Forum de FilmDeCulte

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, le calvaire des derniers soldats japonais, pris entre les guérilleros philippins et les troupes américaines.

Le titre japonais, Nobi, est plus évocateur puisqu'il signifie brûlage (c'est à dire un défrichement définitif...).
En fait de guérilleros philippins et de troupes américaines, on en verra très peu. Ils sont la plupart du temps une vague présence au loin, presque déshumanisée à l'exception de ceux qui viennent apporter de l'aide (aumonier et infirmiers). C'est le plus souvent une menace diffuse qui pousse les soldats japonais en avant. On est pas dans le film de guerre action.

La retraite d'une armée est un moment rarement glorieux (voir la fin de la campagne russe napoléonienne) et celle-ci ne déroge pas à la règle. On suit la fuite sans espoir des derniers éléments japonais aux philippines et leur déliquescence physique, morale et intellectuelle. Et rien ne nous sera épargné...
Ichikawa brosse le portrait d'une guerre sale, si pessimiste et noir que même les américains n'ont pas aimé le film à sa sortie (au Japon, l'accueil a également été bien froid) tellement on est aux antipodes de l'héroïsme soldatesque.
Le ton est donné dès les premières secondes : un supérieur giflant un soldat qui reste hagard en recevant un ordre absurde. Ce sera le point de départ d'une errance où on perdra rapidement tous point de repère. On passe d'une forêt luxuriante à des paysages désolés sans jamais savoir où on est et si on se rapproche du point d'évacuation tant espéré.

Et chaque pas en avant éloigne un peu plus de l'humanité.
Il y a cette scène où une colonne de fuyards se jette au sol au mitraillage d'un avion. Tous ne se relèvent pas mais personne ne se préoccupent plus de ceux resté à terre. Ou on récupère les bottes d'un mort, en un peu moins mauvais état que les siennes. Le suivant faisant la même chose jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à prendre (c'est tourné comme un gag grinçant). Et toujours la faim, la soif et la maladie.
C'est une descente au enfers où vous n'oublierez jamais l'expression "Chasser un singe sauvage".

Premier Ichikawa pour moi. Bien envie d'un découvrir d'autres.

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You are a ghost driving a meat covered skeleton made from stardust riding a rock floating through space.
FEAR NOTHING

BILANS CINEMA : 2023 I 2024

Grand film et belle claque dans la gueule( à la fois par le sujet mais aussi formellement) quand je l'ai découvert il y 2 ans.