Castorp a écrit:
Bêtcépouhr Lahvi a écrit:
Non.
Ce n'est simplement pas comparable (sauf si on veut absolument des gentils et des méchants).
Si. Quand le mode de vie d'une personne vivant dans un pays riche équivaut à 20 fois celui d'un pauvre (je dis ça au pif, je n'ai plus les chiffres énergétiques en tête, mais c'est considérable), il faudrait que le Nigéria multiplie sa population par 20 pour qu'il ait un impact similaire à celui de notre mode de consommation.
Avant d'aller parler des Africains, qu'on s'occupe de notre gueule.
Edit : c'est plus de l'ordre de *10 que *20, en fait.
L'impact d'un mode de vie ne se résume pas à des chiffres énergétiques.
Faire de la monoculture en Beauce est, à court terme, moins susceptible de faire avancer un désert qu'aux portes du Sahel. Déboiser un hectare de forêt primaire roumaine a moins d'impact sur la biodiversité que la même surface au Gabon (et je ne parle pas des Pygmées).
Un NéoZ pollue plus ou moins autant qu'un Australien, la Nouvelle-Zélande ne vit pas, encore, d'alertes écologiques spectaculaires contrairement à l'Australie.
Des territoires n'ont pas les mêmes sensibilités. Des climats n'impliquent la même consommation en termes de confort jugé égaux. La Floride ou le Queensland sont par exemple des aberrations. Ce qui n'empêche pas Lagos d'en être une autre.
Le recours systématique au discours "débit/crédit écolo civilisationnel" implique une morale relative qui n'a pas trop d'intérêt sachant que, justement, le problème est global. Et puis, pour le cas de l'Afrique, limite victimaire-paternaliste. Pourquoi avoir une pudeur à dire que la natalité africaine est une menace supplémentaire pour la planète ? Dans la mesure où on estime que l'individu africain moyen aspire à consommer autant d'énergie que les autres. Il ne faut simplement pas que ce soit utilisé comme excuse ou que l'Afrique devienne le prochain bouc émissaire après la Chine.
Chine qui, elle, a pris la question précise de la démographie à bras le corps. L'Occident l'a fait d'une manière plus "culturelle" (si on exclut l'idée que la colonisation américaine a été une manière d'utiliser un trop plein démographique).
D'un autre côté, on peut aussi penser qu'on devrait plutôt consommer autant que les Africains, ce qui est l'option la plus logique.
Mais évidemment, en dehors de la conversation, ça n'a pas trop d'intérêt d'agir en limitant l'aide médicale à des capotes ou couper les vivres dans les zones de famines, alors que de notre côté on a une multitude d'options à essayer et qu'on s'y refuse.
Ça n'empêche pas d'en parler. Reste celui qui en parle. Quand c'est Macron, effectivement...
Moi, ce qui m'interpelle, c'est la notion d'éducation qui me semble plus complexe quand on multiplie les enfants. L'éducation étant primordiale en tout, et en écologie en particulier, sachant que le modèle capitaliste repose essentiellement sur la satisfaction de besoins superficiels, on peut être circonspect pour l'Afrique, sachant que le cliché
de la sagesse africaine en harmonie avec la Nature l'est plus que jamais de nos jours. Eux aussi doivent "re-découvrir" un mode de vie plus frugal (même si la marge est bien moindre), ou prendre conscience que leurs modes de consommation est plus proche d'un optimum que les nôtres (par exemple, le recyclage n'est pas un argument commercial mais le quotidien). Mais quand tu vois le carton que fait Nollywood...