Jerzy Pericolosospore a écrit:
Un jugement contraire (et non-expéditif) m'aurait étonné de ta part. Qui témoigne en l'occurrence d'une profonde méconnaissance de la musique de Zappa.
Tu lis tellement bien dans les autres. Un regard et tu sais tout d'eux. Nous sommes tous désarmés devant toi.
Jerzy Pericolosospore a écrit:
Je ne suis pas étonné car en outre tu empruntes la plupart de tes ukases esthétiques au concept adornien de "l'industrie culturelle" (dichotomie "musique savante"/"musique populaire", etc), que j'ai critiqué pour ma part à plusieurs reprises.
Evidemment, c'est Adorno qui a inventé cette distinction.
Jerzy Pericolosospore a écrit:
Un paradoxe savoureux est que, dans ce morceau (Greggery Peccary), Zappa fait justement sienne cette critique de "l'industrie culturelle".
Où est le paradoxe, au juste ?
Jerzy Pericolosospore a écrit:
Boulez raconta exactement la même chose, après avoir loué sa musique ("je me réserve de dire tout le bien que je pense de la musique de Frank Zappa"). Zappa n'ayant pas apprécié son interprétation d'une de ses pièces mineures (The perfect stranger. Boulez plays Zappa, 1984), ce fut alors l'homme à abattre par l'avant-garde institutionnelle française, multipliant les calomnies à son encontre.
C'est donc un complot, je le savais. L'IRCAM développe en secret des puces qu'ils injectent à leur insu aux gens qui passent dans leurs couloirs, et qui les force à dire du mal de la musique de Zappa.
Jerzy Pericolosospore a écrit:
La notice sur Zappa de la base de l'IRCAM, ramassis de contrevérités paresseuses, sonnant à la fois comme une revanche et une mise au pas, exprimait également le même jugement.
Je m'insurge, "foutrement mal écrit" ca ne veut pas dire "discours musical qui tient plus de l'anarchique que d'une organisation formelle quelconque". Ca veut dire "foutrement mal écrit".
Jerzy Pericolosospore a écrit:
En dehors de quelques cerbères de "l'avant-garde progressiste" (qui est devenue depuis longtemps une "arrière-garde" réactionnaire), nombre de compositeurs dits-sérieux en France expriment leur admiration sans réserve pour l’œuvre multiforme (et néanmoins très unitaire dans son esthétique) de Zappa.
Ah bon, qui, en France ? Et puis, ca existe, des compositeurs sérieux, en France ? (certes, tu as écrit "dits"-sérieux)
Citation:
On y retrouve les ukases chers à la gépéou de Boulez: "un discours tenant plus de l'anarchique que d'une quelconque organisation formelle". Le même type de rhétorique dont usait déjà Adorno à propos de Sibelius, du jazz, de Stravinsky, etc.
Ce n'est pas vraiment ce qu'a écrit Adorno sur le jazz et Stravinsky.
Citation:
Contestant "l'ordre établi" (entre guillemets), vraiment? Non, contestant le "chaos établi". "Style de vie anarchiste", vraiment? Rarement on connut vie plus disciplinée, et travailleur aussi acharné. Pour ce qui est de "l'analyse musicale", passons, puisque l'auteur de cette notule infâme n'entend ni la guitare ni l'orchestre, mais se déclare surpris, voire ébahi, d'un semblant imité de "conceptual continuity" par la mention incongrue de Varèse comme source d'influence d'un tel wazoo-wazoo. Et Conlon Nancarrow, il sent le pâté?
Quant aux "scatologie, sexe et violence", on cherche encore en quoi ils constitueraient le "contenu" du discours zappien, puisque, bien loin de sacraliser la mythologie du "sex, drugs and rock'n'roll", Zappa en proposait, en commentateur social caustique et intransigeant, le décodage critique, pointant d'un doigt minima-moralialiste les formes régressives de la culture et de la politique américaines.
C'est quand même marrant comme tu te sentes obligé d'embrayer sur tout ce discours préconstruit, bordélique et haineux, et sans rapport avec le sujet – exactement ce que tu reproches aux "Bouleziens-adorniens-méchants-vilains".