Massinfect a écrit:
Marlo a écrit:
L'expression "bullshit job" est bien pratique pour désigner les jobs dans les milieux qu'on ne connaît pas. De l'extérieur ça ne me paraît pas plus inutile que beaucoup de jobs qui tournent autour du cinéma, déjà parce qu'une énorme part de la production ciné m'apparaît elle-même comme inutile et tout juste bonne à faire fructuer l'entre-soi, exactement comme dans certains cercles journalistiques, et comme dans tous les domaines hyper subventionnés.
La définition de bullshit job est claire : un travail qui s'il disparaissait ne manquerait à personne, voire même rendrait la société meilleure.
Qu'il y ait des vautours, des parasites, etc, dans le monde du cinéma est une évidence, comme dans n'importe quel milieu. Mais à moins de pouvoir tolérer un monde où il n'y a plus de films du tout, il n'y a pas de bullshit job (sauf peut-être en extrême périphérie une fois que le film est fait).
Ces nouveaux métiers d'influenceurs web nombrilistes avec leur novlangue 2.0 de fils de pute, ils ne servent pas grand monde si ce n'est les personnes qui les pratiquent. Le commun des mortels s'intéresse à eux en scrollant pendant leur pause caca, mais ça s'arrête là. Et puis on voit aujourd'hui où ça mène...
Ceci étant dit, je parlais initialement du piédestal sur lequel on mettait ces "métiers". C'est la même chose dans le cinéma : j'en ai croisé quelques-uns qui mériteraient une bonne balayette pour redescendre un peu et se rendre compte qu'ils se donnent trop d'importance.
C'est bien ce que je dis, "bullshit job" c'est pratique pour désigner les jobs qu'on ne comprend pas. Les mecs de la ligue du lol n'étaient pas des influencers instagram mais des journalistes, développeurs ou très bons communicants, autrement dit des extensions de jobs qui existent depuis la nuit des temps et qui sont aujourd'hui utiles dans notre société et notre économie de services. On ne peut pas remettre en question ces jobs sans remettre en question l'économie qui les développe, cette même économie qui survalorise le divertissement.
Ce qui rend cette affaire fascinante c'est que ces personnes n'ont pas simplement obtenu leurs postes actuels grâce à leurs réseaux, mais surtout grâce à leurs compétences, au fait que ce qu'ils produisent amène des lectures et produit des richesses. Des business solides, parfois du vieux monde, se sont appuyés sur eux. La question est de savoir si leur comportement toxique n'a été qu'un fait secondaire ou au contraire la raison de leur avènement. C'est une question plus intéressante que de savoir qui a fait quoi exactement.