aka Témoin à charge
A peine remis d'un infarctus qui a failli le terrasser, Sir Wilfrid Robarts, ténor du barreau, accepte de prendre la défense de Leonard Stephen Vole, accusé de meurtre. Nouveau film figurant dans le Top Ten des films de procès de l'American Film Institute (au même titre que
12 hommes en colère, sorti la même année et nommé comme lui à l'Oscar du Meilleur Film!), ce Wilder est peut-être moins matriciel pour le genre que ne le fut
Double Indemnity pour le film noir mais je l'ai trouvé autrement plus satisfaisant pour le coup. Là, forcément, j'ai été servi en twist (et on était encore à l'époque où la promo et ici UNE VOIX OFF FINALE demandait aux spectateurs de ne pas révéler la fin). Je me suis même laissé berner!
SPOILERS
Je me doute bien qu'avec Marlene Dietrich et ce titre, le personnage allait revenir pour témoigner
contre son mari mais j'ai pas du tout capté que c'était elle déguisée (je me disais que c'était un homme au vu des mains) et j'ai pas capté tout de suite le principe des lettres (que j'ai d'abord pris pour un deus ex machina un peu grossier...quand je pensais le film aussi "simple" que
Double Indemnity).
Merci Agatha pour les travaux.
Mais saluons tout de même le travail d'adaptation du matériau de Christie par Wilder qui infuse beaucoup d'humour dans le récit, créant le personnage de l'infirmière pour faire de l'avocat, mis en avant, le véritable protagoniste, arrogant, sûr de lui, même un peu cynique alors qu'il plaide dans une affaire de meurtre (et l'humour noir général est très amusant), et donc plus à même de tomber de haut. Les révélations et rebondissements à gogo qui occupent les dernières minutes du film, dans ce lieu unique, frisent le
too much et j'en kiffe la noirceur mais j'étais pas convaincu de la nécessité de faire tuer Leonard par Christine...puis la petite valeur ajoutée de la nouvelle affaire à venir (avec le potentiel que l'avocat ait influencé Christine à saisir le couteau en y faisant miroiter son monocle) confèrent une toute autre dimension à ce final ludique et osé.
Et même avant, bien que le procès demeure relativement rudimentaire, je mentirais si je disais que je n'étais pas dans le doute concernant la culpabilité de l'accusé. Toutes les preuves sont tellement contre lui que ça paraissait trop évident.
Et formellement, c'est mené tambour battant sans esbroufe, les compositions de cadre en
deep focus faisant la part belle à l'architecture du tribunal, à cette disposition particulière de la cour (une sorte de carrefour avec les avocats face aux témoins et le juge face à l'accusé) qui rend la mise en scène, pourtant très rarement mobile, dynamique.
De Wilder, j'ai watchlisté
Sunset Bd.,
Ace in the Hole et
The Private Life of Sherlock Holmes...mais en vrai, ne devrais-je pas tous les voir?
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