Forum de FilmDeCulte

comme on dit: plussin!

Manny est dans la place Salut

Planquez vos films de chevet.

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Alors attention ça n'est pas pour nous saloper du Derrick et du "j'étais mort de rire" partout hein! Et pas de Tronche de cuir ici!

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Doll, it's a heartbreaking affair

Tronchedecuir il est sympa en fait...Faites vous des bisous

L'ingénieur Michael Jennings travaille sur des projets top-secrets, commandités par des sociétés de haute technologie. A l'issue de chaque mission, sa mémoire est "effacée" par contrat pour l'empêcher de divulguer la moindre information confidentielle. Puis un chèque substantiel lui est remis. Mais cette fois, l'enveloppe ne contient aucun argent, que des objets hétéroclites : à en croire l'employeur, Jennings aurai renoncé par avance à ses honoraires habituels. Celui-ci découvre que ces objets sont autant d'indices relatifs à son passé - un passé "remis à zéro" dont sa mémoire n'a gardé que d'infimes traces. Un seul espoir pour percer ce mystère : la femme avec qui il travaille et qu'il aime depuis trois ans : Rachel.

Voir Woo allez chez DreamWorks pour s'attaquer à la SF de plein fouet cette fois...et livrer ça. Quel crève-coeur.

A l'exception du détail ridicule de la colombe (ridicule de par sa présence incongrue et l'effet spécial d'un autre temps), une des quelques signatures visuelles de l'auteur qui apparaissent ici comme des cases à cocher d'un cahier des charges, le film n'est jamais "honteux" mais demeure franchement ringard d'un point de vue formel, dans la mise en scène assez fonctionnelle de Woo (il y a bien les fondus enchaînés, les ralentis et une poursuite en moto qui exploite bien le décor mais c'est pas vraiment inspiré) ou bien dans la direction artistique (on dirait la version Asylum de Minority Report sorti l'année d'avant).

A des kilomètres des acteurs de la filmographie de Woo, Ben Affleck est miscast (trop BG lisse et baraqué, avec cette improbable scène d'entraînement au bâton qui n'a aucun sens si ce n'est justifier une baston à la fin) et mauvais en ingénieur. Mais il faut dire que le scénario ne lui donne pas grand chose à jouer. Le concept est mortel (merci Phillip K. Dick) et le Woo expatrié était clairement dans une phase d'interrogation sur l'identité (Face/Off, M:I-2) mais c'est sidérant de voir que le script n'utilise jamais le potentiel du pitch d'un point de vue thématique. Il n'y a pas le début de l'ombre d'un soupçon de réflexion sur ce que permet le postulat : qui suis-je si je ne me rappelle pas qui je suis? qui suis-je si mon futur est déjà écrit? Le protagoniste est pris entre un passé oublié et un futur prédit mais il ne s'interroge jamais sur rien, le récit étant trop focalisé sur l'action au présent, la course contre la montre.

Par conséquent, il ne reste qu'une sorte de chasse au trésor inversée, où chaque objet que le héros a envoyé à son soi futur va servir un but précis à un instant T lui permettant d'atteindre son objectif. C'est intrigant et ludique les 2-3 premières fois mais ça devient très vite répétitif et jamais vraiment inventif dans l'exécution. Ça finit par prendre l'allure de deus ex machina diégétisés. Minority Report, encore lui, avait l'intelligence de tout rassembler dans une seule séquence, jouissive par le rythme et la tension, lorsqu'Anderton fuit avec Agatha, la precog capable de voir dans l'avenir.

Le film n'est donc pas désagréable mais complètement creux, pas particulièrement jojo et lasse assez vite.

Et la toute fin, qui révèle un ticket de loto d'une valeur de 90M$ planqué dans une cage à oiseaux, alors que le personnage avait refusé l'argent sale, va même à l'encontre du propos des Woo des années 80, sur l'argent qui ne fait pas le bonheur. Alors que bon, John a pris le paycheck ici mais ça l'a pas rendu heureux.

Et il ne reviendra pas aux States avant 20 ans.


Là c'est toi qui est furieusement vieux. C'est ce film-là le rien et M:I-2 le film hitchcockien, en plus d'être racé et à minima bardé d'action kiffante.

J'avais mis la moyenne à Paycheck à sa sortie et je le revois clairement à la baisse.

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