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MessagePosté: 04 Avr 2009, 12:22 
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Un navire accoste au port de New York sans âme qui vive, à l'exception d'un zombie qui attaque deux des Gardes côtes. La fille du propriétaire du bateau, Anne Bowles, interroge les policiers présents sur la scène du crime afin d'obtenir des informations sur son père, qui se trouvait aux Antilles. Avec l'aide du journaliste Peter West, ils décident d'aller enquêter sur place. Ils se rendent sur l'île de Matu avec Brian Hull et Susan Barrett. Ils y rencontrent le docteur David Menard, qui tente d'inventer un remède contre une maladie qui ramène les morts à la vie, les changeant en zombies cannibales.


Bon mon rapport à ce film est une longue histoire, j'ai toujours été fan des zombies mais celui là avait un aspect nanardesque qui me faisait chier, il me restait que la rigueur gore de certaines séquences. Après Bub me fait chier depuis un an avec ce film, me certifiant qu'il est bon ect... Donc j'ai retenté le coup, et je suis content de l'avoir fait.

Le film est bien meilleur que dans mon souvenir, en fait seul les personnages sont nanardesques, il servent à rien et sont uniquement fonctionnels, du coup je trouve le début du film assez lourd, jusqu'au moment fatal où les zombies rentre en guerre; là il y a des séquences très poétique et un vrai point de vue sur la figure du zombie. Chose que je n'avais jamais réalisé lors des visions précédentes. Donc voilà, je crierai pas au chef d'œuvre mais en tant que fan de la figure zombiesque c'est un opus inévitable je crois, néanmoins loin derrière Romero et Ossorio.

Bon maintenant je laisse Bub, le maître zombie, s'exprimer.

4,5/6

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MessagePosté: 04 Avr 2009, 13:34 
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Oulà, une première partie comme ça, c'est un peu du topic E.T. à l'envers...

Bref, Alors déjà content de voir que TBA a réussi à voir le travail zombiesque ainsi que le travail de mis en scène de Fulci sur ce film.

Rien qu'au niveau narratifs, y a des choix très intéressants, comme bien entendu l'ellipse du film entre New York et l'île, mais aussi c'est conçu comme une succession de petites ellipses imbriquées les unes dans les autres. le seul problème du film, à ce niveau là, c'est peut-être la longueur de toute la partie qui précède la découverte des zombies, cette dernière partie restant finalement trop courte.
Il s'en sort en dosant les mises en bouche intéressantes, telles que la scène du requin et celle de la douche (et l'œil), mais tout ce qui concerne l'intrigue avec le journaliste, la fille du professeur, tout ça reprend les clichés du genre sans traitement et les enchaine. ce serait pas un problème s'il passait pas si longtemps à essayer de coller ces éléments non traités les uns aux autres.
Mais tout ça s'efface lorsque l'on découvre l'entrée en scène des zombies, et où l'on est d'un seul coup en immersion devant cette invasion. Dès la découverte du premier corps en train de se faire dévorer, on a droit, grâce à une très fine gestion de l'espace et du nombre à un élargissement du champ qui ne cessera pas, malgré de bonnes tentatives de fuite (dans une scène des successions de plans de coupes entre des zombies et des yeux, puis un plan large dans lequel on observe la situation, avec en fait 4 zombies, un travelling latéral dans lequel les vivants tentent de fuir, puis une entrée dans le champ de deux autres zombies de l'autre côté pour clore à nouveau l'espace ainsi ouvert... Tout le film verra ce champ s'élargir, et puis les espaces se référer permettant la fuite du spectateur, puis l'insérant à nouveau dans cette réalité là. Superbement géré!).
Donc toute cette absence de traitement des personnages clichés, ou toute ce non-traitement de personnages prétextes (bien moins bon que l'histoire Betty-Virginia dans une révolte des morts-vivants, par exemple, modèle de préambule zombiesque) n'est là que pour nous mettre en face d'un fait. Celui du zombie. Le reste n'est même pas regardé (contrairement à la série des Romero qui une fois mise en œuvre, montre l'impossibilité de cette réalité, et la mort impliquée par cette impossibilité).

Tout cela pour nous mettre en face de la réalité de l'événement-zombie, réalité qui ne pouvait pas ne pas être traitée. Déjà, de par cette instance sur le regard, elle a pu être traitée esthétiquement. la figure est très travaillée, toujours superbe, dans les moindres détails, quel que soit son état. Car c'est toujours une figure particulière, voire singulière qui est approchée ici. Le matérialisme implique que le zombie soit singulier. Et pour arriver à cette singularité, il doit bien marquer les détails jusque dans ses différences avec les autres. Dès lors, aussi cela permet à l'autre non pas de traiter le zombie comme un fait unique mais comme pluralité. Pluralité qui se retrouve dans une zombification non plus unique ni même typologique, mais évolutive. Selon le moment où vous êtes zombifié, vous serez tel, ou tel.
Et c'est une mécanique des objets partiels qui est permise ici lorsque par exemple un zombie déterré mord une vivante, et que cette dernière est revu avec un simple morceau de peau enlevé en guise de trace. Le zombie n'est donc pas même une personne globale, mais une partie qui se transmet et influe sur le reste de la personne humaine.
La figure est donc très intéressante, car pas unique, non totalisante, mais selon un point de vue résolument matérialiste, évolutive, conçue dans toute sa diversité.
Beaucoup de choses sont donc permises et abordées et là où Romero ou Ossorio ont toujours besoin de recadrer Fulci a pu traiter sa figure de manière exhaustive en un seul film.
La point faible étant alors de ne pouvoir donner de signification à sa figure. La mort, en elle-même n'est pas traitée. La mort dans la vie non plus. Tout cela n'est qu'une réalité sans sens (un point de vue qui se défend), mais qui du coup, n'illustre plus le lieu de la vie et de la mort, ni ne permet une éthique à partir de cette figure (celle-ci étant pourtant la figure éthique par excellence).

5/6

Heureux, TBA?

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C'est moins la connerie que le côté attention-whore désoeuvrée plutôt pête-couilles et désagréable que l'on relève chez moi, dès lors que l'on me pratique un peu.

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Dernière édition par Bub le 04 Avr 2009, 16:04, édité 2 fois.

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MessagePosté: 04 Avr 2009, 15:05 
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L'Enfer des zombies, c'est celui sur l'île, avec le requin ?
Si oui, alors 1/6.

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Ouais, moi c'est loin d'être mon Fulci, ni même mon zombie-Fulci, préféré.
Y a des super séquences, des images bien marquantes, mais globalement, je trouve ça super bancal et moins envoûtant que L'AU-DELÀ ou FRAYEURS, deux cauchemars macabres aux ambiances bien plus réussies à mon goût.


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MessagePosté: 04 Avr 2009, 16:04 
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The Scythe-Meister a écrit:
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C'est toi le roll.

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MessagePosté: 04 Avr 2009, 16:11 
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Mister Zob a écrit:
Ouais, moi c'est loin d'être mon Fulci, ni même mon zombie-Fulci, préféré.
Y a des super séquences, des images bien marquantes, mais globalement, je trouve ça super bancal et moins envoûtant que L'AU-DELÀ ou FRAYEURS, deux cauchemars macabres aux ambiances bien plus réussies à mon goût.


Je retiens surtout L'Au-delà, que j'adore. Frayeurs, je ne suis pas parvenu à le voir en entier.

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MessagePosté: 04 Avr 2009, 16:43 
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Bub a écrit:
The Scythe-Meister a écrit:
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C'est toi le roll.


Quand je serai grand je serai rock aussi.

(ennui au boulot)

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MessagePosté: 04 Avr 2009, 17:36 
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Bub a écrit:

Heureux, TBA?


OUAIS

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MessagePosté: 04 Avr 2009, 17:38 
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MessagePosté: 12 Déc 2014, 00:52 
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Et Zombi 2 en VO, donc.

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Légers spoilers. Finalement, à chaque fois que je vais découvrir un grand nom du bis, en m'attendant à un truc sale et sauvage, je tombe toujours sur des films étonnamment tenus, pas si ultra-fauchés, tout à fait présentables, assez patients par rapport à ce que le public est venu y chercher. Ici, à part l'épilogue expédié et les personnages très nanars, on est dans un truc relativement sobre. Peut-être parce que c'est son entrée sur le marché international, et qu'il se tenait davantage à carreau ?

Bref, moi la flippette qui m'attendais à tenir l'écran à distance durant 1h30 caché derrière un coussin, je le trouve finalement très confortable ce film de zombie. Les vrais effets de flippe (= de suspense quant à l'arrivée surprise du zombie) ne sont l'affaire que des premières minutes. La suite se dilue dans un ensemble lent, voire assez terne, fait d'échanges et de discussions, alternés avec quelques tableaux d'horreur calmes, comme endormis. Jusqu'à la musique répétitive et tranquille, qui semble davantage vouloir désigner la contamination lente qu'entretenir la frayeur, je suis surpris de la "douceur" avec laquelle le film met en place ses visions horrifiques : même les personnages se retrouvent sidérés, figés, spectateurs immobiles de ce qui advient sous nos yeux, se rendant sagement disponibles au fait d'être bouffés à leur tour.

Hormis ces tableaux horrifiques explicites, le film me semble du coup en fait presque aller chercher davantage vers un héritage classique. Non seulement parce qu'on revient évidemment sur les terres de Vaudou, et plus généralement à l'imagerie des films d'horreur premiers (l'Église dans laquelle on se retranche, qui brûlera ensuite comme autrefois le moulin). Mais aussi parce que le talent de Fulci se trouve avant tout dans les configurations, plus que dans l’exécution (puisque que très vite le style de Fulci fige ces tableaux, justement) : le prologue, l'intrus dans la maison qui reste hors-champ, le cimetière de conquistadors qui se relève de son passé, le bateau ancien faisant son entrée dans la baie de la cité moderne...

J'ai du mal néanmoins à trouver une vraie portée d'ensemble à tout cela. Les éléments cités ont l'air tout prêts à dessiner une sorte de retour du refoulé colonialiste dans la société occidentale, mais franchement je sens à aucun moment le film mettre ça en scène, ou raconter ça. J'ai même presque l'impression que c'est posé là comme alibi culturel, et retiens surtout un film un peu plat, pas honteux mais assez désinvesti, seulement percé de visions horrifiques rares et tranquilles.

En gros j'ai l'impression d'un film d'horreur réalisé depuis un hamac. Ce qui n'est pas pour me déplaire, mais malgré les particularités qui me séduisent, et le fait que la séance fut agréable, ça reste un peu faible pour une première découverte du cinéma Fulci.


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MessagePosté: 18 Mar 2025, 20:27 
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Découvert vers 12 ou 13 ans grâce à Jean-Pierre Dionnet et son Quartier Interdit sur canal, peu de temps après Day of the Dead de Romero. J’en pouvais plus.

Forcément mon regard reste plein d’affection et riche d’innombrables et fidèles redécouvertes, mais il existe suffisamment de films que j’adorais jadis et qui ne me disent désormais plus grand-chose pour garder un semblant de tête froide en affirmant qu’il s’agit du film le plus réussi de Fulci avec tout ce que ça implique™.

Déjà c’est un condensé de la phase Fulci à New York : sound design surmixé à base de bruits de klaxons et sirènes (et c’est vrai qu’un européen qui découvre la ville sera saisi par cette stridence omniprésente) et, à chaque nouveau plan de la rivière Hudson, un bon coup de corne de brume (dans L'éventreur de NY c'est érigé au rang de gag). Les plans, sans doute volés, du Brooklyn Bridge restent la signature du bis voire du Z Italiens.

Condensé de Fabio Frizzi : il signe là son thème musical le plus évocateur et WTF, entre percussions lapidaires et menaçantes, parfois diégétiques (incroyable « tambours de merde !!!! » de la VF), chœurs sinistres et virage zouk histoire de bien marquer l’ancrage tropical. Sans parler des saillies abstraites et abrasives, à la limite de l’indus, pour souligner zooms et gros plans sur les trucs les plus dégueulasses.

Condensé d’audace fulcienne : je ne reviendrai pas sur la scène sous-marine, interminable et bourrée de faux raccords honteux. Par contre tout le passage slasher/giallo dans la baraque est un monument de suspens hideux et débridé, incroyable gestion du hors champ dont le pay off en matière de méchanceté a peu d’équivalents. Impeccable séquence aussi de la sortie de terre dans le cimetière, entre distorsion temporelle, vue subjective et ralenti sanglant, tous éhontés.

Condensé de zombies, bien sûr : plus encore que dans Frayeurs, ils sont d’une monstruosité particulière, ouvertement cadavériques et éteints là où Romero avait, dès Dawn of the Dead, semé les graines d’une sorte de nouvelle humanité de masse réduite à ses appétits mais capable d’évoluer, comme chez Bub ou Big Daddy dans Land of the Dead. Ici, tantôt montés en sauce dans des échanges terrifiés, tantôt incarnés dans une errance qui se resserre, ils ne sont que pure menace mortelle, reflet de rien, force brute d’anéantissement sans leçon ni enseignement à en tirer pour les personnages ou les spectateurs, accablants, répugnants et cruels. Parfaitement iconisés, bien des plans mémorables.

Au-delà de tout ça, le script (co-écrit par une femme, Elisa Briganti) propose une sorte de télescopage de la figure du zombie en le renvoyant aux traditions vaudou ainsi qu’à sa propre histoire de pur monstre de cinéma. Impossible, et ça a été noté plus haut, de ne pas penser à une version particulièrement dégénérée de l’incroyable I Walked with a Zombie de Jacques Tourneur. Classique fondateur du genre, et tropical lui aussi, qui est de plus une relecture habile et touchante de Jane Eyre qu'on retrouve ici en écho (Jane Eyre qui aura droit, dans un drôle de hasard et quelques années après le film de Tourneur, à sa préquelle littéraire avec Wide Sargasso Sea de Jean Rhys qui se passe aussi dans les tropiques) : la relation entre le Dr Menard (le buriné Richard Johnson) et son épouse (très belle Olga Karlatos) au bord de la crise de nerf, faite d’isolement forcé et gaslighting, renvoie aux préoccupations gothiques de la folie et de l’emmurement, sans parler de l’hubris du scientifique confronté à la possibilité illusoire de percer les mystères de la vie et de la mort, gardés par les forces impénétrables du surnaturel. Fulci donne corps à tout ça, troussant ce malaise total en trois coups de cuillère à pot (dont le point culminant est donc la fameuse séquence citée plus haut, d'une violence abjecte qui vient couronner l’horreur thématique). Une rare alliance de forme et de fond chez un cinéaste notoirement nonchalant et peu attentif en la matière.

Et malgré tout, ça reste du gros bis eurotrash qui tâche et demande un immense saut de foi. J’adore.

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MessagePosté: 19 Mar 2025, 02:23 
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Je crois que sur Fulci, on se rejoint énormément. Meme avis que toi sur tes derniers posts. Notamment l'éventreur qu'on doit etre les deux seuls à adorer sur le forum.


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MessagePosté: 19 Mar 2025, 07:13 
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Abyssin a écrit:
Notamment l'éventreur qu'on doit etre les deux seuls à adorer sur le forum.

Non non


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MessagePosté: 19 Mar 2025, 09:23 
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