Forum de FilmDeCulte

D'ailleurs tous les monologues écrits ici par Shepard sont absolument merveilleux, là ou je les trouvaient parfois très plaqués dans le dernier... Celà faisait longtemps que je n'avais pas été aussi prés des larmes devant un film.

Pas renversé, mais bien aimé pas tant l'aspect americana (esthétique très proche des couleurs saturées des photos d'Eggleston) que le mélodrame familial crédible (est-ce sue le fils recueille le fils ou le vole), assez peu wendersien en fait (même si cela inverse la situation d'Alice dans les Villes : ici un petit garçon avec le vrai père défaillant, là une petite fille avec un rapport de séduction ambigu pour un intrus, qui s'avère responsable, et incarne une forme de principe d'ordre et de responsabilité déjà présent dans l'errance apparente, moins une rupture qu'une épure et ma satisfaction d'un enjeu : le père était déjà là comme fonctionn à incarner mais codé, c'est le rôle qui revient au sujet. Dans Paris Texas c'est l'inrmverse : le retour c'est le père devebu schizo comme sujet et histoiee, mais la fonction est morte : ce n'est pas un film sur la solitude mais le divorce, l'échec du collectif, ce qui commence quand la dérive meurt est lui-même abîmép).

Par mon histoire je me suis plutôt reconnu dans le personnage du frère , joué par Dean Stockwell, très beau. Par ailleurs le personnage d'Aurore Clément est extrêmement antipathique (force du film : un spectateur de 20 ans ne le perçoit pas forcément), crédible certes, mais typé de façon misogyne, encore plus défaillante qur le père (il y a déjà cela dans Alice dans les Villes). D'un côté elle met le père sur la piste de Natasja Kinski (mais sans doute pour l'éloigner et garder l'enfant) et se comporte de façon mielleuse avec lui tout en reprochant au mari de le secourir, de l'autre elle n'en dit rien à celui-ci et surjoue la situation de rapt potentiellement criminelle tout en lui foutant la pression et sous-entendant très fortement qu'elle peut le quitter s'ils perdent l'enfant. C'est le genre de famille que Gorin filme dans Poto et Cabongo.
C'est d'ailleurs bien intégré dans le scénario, car si Travis Anderson sort du mutisme et renoue avec son fils c'est contre elle et pas grâce à elle. Il revient dans la norme face à une menace sur ce qu'il aime, le retour à l'ordre moral rend explicite cet attachement et est lui-même une réponse face à ce qui le menace (face à la négativité découverte en l'autre - film de droite). Et celui qui parlait déjà malgré sa blessure (le frère ) ne comprend rien à ces calculs, aveuglé par une générosité - il n'est que la morale.