Forum de FilmDeCulte

toujours marrant de voir un énorme succès local qui n'a pas fait bip ailleurs, surtout quand c'est une comédie.
là c'était en 1994, gigantesque succès en italie avec 7 millions d'entres, sorti ailleurs pour le principe et ça a fait 200k ici.
c'est une très grosse comédie de et avec roberto, son film juste avant le phénomène et le miracle la vie est belle. ce qui est marrant c'est que ça n'a rien à voir, c'est une très grosse comédie ultra mainstream. du coup c'est drôle d'imaginer le moment de la selection à cannes (philippe lachaut qui propose le prochain parasite, genre), autant que les tourments créatifs pour roberto par la suite - et effectivement ça a été très compliqué, quand même dingue qu'il n'ai rien fait depuis 2005.

ça raconte un terrible malentendu, un mec lunaire et innocent qui se fait suspecté et accusé d'être le terrible tueur et violeur en série qui ravage la région depuis plusieurs mois. ils mettent donc au point un plan consistant à le prendre la main dans le sac en lui envoyant une jeune et jolie policière dans les pattes pour le tenter.

c'était hyper intéressant.
déjà, j'ai vraiment bien rigolé. mon mari pas du tout, et me disait que j'étais bon public pour le coup, mais il y a vraiment plein de bonnes blagues, vraiment inventives. roberto est hors de contrôle, et en fait des caisses : exactement son personnage public pendant le promo tour de la vie est belle, mais dans le film. ça peut être dur à supporter si on n'est pas client mais à côté de ça le personnage qu'il créé est super intéressant : sa personnalité à lui, avec un peu de tati - il y a dans cette silhouette solitaire, inadaptée au monde autour quelque chose de poétique -, un peu de mister bean, un peu de pierre richard... c'est un personnage comique fort, et c'est au final assez dommage qu'il l'ai abandonné - ça n'était pas chic comme du cannes mais ça aurait pu donner plein de comédies différentes. et c'est fait avec beaucoup d'inventivité, il y a beaucoup de gags de styles différents et qui sentent le travail sérieux d'écriture.
ensuite, il y a le concept même. je me demandais tout du long si c'était possible aujourd'ui ce film basé sur des quiproquos comiques autour de viols atroces, mais au final je pense que oui. c'est surtout que c'était une pièce de théâtre - j'ai passé tout du long à imaginer l'adaptation et c'est vraiment cadeau et il y a de quoi faire un vrai truc drôle de boulevard popu.
et puis c'était hyper intéressant pour le pays et l'époque. il y a beaucoup de blagues très sexuelles, donc naturellement assez vulgaires mais pas vraiment, des blagues sexuelles qu'on ne voit pas trop en france et qui bloqueraient énormément de gens ici, mais là j'entendais des salles pleines d'italiens rire aux éclats. ça témoignait vraiment d'un humour autant que d'un rapport à la sexualité très culture locale, c'était hyper intéressant. et comme film, ça ne correspondait pas aux formatages actuels, qui fait que dans le mainstream ou dans l'art et essai en vrai tous les films européens ont vaguement le même emballage d'inspiration américaine ou cannoise. ici, ça dure 2 heures - c'est long - avec un rythme particulier : c'est à la fois très chill mais avec un récit qui évolue tout le temps : c'est juste que les scènes sont longues, qu'il laisse tout respirer. c'est filmé dans un quartier 'populaire' (avec des immeubles qui ressemblent à des hlm dégueus d'ici) sans que ce soit marqué ni rien : ça se déroule juste dans cette italie là, dans un truc visuellement dégueu mais avec une mise en scène qui donne efficacement vie aux gags.

coprod avec ugc oblige, c'est marrant de voir michel blanc et dominique lavanant dedans, doublés en italiens, un des derniers vestiges de coprods inter absurdes de ce style.

je concois très bien que 90% des français détesteront mais moi entre la curiosité culturelle, les trucs qui m'ont fait rire, le parcours intéressant de roberto et l'évidence de la possibilité d'une adaptation scénique - ça a totalement fait le job.

Vu à la télé, à l'époque,avec son improbable VF où Benigni est doublé par Patrick Timsit.
J'avais pas kiffé.

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J'avais rencontré des italiens à l'époque qui déliraient sur Begnigni, Le Petit diable et "vous allez voir, Le monstre c'est encore plus délirant". Je ne sais pas pourquoi, j'y croyais pas du tout.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Dans le genre réal qui a pas su rebondir après un énorme succès Benigni c'est un cas d'école. Il a totalement disparu après La vie est belle.

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CroqAnimement votre

Respecte ceux qui ont souffert devant Pinocchio.

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Lol, oui c'est vrai j'avais zappé

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CroqAnimement votre

Vu enfant, le seul souvenir que j'en ai c'est le gag où il tord l'avant de son pantalon (à cause d'une cigarette ?) et est pris en photo, sa pose équivoque analysée comme preuve de son dérangement sexuel.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

oui, c'est à la fois pas drôle, vulgaire, et en même temps assez efficace et je respecte le fait qu'il aille all-in.
j'imaginais vraiment le peuple italien absolument mort de rire dans les salles de cinéma.