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MessagePosté: 30 Jan 2024, 00:14 
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Kelly-Anne se réveille chaque matin aux portes du palais de justice pour s'assurer une place au procès hyper-médiatisé de Ludovic Chevalier, un tueur en série par lequel elle est obsédée.

Voilà l'exemple rare de film dont j'ignorais complètement l'existence jusqu'à il y a quelques mois et qui n'a éveillé mon intérêt que parce que plusieurs personnes de goûts divers en ont dit du (très) bien. Et que le sujet n'est pas intéressant.

Parce que j'aime beaucoup ce que ça raconte, ou plutôt ce que ça veut raconter.
La fascination pour le Mal, qui te pousse à te passionner pour un fait divers, à te rendre carrément au procès, à regarder l'indicible, à te compromettre sur le dark web...ce dernier outil étant d'ailleurs encore virtuellement inutilisé par le cinéma. Pourquoi fait-on ça? Quelle est notre part de voyeur à nous tous? Quelles sont nos limites?

Autant de questions que le film ne pose PAS.

Si j'aime ce que ça raconte, je trouve que le film n'arrive pas du tout à le raconter, à vraiment prendre cet univers et ses questions et les explorer. Plante reste trop en surface, naviguant maladroitement entre drame et thriller, sans complexité ni crédibilité. Vraiment, je ne crois pas à grand chose et surtout à ce protagoniste mannequin le jour, joueuse de poker en ligne la nuit qui vit dans un gratte-ciel et va partir en couille de façon complètement arbitraire.

C'est vraiment dommage parce qu'il y a une mise en scène plutôt racée et à deux doigts d'être envoûtante, avec ces longs plan-séquences.

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MessagePosté: 05 Fév 2024, 15:39 
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Glauque et manipulateur à souhait (c’est une expression), Les Chambres rouges n’en présentent pas moins de très grandes qualités dans sa façon de brasser une multitude de thème, de les remettre à jour via une représentation dramatique. Ici les chambres rouges, une incarnation du mal absolu sous la forme du snuff movie; on sait gré au film de verser à la fois dans le grand-guignol et d’être riche en pistes de réflexion et en analogie possibles. Quelques maladresses dans la relation qu’il dessine entre une millenial autiste et une GenZ idéaliste et un peu paumée, on voit quelle fonction remplit cette dernière : mais elle fait un peu trop figure de fonction.
Du Villeneuve réussi.


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MessagePosté: 05 Fév 2024, 16:36 
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Du Villeneuve réussi.

Mais quel forceur, c'est incroyable.

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MessagePosté: 05 Fév 2024, 16:44 
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surtout qu'il y a AUCUN RAPPORT


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MessagePosté: 05 Fév 2024, 16:46 
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Bah la référence est incontournable pour un réalisateur québecois, et le côté glauque, glacé, forcément rappelle Prisoners ou Enemy (son personnage obsessionnel et narcissique), mais j'ai trouvé ça infiniment meilleur que les deux films précités. j'ai le droit ?

Aucun rapport entre ces films ? Mais vous fumez quoi ?


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MessagePosté: 05 Fév 2024, 17:37 
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Moi pas dit aucun rapport mais je trouve tout de même la provoca...pardon, la comparaison malhonnête.

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MessagePosté: 05 Fév 2024, 18:46 
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C'est sincère. Fingerscrossed aura perdu une belle occasion de comparer le film avec 8mm. J'aime comment il se réempare du thème/mythe du snuff movie, rendu considérablement plus palpable avec internet. Le film est minimaliste, commence comme un banal thriller judiciaire avec une longue scène d'introduction filmée en temps réel et des interventions au discours un peu éculé de la procureure et de l'avocat de la défense, mais j'ai aimé la façon dont il donne lieu à cette exploration du voyeurisme et de la transgression sur internet, non sans prendre habilement le contrepied de quelques stéréotypes avec son héroïne fuyante.
Le film est complètement incroyable, plein d'incohérences ou de choses qui peuvent faire tiquer (cette partie de poker à 1 million de dollars) mais on s'en fout un peu, et ça veut dire qu'il réussit ce qu'il fait.


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MessagePosté: 05 Fév 2024, 19:21 
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Fingerscrossed aura perdu une belle occasion de comparer le film avec 8mm.

Oui je suis étonné qu'il n'y soit pas allé.

Pareil pour QGJ, mais bon il y avait un Yvan Attal totalement nase à aller voir.

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MessagePosté: 05 Fév 2024, 19:32 
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Antichrist
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Ah je persiste, aucun rapport, à part la nationalité du réal.


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MessagePosté: 28 Fév 2024, 00:30 
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en fait, je n'avais pas bien compris de quoi il s'agissait. peut-être parce qu'il m'a fallu apercevoir l'affiche 10 fois avant de comprendre qu'il ne s'agissait pas d'anais demoustier, j'étais persuadé que c'était un film dossier de l'écran sociologico-psychologique à la française sur les filles qui ken les tueurs en série en prison. ça ne m'intéresse pas follement, même si le chapitre du livre de patricia tourancheau sur guy georges où elle raconte sa vie en prison, où il a visiblement une belle vie sexuelle, interpellait forcément.

et au final, non.

le nom civil de la protagoniste principale est bien, comme prévu, zinzinette mc zinzin, mais elle est encore plus atteinte que prévu. alors le film démarre classiquement, mais il se distingue immédiatement par son filmage racé, ses beaux cadres, ses beaux mouvements - malgré l'image numérique dégueu. le build up est minutieux - avant de devenir interminable. mais on voit où il veut en venir : un thriller. et c'est fort, parce qu'elle n'a manifestement pas la vibe du psychopathe cliché - contrairement à celui qui est accusé -, et l'idée qu'il y a deux tarés dans cette salle d'audience et la deuxième est libre et insoupconnable est chouette. d'autant qu'on ne comprend pas bien où elle veut en venir mais où on sent qu'elle est zinzin, c'est efficacement malaisant. le film joue alors sur la fascination pour le mal - celui que le public du procès peut avoir pour l'accusé, et celui que le public du film peut avoir pour la protagoniste.
c'est efficace, moralement trouble, vraiment malaisant, même si franchement long et répétitif et artificiel, et puis le film bascule.

et là, on comprend que si on ne voyait pas bien où la protagoniste voulait en venir, c'est parce que lui non plus. elle fait un truc taré à la fin, mais il faut occuper avant ça - avec des trucs qui teasent mais pas trop, d'où une rupture trop brutale. un truc taré c'est pas assez, donc il faut en rajouter un autre, même si du coup il a 0 crédibilité. et puis avec ce truc taré, elle devient maléfique donc il faut désamorcer ça avec cette fin ridicule, dont je ne peux pas croire une seule seconde qu'elle ne lui a pas été imposée.


et du coup, pris au piège de tous les côtés, il ne sait plus où il habite. c'est bien un thriller, donc il ne traite pas les thèmes évoqués par ff. il ne veut pas faire un thriller d'exploitation, donc c'est lent et ça tease et ça se prend au sérieux alors que c'est quand même un peu débile. il parle d'un truc atroce et d'une meuf tarée mais on est en 2024 donc il faut un peu aseptiser de tous les côtés.
après, je n'aurais pas fait le lien avec 8mm mais il est effectivement très intéressant à a faire parce que c'est ici beaucoup plus solide et réaliste, avec un angle narratif beaucoup plus fort et surprenant. et cette tarée aurait vraiment pu être une iconique méchante de cinéma.
mais à l'image de cette affreuse photo toute plate, tout ça reste globalement très beige.


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MessagePosté: 28 Fév 2024, 18:01 
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Ouais on n'a vraiment pas les mêmes goûts (et c'est pas grave).
C'est un peu une facilité d'avoir une héroïne complètement opaque, et c'est vrai que la montagne peut donner l'impression d'accoucher d'une souris avec son espèce d'happy end forcément postiche, mais bon j'apprécie ce qui vient avant et le côté louvoyant. FF évoque les plans séquences mais cela ne s'applique qu'à la longue scène d'ouverture avec les premières interventions de la procureure et de l'avocat de la défense. On pense alors qu'on verra un film de procès, ce qui n'est pas le cas. Il y a des scènes grand-guignolesques très fortes : la messe médiatique avec le Hanouna québecois (qui se passe dans un décor d'église), celle où le tueur lors du procès daigne enfin sortir de son état de claustration.
Après comment ne pas penser à 8mm, surtout quand on vient de le voir, dans un film qui donne l'impression de traiter, entre autres thèmes, celui du snuff movie... Etrange.


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MessagePosté: 28 Fév 2024, 21:11 
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je ne suis en désaccord avec aucun de tes propos ! en l'occurence l'aspect peut-être négatifs de mes commentaires vient de ce décalage entre la force du concept, de certaines scènes et de cette impression de flottement narratif et thématique qui, une fois arrivés à la fin, donne l'impression que les trucs bien étaient de la poudre aux yeux.
mais il est très possible qu'avec le temps ce soit la force de certaines images qui finissent par l'emporter.


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MessagePosté: 04 Oct 2024, 13:45 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Beaucoup aimé le début de ce thriller glacé technologique vraiment léché avec son improbable protagoniste, espèce de Lisbeth Salander mystérieuse qui interroge et dont on cherche à comprendre les motivations. Hélas tout se casse peu à peu la figure jusqu'à un dernier acte que j'ai trouvé hyper confus, en attendant un twist qui étonnemment ne vient pas vraiment. J'avoue ne pas avoir très bien compris toute la fin [hide]pourquoi elle va dans la maison se prendre en photo ? Donc elle a fait tout ça parce qu'elle savait qu'il était coupable et qu'elle voulait le coincer ?[hide] Je trouve que plus grand-chose ne fonctionne et que tout l'édifice est finalement hyper maladroit et superficiel dans l'exploration de ses thèmes (le mal, la fascination pour la violence etc...).

3/6

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