Forum de FilmDeCulte

Afin de célébrer la fin du lycée, Tara, Skye et Em s'offrent leurs premières vacances entre copines dans une station méditerranéenne ultra fréquentée. Pour la jeune Tara, ce voyage de tous les excès a la saveur électrisante des premières fois… jusqu'au vertige.

Je serai dans la minorité pour ce film que je n'aurais sans doute pas vu si les échos n'étaient pas panégyriques mais je n'ai vraiment pas été convaincu par son déroulé programmatique (peut-il en être autrement? me dira-t-on comme le triste constat de choses qui ne changent jamais suffisait) qui n'a rien à proposer de neuf dans le traitement ou le point de vue sur la problématique de la pression à être sexuellement actif ou la toxicité masculine en la matière. Qu'y a-t-il ici qu'on a pas déjà vu chez Breillat par exemple?

Après, c'est très bien fait, il n'y a aucune faute mais aucun éclat non plus je trouve dans la mise en scène (le décor m'a rappelé, dans un genre différent, Aftersun et sans être à donf sur le Welles, il témoignait davantage de personnalité).

Prix Un certain regard, affiche où les louanges prennent plus de place que tout le reste mais j'en sors un peu en mode "tout ça pour ça?".

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oui, nous ne sommes absolument pas en présence d’un chef d’œuvre désenchanté. après, ça m’a gavé, donc il se peut que je sois trop sévère. mais on est vraiment dans le film d’auteur, français ou cannois, chimiquement pur, avec un élément narratif – qui arrive à la fin – et l’ "histoire" qui est construite à l’envers pour illustrer la note d’intention. et avant ça, 482 scènes à l’intérêt très variable mais qui sont des "petits cailloux" pour arriver à la situation finale. alors je sais que ce modèle là bouleverse la cinéphilie mondiale depuis 20 ans mais alors moi : pas du tout.

puis en attendant patiemment qu’on arrive là où je me doutais bien qu’elle voulait m’emmener, j’ai eu le temps de penser du mal de divers trucs. au début j’étais content de voir un film sur ces londoniennes qu’on croise le vendredi et le samedi soir, ivres mortes, jupes au ras de la conscience, et manifestement pas à la recherche d’une conversation sur l’art ottoman au 12ème siècle. puis au final, l’aspect film safari l’a emporté, montrer les white trash aux csp+ fans de films d’auteur pour leur faire dire « oh la la c’est trash mais au fond ce sont des humains aussi ». et dans ce film qui est assurément très contemporain dans le fond et dans la forme, je ne peux pas m’empêcher de constater que le sexe est fondamentalement montré très négativement – et il n’y a aucune nudité -, et qu’au final le discours reste de dire aux jeunes filles qu’il ne faut pas trop s’aventurer avec les garçons, ça va mal finir. bref, le progressisme d’aujourd’hui qui finit par dire la même chose que les conservateurs d’il y a 50 ans. (un discours qui aurait pu être fort en pleine vague culturelle sex-positive, mais là...).
m’a aussi traversé la pensée que la relation lesbienne, sous ses aspects inclusifs bien sûr, n’était fondamentalement qu’un élément de plus dans la débauche généralisée – un peu comme dans shame quand se taper un mec était vraiment le fin fond de la décadence du mec. la nullité de la chanson sur le générique de fin – caricature de edm trash aux paroles ‘signifiantes’ – a achevé de me convaincre qu’elle n’aime rien de ce qu’elle filme, qu’elle regarde tous ces gens, leurs vacances, leurs aspirations sexuelles de haut. et de fait, aucune des personnes représentées dans le film ne le regardera jamais.

bref ça ne stimule rien, ça ne questionne rien, ça n’explore aucun terrain qui n'a pas déjà été sérieusement débroussaillé, ça dit ce qu’ils ont envie d’entendre aux gens qui ont envie de l’entendre. dans le fond, la forme, c’est une compilation de toutes les tendances de maintenant tout de suite – il n’y a pas un plan, une idée qui m’a surpris ou m’a marqué comme étant vraiment personnelle, jamais. c’est aux films d’auteur des sections parallèles cannoises en 2023 ce que ant man 3 est aux marvel boys, il se peut que je sois trop sévère mais ça m’a été assez antipathique.

Ah je serais pas étonné d'un effet TikTok/Le Consentement.

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en angleterre c'est sorti depuis un mois et rien de tel...
puis la narration est beaucoup trop auteurisante. le consentement ça met les pieds dans le plat, si j'ai bien compris.

C'est un peu un remake de Kids centré sur les nanas, surtout.

J'ai trouvé ça pas mal, je comprends la crispation - le film a un côté thread de nana aux cheveux bleus de 20 ans - mais l'actrice principale est intéressante et j'aime bien le regard porté sur le mec "sympa".

4/6 JE DIRAI.

Les producteurs de films sur les agressions sexuelles après la découverte de la combine TikTok :
https://www.youtube.com/watch?v=-sAo6Szuk38

Et ils peuvent continuer à produire des agressions sexuelles aussi pour entretenir le marché. Win-win

Effectivement, le propos n'est pas très novateur (mais est-ce le but sur un tel sujet ?) et formellement, c'est très maîtrisé mais pas renversant. Pour autant, la mise en scène épouse parfaitement la frénésie alcoolique de ces jeunes fêtards.

Mais surtout le film est transcendé par son actrice principale, incroyable de justesse.

4/6 également

FF a tout dit.

Tu sais dès les premières minutes où ça va aller et on y va sans véritable détour. Alors si j'aime le regard naturaliste porté sur cette jeunesse que l'on ne juge pas (beau personnage de Badger, le copain sympa et un peu simple) et qui déborde d'une énergie furieuse revigorante je trouve le film finalement très conventionnel. J'aimais bien l'idée que sa première relation sexuelle soit décevante et même un peu traumatisante sans que ce soit une agression mais plutôt qu'elle a cédé à une forme de pression sociale bien aidée par l'alcool. Il me semble que c'est assez juste et que bon nombre de filles (et de garçons peut-être) doivent regretter ce genre d'expérience sexuelle médiocre et imbibée. Dommage donc de céder à l'agression sexuelle pure qui me semble presque superflue et qui fait dérailler le film vers un côté tragique/traumatique dont il n'avait pas forcément besoin. Mais l'actrice est excellente et le film se regarde tout seul.
Sinon difficile de ne pas penser à Aftersun autre film anglais, passé à Cannes la même année, qui raconte aussi des vacances à l'étranger où le vernis se craque. Mais le film de Charlotte Welles est largement supérieur, bien plus singulier et personnel.

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CroqAnimement votre