Mec qui avait créé le topic mais jamais répondu parce que je voulais justement tout rattraper d'abord...en 2007.
1963 : Dementia 13C'est chaud quand même. Bon, c'est tourné avec des restes pour faire un sous-PSYCHOSE mais c'est tellement cheap qu'on dirait un film de 1932 et pas 1963. Le seul truc intéressant c'est la présence dès ce premier Coppola du thème de l'oppression familiale.
1966 : Big Boy (You're a Big Boy Now)Gap fou avec ce proto-LE LAURÉAT à la mise en scène fraîche et enlevée malgré un trop plein d'effets de style "ludiques" qui trahit le débutantisme '60s. Le carcan familial, étouffant, oppressant, dirigiste, est encore au cœur du récit, dans une veine plus comique.
1968 : La Vallée du bonheur (Finian's Rainbow)Improbable musical entre conte de fées et droits civiques (un irlandais enterre l'or volé à un lutin aux US croyant le sol magique, l'or va transformer un sénateur raciste en noir
) coincé entre 2 époques, jusque dans la forme mi-old school mi-clip. 2 bonnes chansons sinon Zzzz.
1969 : Les Gens de la pluie (The Rain People)Charmé par la première partie de ce road movie sur une femme étouffée par le rôle qu'elle se sent imposé et son improbable rencontre avec un James Caan à contre-emploi en simplet. Écriture originale, mise en scène fraîche et enfin assurée. Puis ça devient répétitif et la fin force de ouf.
1972 : Le Parrain (The Godfather)Long mais pas lent, opératique en ampleur mais pas dans l'outrance, réaliste mais d'une théâtralité achevée. En un sens, c'est un film de cour. LE film de l'auteur sur le poids écrasant de la famille, qui est aussi La Famille. Et cette famille c'est l'Amérique. Et c'est la meilleure fin ever.
1974 : Conversation secrète (The Conversation)Character study '70s se désintéressant régulièrement de l'intrigue préoccupant le protagoniste pour s'attarder sur sa solitude, son enfermement, son incapacité à faire confiance à autrui, à part son prêtre mais ni Dieu ni ses enregistrements censément objectifs ne le sauveront.
1974 : Le Parrain, 2e partie (Mario Puzo's The Godfather: Part II)L'ascension du père et la chute du fils, à la tête de la Famille mais qui n'a plus la sienne. Coppola surenchérit son allégorie de tout un pays en racontant une dynastie de 1901 à 1974 liée à son histoire politique, des immigrés à Ellis Island jusqu'à la création de Las Vegas.
1979 : Apocalypse NowMeilleure version, le FINAL CUT rabote les longueurs de REDUX et garde sa richesse et complexité. La fiévreuse descente en Enfer d'un homme parti tuer un Dieu. L'apocalypse devait marquer l'avènement du royaume des dieux mais ici, les dieux ont perdu leur âme. Lourd.
1982 : Coup de cœur (One from the Heart)Exercice de style "drame 2 pièces-cuisine x fantasmagorie friquée" aussi formellement sublime que narrativement faiblard. Ouvrage musical où les images chantent et riment. Doux rêve au néon à l'artificialité affichée assumant la relecture fantasmée de sa romance.
1983 : Outsiders (The Outsiders)Le coming of age '60s rappelle souvent STAND BY ME en moins bien. Coppola vise la tragédie, renouant avec le thème de la prédestination familiale, mais la forme iconique ne transcende pas l'écriture didactique et démonstrative. Peu touché, même en version longue.
1983 : Rusty James (Rumble Fish)Le film adapte la même autrice que le précédent mais troque l'iconisme suranné pour un style subjectif sous influence d'expressionnisme allemand avec une BO atypique. Une mythification empruntant au western pour raconter l'histoire touchante d'un frère suivant les mauvais pas d'un autre.
1984 : Cotton Club (The Cotton Club)La première heure chorale séduit avec un
sense of place immersif et une énergie enivrante mais la chronique fonctionne autant que le film de gangsters déçoit, limité à des clichés inintéressants, les numéros répétitifs ne pouvant maintenir l'intérêt sur 2h20 (vu en version ENCORE).
1986 : Captain Eo (court-métrage)Malgré la présence de George Lucas au générique, le résultat est plus proche de Bioman que de Star Wars.
1986 : Peggy Sue s'est mariée (Peggy Sue Got Married)Comme la performance et le look outrancier de Cage, plus grossiers que sa caractérisation étonnamment nuancée, le film est trop décousu et superficiel pour convaincre mais garde toutefois la mélancolie d'un regard à la fois nostalgique et revanchard sur le passé.
1987 : Jardins de pierre (Gardens of Stone)Le film aborde l'armée et la guerre par un angle original pertinent : les soldats chargés des funérailles. Le perso de Caan a des contradictions bienvenues et le film privilégie l'humain au tract politique convenu mais le drame ne convainc pas dans sa deuxième moitié attendue.
1988 : Tucker (Tucker : The Man and His Dream)Titre hagiographique, procès final de showman, générique de conte Disney et voix off de bobine d'info à l'ancienne, c'est une ode capraesque aux rêveurs servi par une esthétique art déco et une imagerie iconique, écho du parcours d'auteur brimé de Coppola.
1989 : New York Stories, segment La vie sans Zoé (Life Without Zoe)Le segment est co-écrit par Sofia et c'est (wait for it) l'histoire d'une petite fille riche qui s'ennuie
Mais surtout c'est nul. Simili-fable bordélique avec bijou à rendre à une princesse, braquage et crise entre papa flûtiste et maman mondaine.
1990 : Le Parrain, 3e partie (Mario Puzo's The Godfather: Part III)Redécouvrant dans sa version mieux nommée ÉPILOGUE : LA MORT DE MICHAEL CORLEONE, je revois à la hausse ce film bancal sur une quête de rédemption et de légalité qu'une Église corrompue ne peut apporter. Redite parfois didactique mais regard métatextuel sur le diptyque original.
1992 : Dracula (Bram Stoker's Dracula)Coppola
goes full opera, des costumes à la DA, photo expressionniste af et SFX vintage, les effets de style kitschs deviennent sémiologiques, créant leur propre icône de l'union en ode au romantisme et au sexe. Fuck religion. Fuck science. Fuck each other. 5 stars. No notes.
1996 : JackToujours eu de l'affection pour ce film, pas le ratage ridicule vanté par sa réputation mais en dépit de quelques scènes tristes un peu plus audacieuses, ça reste attendu et simplet dans son traitement et peu inspiré formellement. Il aurait fallu viser BENJAMIN BUTTON et non BIG.
1997 : L'Idéaliste (The Rainmaker)Une élégante adaptation molle de fou et longuette de Grisham où les deux trames ne s'articulent jamais harmonieusement et n'ont rien à proposer d'un peu surprenant. Damon campe bien le héros coppolien type risquant de se perdre dans la corruption de son milieu mais bof.
2007 : L'Homme sans âge (Youth Without Youth)Troisième fois que Coppola raconte l'histoire d'un perso qui rajeunit pour donner une deuxième chance à l'amour de sa vie mais en dépit d'une cascade fascinante de thèmes et de genres évoqués, le film finit par se perdre en parlant plutôt qu'en incarnant ses idées.
2009 : TetroLe film d'un jeune cinéaste dans ce que ça peut avoir de maladroit : histoire personnelle mais pas incarnée, références affichées et non digérées, mise en abyme grossière... Un retour aux origines, esthétique et thématique, qui rejoue RUMBLE FISH en moins bien 25 ans plus tard.
2011 : TwixtB'TWIXT NOW & SUNRISE : THE AUTHENTIC CUT rabote 10min mais ne peut sauver cette autothérapie (RIP Gian-Carlo) à base de Poepoepoepoe d'une laideur achevée, dans son image vidéo et ses effets de style amateur, rarement poétique et lâchement comique, parfois involontairement.
2024 : MegalopolisFilm-somme inférieur à la somme de ses parties disjointes qui se perd entre satire outrée et fable bavarde. Des fulgurances grandiloquentes demeurent au sein du kitsch mais le film ne parvient pas à formuler correctement un propos pertinent sur la création et le pouvoir.
Top :
1. Dracula
2. Le Parrain
3. Le Parrain, 2ème partie
4. Apocalypse Now
5. Tucker
6. Coup de coeur
7. Conversation secrète
8. Rusty James
9. Le Parrain III
10. L'Homme sans âge
11. Les Gens de la pluie
12. Peggy Sue s'est mariée
13. Cotton Club
14. Outsiders
15. Megalopolis
16. L'Idéaliste
17. Jardins de pierre
18. Jack
19. Big Boy
20. La Vallée du bonheur
21. Tetro
22. Twixt
23. Dementia 13