Film Freak a écrit:
Müller a écrit:
Mais les adolescents qui ont les capacités à l'empathie nécessaires pour acceuillir et intégrer cet enseignement ne sont de toutes façons pas les plus susceptibles de commettre ce genre d'actes. Et si ça leur arrive un jour, ce sera par accident, et ils en seront mortifiés, comme il se doit lorsqu'on a commis quelque chose de mal et que l'on comprend en quoi c'est mal.
mdr mais dans quel monde tu vis?
Le date rape existe chez les jeunes aussi.
J'ai beau me relire, je ne vois pas dans ce que j'ai écrit ce qui peut te donner l'impression que je nie l'existence de violences sexuelles chez les ados (quelle idée). Je mets en évidence que c'est la seule catégorie de la population pour laquelle on peut encore se poser la question du rapport entre ces violences et un manque d'éducation. Un gamin qui fait n'importe quoi et qui réagit de manière adaptée à ce qu'il a fait de mal, c'est pour lui une opportunité de se réformer. Un autre qui n'y voit aucun problème, c'est un signe de dysfonctionnement grave qui va se poursuivre à l'âge adulte. A ce stade là, c'est plus une question d'éducation et de manque de connaissance.
Z a écrit:
Faut pas se leurrer, du récit pornographique, y en a partout et à tous les âges. Je vois pas pourquoi ce serait l'apanage des jouisseurs et des virilistes ; les victimes et les gens sains d'esprit ont aussi le droit de parler crument de sexualité.
Tout à fait.
Z a écrit:
Bah je trouve pas. C'est pas spécialement cru, c'est tout simplement factuel. C'est comme si tu te plaignais d'un diagnostic trop clinique, trop précis chez le médecin, parce que le mal t'est soudainement inconfortable. Qu'il dise le nom de la maladie ne te renseigne pas vraiment, t'as besoin qu'il t'explique c'est quoi qui te manque, quoi qui bloque, quoi qui dysfonctionne exactement. Bref, il te fait un mini cours de biologie, plutôt que de te laisser avec le nom de ta maladie.
Sauf que l'article en question, et l'approche journalistique du phénomène en général dont il est représentatif, ne fait aucun diagnostic, en fait. Enfin si, des diagnostics structurels sur la culture du silence, de la cooptation, de l'impunité. Mais rien n'est posé sur le le phénomène en lui-même qui, comme je l'ai écrit plus haut, ne se limite pas qu'aux milieux du spectacle.
Z a écrit:
Quels détails scabreux ? Y a rien d'embarrassant à décrire un acte sexuel, si ? Ce sont des pratiques communes et généralisées, que ce soient les comportements (séduction, consentement, débordement, discussion, appréhension, domination, passage en force...) ou les actes en eux-mêmes (pénétration, sodomie, position des corps, tête maintenue de force...).
Ce qui finit par les rendre scabreux, ce n'est pas la nature des actes décrits mais leur répétition
ad nauseam, c'est à quel point ces descriptions tournent à vide en l'asbence de recherche de compréhension. C'est le rapport d'autopsie d'un sujet en état de mort cérébrale, en tout cas dans son traitement journalistique. Quel sens donne t-on à ces actes, à part la sempiternelle idée fixe de masculinité toxique qui veut à la fois tout et rien dire, comme tant de concepts de
pop sociology ?
"Donc tu veux dire qu'il faut arrêter de relayer la paroles des femmes ? Que ça sert à rien ?"
Non, ça n'a qu'à continuer. Je dis qu'on a le droit aussi d'aller un peu plus loin, surtout maintenant que la nomenclature de l'exposé des faits est bien acquise et loin d'être finie (combien de pages déjà sur ce topic ? et sans doute d'autres à venir). Et que si ces exposés avaient la moindre portée éducative, ça se saurait à présent. On aurait plus droit à des mea culpa spontanés de mecs qui se savent coupables de ces actes plutôt que des témoignages à la chaîne, avec cette constante répétition "compilation de dénonciations/démenti de l'intéressé/plainte/plainte pour diffamation/classement sans suite". J'ai l'impression que vous ne vous rendez pas compte à quel point on est enfermés dans une boucle à la
Groundhog Day qui se répète
à chaque affaire. Ou alors si, mais vous vous contentez d'un "le système est cassé, il protège les agresseurs" qui n'est pas entièrement faux, ni d'ailleurs entièrement vrai, alors qu'en réalité on paye aussi le prix d'un système médiatique qui s'interdit soigneusement de penser le sujet autrement.
Z a écrit:
C'est plutôt une réflexion autour de l'éducation sexuelle dans son ensemble que tu as l'air de faire, à ne pas décrire l'acte en lui-même. Parler de consentement, c'est bien mais c'est aussi très vague, ça ne suffit pas à comprendre tous les mécanismes, toutes les étapes (la surprise, la sidération...).
Non, c'est une réflexion sur l'approche journalistique des violences sexuelles dans le
show business qui est scélrosée. Les violences sexuelles, et les violences tout court, ne sont pas une question d'éducation et de manque de connaissance. Ce sont des questions de personnalités pathologiques. Tant que les journalistes n'iront pas dans cette direction, alors que le corpus de recherches est accessible et pas si compliqué, on restera dans la boucle que je décris plus haut.