalyptique. 4/6 pour l'exhumation des plans originaux.
(1968) - La Prisonnière J'ai surtout apprécié les expérimentations formelles héritées de L'Enfer. A part ça... 2/6
_________________ Que lire cet hiver ? Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander) La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)
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