En musique, il y a parfois d'heureuses surprises. La rencontre inattendue entre deux artistes n'ayant plus rien à prouver mais dont on n'attendait plus grand chose. Persuadés qu'ils se contentaient d'être assis sur leurs importantes royalties.
Puis le destin ( ici la santé) s'en mêle. Il y a un an Wilko Johnson ( guitariste et compositeur du Dr Feelgood) annonçait qu'il était atteint d'un cancer du pancréas. Incurable. Il décide de profiter du temps qu'il lui reste à vivre pour faire ce qu'il lui plait le plus : la musique.
Roger Daltrey ( chanteur des Who) accepte de concrétiser un projet qu'ils avaient de longues dates: enregistrer ensemble un album hommage au rock qu'ils adorent.
Né cet album studio. On pouvait craindre un album mortifère ou pire encore un disque sentant la naphtaline. Il n'en est rien. Mieux c'est un album jouissif qui donne la patate comme rarement. Une véritable fontaine de jouvence pour les deux stars. Roger Daltrey a t' il déjà chanté aussi bien? Wilko nous offre son jeu de guitare habituel. Incisif et brillant. Surtout jamais m'as tu vu ( ou plutôt ici entendu).
On se croirait revenu dans le Londres des années 60. Dans un club ou pub enfumé. Quand le rock n'était pas encore cette grosse machinerie commerciale mais avant tout une affaire de passionnés. Les groupes cherchaient d'abord à se faire plaisir, à s'éclater. Si le public suivait. Tant mieux. Sinon au moins eux s'amusaient.
Ce court disque ( 30 minutes) nous offre un rock archétypale. Un batteur, un bassiste, un guitariste et un chanteur. Parfois en contrepoint du chanteur un harmonica ou un piano boogisant. Rien de plus. Chaque musicien est brillant dans sa partie mais est là avant tout pour mettre en valeur le chanteur. Un groupe est un ensemble. Pas de bon groupe sans bons musiciens mais pas de grand groupe sans un excellent chanteur.
Un disque euphorisant à l'ancienne enregistré sous le mythique label chess. 8/10