Moi j'ai découvert ça :
Du bonhomme je connaissais déjà l'excellent
X-mix Vol.4 qui date de 1995. Là c'est un peu plus tard dans l'histoire de la techno, 1998. Et c'est intéressant de constater l'évolution du genre dans la veine que maitrise parfaitement le DJ (réputé pour ses sélections de haute tenue) : la techno funky (tech funk dans le titre de cet album). Pour ceux que ça intéresse ou ceux qui connaissent pas (et aussi pour les autres, sait-on jamais), ce "courant" - qui brasse beaucoup, je suis peu adepte des genres en général mais en musique électro on peut assez facilement cataloguer vu le peu d'inventivité qui se crée autour des différentes courbes de changement musicales - est complètement dansant, mélodique et très souvent joyeux, empruntant le groove de la funk et se rapprochant de la musique house tout en restant dans les clous de la "froideur" et du bourrinage techno (gros pied, pas de vocals, rares breaks, etc...).
Bref, le DJ et la techno sont passés des années 90 aux années 2000 entre ces deux albums et ça se ressent nettement dans une restructuration latine des pattern rythmiques. On a un BPM plus rapide, une prod qui privilégie les bas médiums et les graves, des lignes mélodiques plus serrées (on a souvent affaire à quelques notes et samples qui se cantonneront quelques mois plus tard, de manière paroxystique dans le prolongement des recherches d'un Jeff Mills, à un unique sample en contre-temps) et, surtout, une profusion démentielle de lignes de percussions directement empruntées au rythmes latins et tribaux africains. Un bon album pour se représenter cette évolution de manière radicale est le
On Monoid de Samuel L Session (2000).
Bref, même si on reste complètement en terrain connu depuis longtemps, quand la techno est sortie des carcans de la musique industrielle, il y a une évolution très pop qui se décèle facilement dans cet album (on est parfois aux abords de Daft Punk, même si ce sont des titres encore loin de toucher le grand public) avec cet élan collant aux musiques latines qui permettra, en cette fin de siècle, de "diviser" la scène techno avec à côté une scène minimale, germanique, beaucoup plus dans des considérations musicales carrées et pointillistes éloignées des rondeurs et souplesses des titres du mix de Dave Angel.
Moi j'ai toujours préféré le soleil de cette musique (bizarrement, alors que je suis pas du tout comme ça en vrai, détestant danser en public) et ce disque est un vrai trésor.