La rétro à la cinémathèque s'achevant, petit bilan.
. LE ROULEAU COMPRESSEUR ET LE VIOLON (1960)
. L'ENFANCE D'IVAN (1962)
. ANDREI ROUBLEV (1969)
. SOLARIS (1972)
. LE MIROIR (1975)
. STALKER (1979)
. NOSTALGHIA (1983)
. LE SACRIFICE (1986)
Selon moi un chouilla surestimé. Le genre de réalisateurs dont j'aimerais tout adorer, mais j'ai beau essayé, pour certains films, ça passe moins. Donc :
. L'ENFANCE D'IVAN (1962)
3/6
De bons passages, mais un film qui m'a globalement ennuyé, et où Tarkovski n'a pas encore tout à fait trouvé sa patte, faisant encore pas mal référence à Kalatozov par exemple.
. ANDREI ROUBLEV (1969)
6/6
Un de mes films préférés, un monument. La fin avec le fondeur de cloche est à chialer, pour chaque plan y a une idée, c'est visuellement magnifique sans jamais être facile, j'adore la narration, le message du film, c'est bourré de scènes et de plans inoubliables (la mongolfière, le "bouffon", les nudistes, le cheval qui meurt, la neige plumée...). Selon moi son meilleur, moins apprêté que ses suivants, avec plus de vie. Et les acteurs sont tous incroyables.
. SOLARIS (1972)
6/6
J'avais peu aimé la première fois, la revision a changé la donne. Son film malade en quelque sorte, avec des baisses de rythme, des passages ratés (la télévision au début, par exemple), mais un souffle qui emporte le tout, des réflexions philosophiques très bien amenées, une réalisation du tonnerre. L'histoire d'amour est magnifique, l'aspect métaphysique passe sans lourdeur, et Tarko inaugure sa première fin "étrange".
. LE MIROIR (1975)
4/6
Un peu de mal avec celui-ci. J'admire l'ambition, les recherches formelles, mais je reste en dehors. Les plans me touchent, mais visuellement, pas émotionnellement (pas très clair...).
. STALKER (1979)
5/6
Le fameux Stalker, où certains défauts (selon moi) des Tarko à venir se font sentir : facheuse tendance à filmer des dialogues interminables sur le sens de la vie et la perte de spiritualité de la société, longs plans interminables (le travelling arrière avec les changements de lumière devant la "pièce", moi ça me gave)... Mais ça reste d'une puissance rare, il y a encore des scènes gratuites (le trajet sur le charriot, pur moment de cinéma) qui sont magnifiques, et la première partie est absolument parfaite. J'ai plus de mal avec la seconde partie en fait, même si elle contient un des meilleurs plans de sa filmo (le travelling sur le dos de Solonitsyne qui marche dans le tunnel).
. NOSTALGHIA (1983)
3/6
1h30 d'ennui total, où j'ai l'impression de voir du Antonioni, avec ses solitudes exacerbées, cette incommunication lourdement soulignée, ces longs plans fixes ou travellings qui veulent-dire-tellement-de-choses-bouleversantes-et-intellectuelles. D'ailleurs, sa mise en scène se fait beaucoup plus figée, les travellings sont frontaux ou latéraux, les plans fixes sont de plus en plus présents, mais... Mais la dernière demi-heure arrache le slip : l'immolation, et surtout la scène dans la piscine, où comment créer une tension de dingue avec une bougie et un "bête" travelling. Et le plan final est magnifique.
. LE SACRIFICE (1986)
1/6
Bon, incompréhension. Je trouve ça loooong, chiaaaant, avec des monologues interminables où les personnages parlent lentement et où ceux qui les écoutent sont bouleversés alors que, personnellement, c'est dodo. Je trouve les symboles assez lourds, l'aspect chrétien de Tarkovski suinte de partout et m'énerve, et la mise en scène perd de son énergie, de sa liberté, s'auto-parodiant un peu (les "visions poétiques" en N&B ralentis, faut pas le faire tout le temps, quoi...). Y a quelques plans qui me touchent beaucoup (les personnages dans la lande, le plan séquence de la maison en feu), mais je regrette que tout ce que filme Tarkovski soit au service de son idée, de son thème, qu'il n'y ait plus vraiment de plans purement sensoriels.
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