Stephan a écrit:
Pour Pialat et A nos amours c'est une interrogation qui me hante depuis la 2nde (je l'ai eu au bac).
Stephan n'est donc pas seulement corse, il a aussi entre 27 et 30 ans.
Je ne sais pas si ton film de bac vaut que tu te prennes la tête : mes trois films de bacs, aussi bons soient-ils, j'ai passé tellement de temps dessus que depuis je peux plus les voir en peinture.
Stephan a écrit:
(je lis toujours les critiques de Télérama, je les connais par coeur, elles n'apportent aucune réponse).
Stephan a écrit:
Les cahiers du cinéma, Télérama, Libération (?), tu vois le genre...
Pour le coup tu te méprends un peu je crois... Télérama et les Cahiers tombent peut-être d'accord sur les mêmes films, mais rarement pour les mêmes raisons. C'est deux approches critiques quasi-opposées, et je crois que personne ici trouve son bonheur dans Télérama...
Stephan a écrit:
Je passe mon temps à regarder des films que j'apprécie moyennement mais qui sont adorés des critiques et des intellos de tous poils pour comprendre en quoi ce sont des génies. (Chris Marker, van der Keuken, Agnès Varda, Alain Cavalier, Christophe Loisillon...). J'aimerais tellement comprendre.
Il y a un truc dans ta vision qui me semble à la base un peu faussé quand même, c'est le rapprochement de ces films avec un certain type de public ("intelllo", donc). C'est prendre le problème par le mauvais bout : être aimé par une majorité ne change rien au fait qu'un réal peut être aimé pour de bonnes, comme pour de très mauvaises raisons. La totalité des lycéens ont beau adorer Tarantino comme un seul homme, je suis pas certain que beaucoup d'entre eux comprennent ce qui fait la valeur de son cinéma... De même, Varda peut être défendue par Télérama ("oh la petite vieille sympa") comme par des gens plus pointus. Si tu veux vraiment comprendre ce qui peut y être génial (et je dis ça théoriquement, je connais mal Varda), commence peut-être par te faire à l'idée qu'il y a autant de chemins vers ce cinéma (et de façons de l'aimer) que de théoriciens du ciné.
Ensuite (désolé si ça semble condescendant, c'est vraiment pas le but), ta réflexion me rappelle un sentiment que j'avais tout le temps au lycée, beaucoup encore durant ma prépa, puis de moins en moins ensuite : la sensation de mur opaque face aux grands classiques ou face à certains réals contemporains encensés, sans saisir en quoi il y avait à s'extasier. Je trouvais des choses à prendre dans les films, forcément, des choses intéressantes, mais je ressentais rien de fou, je n'étais pas emporté ou admiratif, et j'avais l'impression que tout le monde "faisait semblant" d'aimer ça.
Je ne sais pas si c'est le sens de ta remarque (si ce n'est pas le cas, je te prie de ne pas le prendre mal), mais la réponse que j'apporterais alors, c'est de ne pas forcer. De rester honnête (ne pas s'auto-convaincre qu'on a aimé), mais de rester ouvert (continuer à explorer, avoir l'humilité de se dire qu'on a pas forcément les armes pour saisir toute la richesse des films en question). Je doute qu'un texte critique soit la clé, pour le coup. La patience et quelques films-déclics, peut-être plus. Voilou.
Slacker a raison.
en ce moment et c'est dingue comme cette intervention pleine à la fois de précision argumentative et de tact bienfaisant semble tout droit sortie de la bouche du prince Muichkine (l'idiot- pas du tout idiot- du titre).