Forum de FilmDeCulte

Les vacances, tout le monde le sait, ne sont pas faites pour s'amuser. Tout le monde le sait, sauf Monsieur Hulot qui, pipe en l'air et silhouette en éventail, prend la vie comme elle vient, bouleversant scandaleusement au volant de sa vieille voiture Salmson pétaradante la quiétude estivale des vacanciers qui s'installent avec leurs habitudes de citadins dans cette petite station balnéaire de la côte atlantique. Il promène dans l'ennui balnéaire, le plaisir émerveillé des châteaux de sable. Et, d'un seul coup, l'ennui éclate de rire, tandis que les châteaux de sable s'ouvrent sur la belle au bois dormant et qu'aux cris des enfants, la petite plage pétarade et reluit comme un quatorze juillet... Mais voilà septembre. Monsieur Hulot, inconscient du scandale, rentre... Où rentre-t-il au fait ? Dans les nuages sans doute, dont il n'était, d'ailleurs, jamais sorti. Mais les enfants, après qu'il ait disparu, ont regardé le ciel longtemps.

Ils ont craqué sur le synopsis...

Je sais que je l'ai vu lors d'une sortie scolaire en primaire mais je n'en gardais rien si ce n'est la façon atypique de servir au tennis de M. Hulot et encore, j'ai sûrement revu cet extrait plus tard.

Et en même temps, c'est l'un des seuls trucs drôles du film donc c'est normal.

Je pensais que ce premier chapitre du Hulotverse serait plus abouti que le premier long de Tati, que son titre laissait entendre un film moins choral que le précédent, mais il s'agit en fait de la même formule, les vacanciers remplaçant les forains, une bourgade avec Saint dans le nom en remplaçant une autre et un quidam se substituant à un facteur mais avec la même volonté de participer et d'aider sans jamais réussir à être autre chose que maladroit.

Et c'est encore la même construction en saynètes alors pourquoi pas mais encore une fois faut-il que les saynètes soient drôles et elles sont terriblement inégales. Pour chaque gag un peu improbable (le tennis donc) ou cartoonesque (le kayak...aka une séquence rajoutée VINGT-CINQ ANS après le tournage), il faut se farcir un nombre incalculable la même scènes molle dans le restaurant.

Il faut dire aussi que je trouve le regard de Tati sur les personnages annexes moins tendre qu'avec les forains. Il y avait quelque chose de charmant dans le portrait de ces gens saisonniers qui venaient apporter de la vie dans un village alors qu'ici, même si c'est évidemment pas Camping, je trouve ça plus froid, moins aimant.

Là où je trouve le film plus intéressant, c'est dans certains aspects de sa mise en scène, notamment les plans larges. Aucun n'est au niveau de cette première séquence avec les trois quais, l'annonce inintelligible par haut-parleur et le groupe qui change de voie à toute vitesse, mais il y a régulièrement une science du cadre macro qui regarde ce petit monde s'affairer assez éloquente.

Mais bon, le film est arythmique au possible et la deuxième moitié, je me suis vraiment fait chier.

_________________

Oui pareil, j'ai vraiment pas du tout accroché, à l'humour notamment, au point de me décourager de voir d'autres films du boug, à part Playtime qui est vraiment énorme pour le coup.

À part Parade et Trafic, dont je n’ai aucun souvenir, chaque Tati a pour moi été un enchantement.

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

C'est en vue de sa découverte à venir à la Cinémathèque en 70mm que je me fais cette rétro. Je garde espoir.

_________________

On parle du réal, pas des magasins

_________________

Le rythme chez Tati, c'est vraiment étrange.
Playtime, c'était un mélange d'émerveillement et d'ennui, et c'est vraiment rare les films qui me font ça.

_________________
"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Préparez-vous au "encore un film auquel je préfère les héritiers tels que Le Terminal".

_________________

Un peu pareil, en le regardant, je trouvais ça virtuose mais que j'ai eu du mal à aller au bout.

_________________
You are a ghost driving a meat covered skeleton made from stardust riding a rock floating through space.
FEAR NOTHING

BILANS CINEMA : 2023 I 2024

Pareil que vous, jamais réussi a m'y passionner (même si Playtime est génial).

_________________
CroqAnimement votre

Dans un forum qui se veut à la fois provocateur et engagé, il est intéressant de se pencher sur la manière dont les films sont perçus et critiqués selon leur origine. Ma question est la suivante : pourquoi les films américains semblent-ils systématiquement bénéficier d'une bienveillance accrue, tandis que les films français, souvent jugés sévèrement, se heurtent à un scepticisme généralisé ?

Ca c'est sûr. Même les amateurs de film d'auteur, pour aller vite, alimentent ce scepticisme.

Baptiste et son botdar à zéro.

_________________
"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

_________________

Bizarre, il y a deux autres topics datant de 1970...

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Parce que j'ai essayé de valider quand le forum marchait pas.

_________________