Tu œuvres pour le Seigneur, FingersCrossed
Müller a écrit:
Ca me va.
Pendant des années à cause d'Argento, je pensais que j'aimais pas le giallo, alors qu'en fait c'est juste ses films le problème.
Bava, c'est autre chose, parce qu'il œuvre dans plusieurs genres avant de créer sans le faire exprès cette vague et par extension les slashers U.S. par la suite (et de refaire la même avec
Alien aussi, un peu après via
La Planète des Vampires) : ce que j'adore chez lui (outre l'aspect "bricole qui donne du Beau"), c'est qu'on sent quelqu'un qui s'amuse avec le genre en général. Qui sent qu'on a déjà tout rabâché et que le public a tout compris du coup tu as toujours l'impression de voir un souvenir diffus, voire un cauchemar, d'une autre histoire qu'on lui a racontée mais qu'il retranscrit par bribes avec des poussées de fièvre colorées.
Et l'autre aspect que j'aime dans sa filmo c'est qu'on sent une coupure entre les 60s où il s'éclate et où malgré l'avalanche de morts et d'horreur, même s'il écorne l'image respectable et le vernis de civilisation de l'Italie d'après-guerre, il y a un esprit bon enfant et un peu jouisseur (dans
6 femmes... on est dans le monde de la mode, et dans
La Fille qui en savait trop on a un aspect touristique charmant*) et les 70s où ça devient terne, plus cradingue et où ce qui était suggéré déborde (en parallèle d'une montée de la violence dans le genre qu'il a engendré) et où cette tendance culmine avec
Chiens enragés, un film où tout le monde est moche, dégueulasse et corrompu (en plus de sentir le fauve puisqu'on passe une bonne partie dans une bagnole). Mais
Une hache pour la lune de miel qui ouvre la décennie est déjà bien perché et étouffant puisqu'on est plongé directement dans la tête d'un tueur psychotique (ce qui engendre aussi un sous-genre du film de psycho-killer donc).
*sans compter bien évidemment le bonheur de se plonger nu dans une cascade de billets dans
Danger Diabolik où le filou se moque, je pense, du pognon que lui file Dino De Laurentiis. Un budget qui, si je crois bien me rappeler, est l'un des plus confortables de sa carrière.
(et oui, forcément, il invente aussi le film comic book cool)
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