Forum de FilmDeCulte

Rue barbare

Daniel Chetman, ancien membre d’une bande de barbares des rues, s’est rangé et travaille comme ouvrier. Un soir, il décide de venir en aide à une jeune Chinoise violée par Hagen, le chef de son ancienne bande. À nouveau plongé dans cet univers de violence, Chetman va devoir affronter toute la bande pour être à nouveau en paix...

Film pour lequel la recontextualisation est obligatoire : nous sommes en 84, période encore marquée par les triomphes de Bébèl et, à un degré moindre, de Delon. Le cinéma d'action français n'existe que par ces deux mastodontes, et les quelques rares tentatives autres sont des échecs (Mesrine). Avec cette adaptation d'un roman ultra glauque de David Goodis, Béhat tente la série B musclée, plus proche de Walter Hill que de Stallone.

C'est excessivement mal joué, mais ça conserve le ton noir de Goodis. Giraudeau tout en muscles se révèle un vrai acteur d'action, qui donne des coups de pieds, fracasse des crânes à coups de boule et fabrique lui-même son poing américain (dont il se sert peu - connerie française - mais qui fait grosse impression sur l'affiche). Ca aurait pu le faire sans une galerie d'acteurs minables, notamment Jean-Pierre Kalfon, et des punchlines souvent débiles (je passe en revanche sur les costumes, aujourd'hui ridicules mais qui à l'époque devaient être assez proches de la réalité).

Apparemment ça a plutôt cartonné à l'époque. Il y a eu quelques autres tentatives de Béhat (Les LLongs manteaux) ou autre (Les Spécialites), puis le calme plat jusq'uà il y a peu.

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Et t'as aimé alors ? Ça vaut le coup ? J'ai du mal à me faire une idée en lisant ta critique.

Je me souviens du parfum de souffre dont bénéficiait ce film au milieu des (pré)ados : il y avait ceux qui l'avaient vu et les autres dont je faisais partie.

Visionné cinq ou six ans plus tard, en vhs et en baillant, mais comme le dit Cosmo, je pense que le film vaut davantage comme témoin de cette époque et de son cinéma.

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There is no such thing in life as normal

Ah j'ai oublié de mettre ma note...
2.5/6 (je pense qu'à l'époque on aurait mis un peu plus, mais ça a pris un putain de coup de vieux)

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Ceux qui bavaient devant l'affiche :

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Je ne me souvenais que de la seconde.

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There is no such thing in life as normal

Moi je me souviens, c'était la première fois que je voyais une nana à poil en full frontal. Ca m'a vachement marqué.

Et la baston finale !

La première est ridicule (la pose à la Star Wars là).

Sinon, Christine, toujours bonne à écarter les beuj.

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et Jean-Claude Van Damme en figurant !

Ca reste un mystère, ça. Selon les rumeurs, il apparaît ou pas dans le film (lui dit que non en tout cas).

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La première est l'affiche belge, ceci explique peut-être cela.

Vu à la téloche dans les années '80, le générique de fin sur la musique glauquissime de Lavilliers a fait comprendre à l'ado que j'étais ce que pouvaient signifier des mots comme "dépression", "suicide", etc...

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The son of a bitch is here. I saw him. I'm gonna get him.

ah bah bravo.

(je n'avais pas vu qu'il y avait un topic, du coup je copie colle ce que j'avais écrit sans craindre les menues redites avec cosmo, même si au final on pense la même chose j'ai l'impression).

le film est passé devant mes yeux à l'occasion de sa sortie en blu-ray dans une collection de raretés machin, j'ai lu des choses élogieuses, go.

le hasard a fait que je l'ai regardé dans la foulée de descente aux enfers, qui est lui aussi adapté d'un livre de david goodis. ce n'est pas que le polar français qui a disparu, mais aussi cette tendance d'adapter de la littérature us. ce qui est marrant, c'est que dans les deux cas, l'adaptation est faite naturellement : on voit les tropes de la fiction us, mais les films ne sont pas des imitations des américains et ne cherchent pas à faire rentrer des ronds dans des carrés. il y a une identité forte, naturelle de film français à un endroit où les imaginaires se croisent. c'est chouette.
le hasard a aussi fait que c'est avec christine boisson, que je connaissais mal donc. elle n'est pas très marquante, mais ça fait triste de voir un film pas si vieux où les deux leads sont morts.

pour le reste, le film mérite effectivement sa réputation de curiosité. curiosité relative ceci dit : ça a fait 2 millions d'entrées en salles, un gros succès à l'époque, c'est juste que ça a totalement disparu des mémoires. et effectivement, ça ne ressemble à pas grand chose de connu.
ça raconte un quartier à l'abandon (les banlieues de paris avant les hlm, on les voit dans plusieurs films mais c'est toujours impressionnant comme l'urbanisme a totalement modifié l'ile de france en si peu de temps) aux mains des "barbares", des racailles de l'époque (à mi chemin entre les punks blousons noirs et des mecs sortis de mad max). un viol à lieu, et bernard giraudeau qui vit là-dedans en ayant pour politique de rien voir, rien entendre et vivre sa vie pour ne pas avoir de problème file un coup de main à la fille. du coup il a des problèmes.

la trame du roman est bien visible, c'est facile de l'imaginer aux états-unis dans les années 50, et là c'est situé dans cette zone rendue un peu surréaliste : tout est désert, dans un univers qui fait penser à beineix, où tout le monde est grotesque, où aucun dialogue ne cherche à ressembler à un dialogue humain normal. ce qui fait que c'est difficile de s'attacher, c'est aussi un peu difficile de suivre. il y a des pics bien identifiables - giraudeau tout le temps torse poil il envoie du lourd, il y a de très beaux plans, des scènes puissantes à commencer par la bagarre finale, cette originalité constante dans la création de l'univers - à côté de trucs franchement ratés - des comédies et des scènes mauvaises, une difficulté à rendre le récit très intéressant, un flou constant sur ce qu'il essaye de dire et raconter.

le succès du film à l'époque parait vraiment saugrenu, c'est quand même très particulier. mais comme d'habitude, c'est vraiment dommage qu'on ait perdu cette branche là du cinéma et cette approche. je n'ai pas du tout adoré, mais c'est plus intéressant et audacieux que 75% de ce qui se fait actuellement.

Hahahaha

une autre époque

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Beineix qui a lui aussi adapté Goodis avec La Lune dans le caniveau (l'ai-je lu ? Si oui aucun souvenir).
J'ai surtout l'impression qu'on se souvient de son affiche (du moins pour ceux qui l'ont découverte à l'époque, placardée dans Paris). Mais effectivement je me demande pourquoi et comment tout ce cinéma a pu disparaître, alors qu'à l'époque Les Spécialistes, Rue Barbare, L'Addition ou Les Longs manteaux cartonnaient en salles. Selon Lanvin, con comme un balai, il aurait fallu une sorte de passation entre Delon/Belmondo et les plus jeunes, mais les premiers auraient traitaient les seconds "comme des garçons coiffeurs" (je cite de mémoire). Il est vrai qu'un film comme La Relève, ça aurait fait son effet.
Selon d'autres, le Police de Pialat aurait flingué le genre pour quelques années (théorie que j'aime bien, même si ça ne tient pas forcément debout)...
Après, plus simplement, à côté de Denis Amar ou Gilles Béhat (ou Robin Davis), il y avait beaucoup de merdes comme L'Arbalète (ou d'échecs comme Mort un dimanche de pluie - lui-aussi adapté d'un roman noir, anglais cette fois).

Cosmo, la mémoire du cinéma français de merde

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Que lire cet hiver ?
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Un livre a été consacré à cette vague https://gonzai.com/avec-polar80-rod-gla ... -francais/

J'ai essayé de voir Brigade des Moeurs de Pécas qui jouit d'une bonne réputation (eh oui) mais c'est nul en plus d'être un plagiat en plus vulgos de Vice Squad, ce qui a l'heur de plaire aux adeptes du cinéma dit "déviant" car tu vois trois travelos la bite à l'air dès le générique.
J'ai essayé de voir L'arbalète recommandé par l'auteur du livre, et qui surfe sur le succès de Warriors et ça a l'air à chier.