Rubicon est la nouvelle série d'AMC (
Mad Men,
Breaking Bad)
Avec notamment James Badge Dale et Miranda Richardson.
La saison 1 compte 13 épisodes de 45mn. Le premier épisode a été diffusé en juin, et le second dimanche soir. Vu comment c'est lancé je ne pense pas qu'il y aura de seconde saison (ou alors si c'est le cas ça ne sera pas forcément une bonne idée).
Will Travers est un analyste à American Policy Institute (API), une agence gouvernementale se cachant derrière un centre de recherche de New York. Une perte tragique va le pousser à soupçonner une conspiration à grande échelle prenant place dans les lieux où il travaille.La série a battu le record d'audience d'AMC pour le premier épisode, mais il n'est pas dit que ça se poursuive pour la suite, la faute à un rythme très lent et à une impression de surplace. Comme pour "Mad Men", ce n'est qu'une impression, l'intrigue avançant posément et rigoureusement. Au bout d'une heure de série, peu de réponses, mais peu de questions également.
Le personnage principal, joué par James Badge Dale (Chase Edmunds dans "24"), croit découvrir une conspiration en observant ... des mots croisés qui semblent communiquer entre plusieurs journaux. Et cette idée se retrouve renforcée par la mort brutale d'un de ses collègues (interprété par Peter Gerety, qui joue le juge proche de McNulty dans "The Wire"), dans un accident de train. Rien de spectaculaire, rien de renversant. Les dialogues et situations sont réalistes, les locaux de l'agence gouvernementale ressemblent à des locaux d'entreprise lambda et l'action se déroule durant l'hiver, dans un New-York enneigé (ce qui, sans mauvais jeu de mot, contribue bien à l'atmosphère glaciale de la série). La mise en scène est élégante et posée, comme pour les autres séries phares d'AMC.
Sur des forums américains, j'ai lu plusieurs avis négatifs évoquant la mollesse de la série, des clichés et une sensation de déjà-vu. Même s'il est vrai que la série recourt à quelques facilités (comme "Mad Men" cela dit, à la fois très subtile et sur-signifiante), le traitement me parait suffisamment audacieux pour qu'on s'y attarde. Ce n'est pas vraiment le prototype de la série estivale, et on ne peut pas dire qu'elle caresse toujours le spectateur dans le sens du poil. Résolument anti-spectaculaire, mais intrigante, la série me rappelle les grands films parano des années 70, comme "Les trois jours du Condor".
Je ne suis pas un grand spécialiste des séries, mais cette approche austère pour un récit d'espionnage me semble finalement assez neuve. Comme pour les grandes séries HBO, la série devrait à l'arrivée ressembler plus à un long film d'espionnage d'une dizaine d'heures qu'à la plupart des séries.
J'en reparlerai une fois que j'aurai vu les épisodes suivants.