Fritz the Cat Heavy Metal Pas vu, pas attiré.
Batman contre le fantôme masqué Pas vu mais je vais rattraper ça bientôt.
Coraline Visuellement très classe...dans le design, c'est aux petits oignons, qu'ils s'agissent des persos ou du petit monde du film, c'est plutôt bonnard et vivant. J'adore les petits gadgets et j'aime beaucoup quand le film se fait dark (la métamorphose de l'autre mère au fur et à mesure, la disparition du monde). J'aurai aimé que ça aille encore plus loin vu que c'est ce qui émanait du livre. En l'état c'est une très bonne adaptation de ce Alice au pays des merveilles alternatif que je trouvais cependant pas assez fouillé (thématiquement, y a des richesses pas suffisamment exploitées au niveau de l'image des parents et des rêves, etc.). Le film développe l'univers et l'intrigue de manière sympa cela dit.
Anastasia Je l'avais zappé/raté au cinéma et il m'aura fallu 12 ans pour rattraper ce film à la bonne réputation de la part d'un réal qui a bercé mon enfance. J'aime bien le postulat de départ, inspiré de faits réels, ainsi que le contexte historique, qui donne au film une certaine dimension, différente de bien des films d'animation. J'aime la grandeur de certaines séquences, qu'il s'agisse du décorum dramatique (le Palais du Tsar) ou des scènes d'action (le train). J'aime la beauté de certaines idées, comme Anastasia dansant parmi les fantômes du vieux Palais (ça m'a rappelé l'attraction du Manoir hanté) ou le numéro musical à Paris avec les arrière-plans sous forme de peinture impressionniste (ce genre de jeux entre les arts est devenu trop rare dans le cinéma d'animation). J'aime aussi les chansons de la première moitié...mais moins celles de la deuxième. Je suis moins fan aussi du côté de plus en plus disneyisant que prend le film au fur et à mesure. J'aurai aimé que les passages qui pouvaient être dark le soient vraiment. A ce titre, Raspoutine est un méchant globalement sous-exploité, presque absent du film en fin de compte (et son sidekick est encore plus un sous-Iago que Raspoutine est un sous-Jafar). L'intro est très bien mais trop courte, elle aurait mérité d'être plus longue pour donner encore plus de souffle tragique au film. Disons que je ne retrouve que rarement ce qui fait la force de ce qui reste à mon goût le trio gagnant de Bluth (Brisby et le secret de NIMH, Fievel et le nouveau monde, Le petit dinosaure et la vallée des merveilles).
Les Mondes de Ralph Y a quelque chose de Pixar dans le concept (que font les personnages de jeux vidéos lorsque l'on ne joue plus avec eux?) même si la référence affichée est Qui veut la peau de Roger Rabbit. L'influence du film de Zemeckis se ressent dans la peinture d'un univers commun comme toile de fond - davantage ancré dans le réel toutefois, plutôt comme Toy Story - permettant d'exploiter les codes du média afin de traiter de thématiques plus universelles sur les rôles que l'on joue dans nos vies. Si le décorum est forcément séduisant, je regrette toutefois que le scénario paraisse vite se limiter, à plusieurs niveaux. D'un point de vue narratif, le récit paraît beaucoup trop simple. J'apprécie que les créateurs ne perdent pas trop de temps vu que le parcours que doit accomplir le protagoniste pour arriver au bout de son arc est cousu de fil blanc, mais tout va très vite une fois que Ralph se lance dans sa "quête" et la partie du récit qui s'articule exclusivement autour de ce pur McGuffin symbolique (la médaille de "héros") n'est pas foncièrement passionnante. Le fait que l'action stagne dans un même décor durant toute cette partie n'aide pas. On nous présente la possibilité d'aller dans absolument tous les styles de jeux vidéos existants et on n'en visite que...trois. Et c'est pas dans le plus pertinent que l'on passe le plus de temps. Heureusement, les personnages sont attachants. Là où tout le temps passé dans le monde de Sugar Rush paie, c'est dans le développement de leur rapport, notamment dans ce qu'il amène à la fin du deuxième acte, osant coup sur coup une certaine noirceur et une relative dureté dans la manière dont agit l'un des personnages. C'est dommage qu'il n'y ait pas plus de moments comme ça, même si le film comble ce manque avec une multitude d'idées liées à son postulat de départ et à son univers. Y a plein de gags, plein de détails qui fourmillent, je pense qu'il y a des trucs en arrière-plan qui ont dû m'échapper. Après, c'est de l'habillage et ça fait la blague, le film est assez riche mais ne va pas assez loin dans son concept, restant un peu trop conventionnel même s'il parvient à être touchant.
Sausage Party Toy Story avec des aliments à la place des jouets. Mais là où le film pour enfants à 850 millions de dollars de recettes dans le monde se contente d'illustrer "ce qu'ils font lorsque les humains ont le dos tourné hihi" de la manière la plus convenue possible, l'incroyablement transgressif Sausage Party se distingue non seulement par son parti-pris humoristique trash et une inventivité digne d'un Pixar mais également par le biais d'un propos athée (et même pansexuel) inattendu. Derrière les innombrables blagues de cul se cache une allégorie qui pourrait rivaliser avec ses illustres modèles de chez Lasseter. Ainsi les différents rayons du supermarché se font tour à tour pays en guerre ou ghettos où l'on enferme les minorités et tout le récit suit un protagoniste en quête de vérité, remettant en question les croyances selon lesquelles ils vivent leur vie. À ce niveau, ce n'est même plus du sous-texte, c'est carrément le texte. Et ce discours est le bienvenu. Non seulement parce qu'il incarne et donc renforce la comédie hilarante mais aussi parce qu'il démontre, après South Park ou même La Grande aventure Lego, qu'un film d'animation grand public (ils ont été chercher exprès le réalisateur de Shrek 2, Monstres contre Aliens et Madagascar 3 ainsi qu'Alan Menken, compositeur des chansons les plus connues de Disney) peut-être subversif.
Spider-Man - Into the Spider-Verse Pourquoi un énième Spider-Man? L'animation est-elle une excuse valable? Phil Lord & Chris Miller se sont spécialisés dans les fausses bonnes idées devenus de vrais bons films et on est dans la directe lignée de The Lego Movie. Objet pop art et post-moderne, transdimensions et transgenres, Spider-Man : Into the Spider-Verse sonne comme une profession de foi en éloge à la diversité en plus d'être un film de super-héros drôle et rythmé comme jamais. Dès le logo Columbia, le ton est donné. La dame à la torche bugue et laisse apercevoir comme plusieurs versions dont une animée. Et les premiers plans annoncent la couleur, avec leurs points Benday omniprésents qui transforment le film en œuvre réminiscente du travail de Roy Lichtenstein, et cette animation hybride qui donne du relief à des traits singeant le dessin de l'animation traditionnelle ou plus exactement de la bande-dessinée. La porte interdimensionnelle au cœur de l'intrigue n'est pas encore ouverte que la forme, elle, joue déjà entre les dimensions. Et au milieu peut débouler un personnage dessiné comme dans un manga ou semblablement animé par Chuck Jones. C'est en ça que le film exploite ce que seul le médium de l'animation peut permettre pour raconter son histoire...et son Histoire, en recontextualisant et justifiant les notions de suites et de reboots. Comme d'habitude chez Lord & Miller, le méta est là pour servir le propos. En s'inspirant d'un arc de la BD pour inclure plusieurs Peter Parker mais aussi Miles Morales ou Peni Parker ou Peter Porker, le scénario trouve non seulement une source de gags hilarants mais également matière à profiter de la familiarité que le public a désormais du genre (et du personnage aux origines maintes fois ressassées) pour non seulement s'en amuser mais surtout proposer une réflexivité vis-à-vis du genre, du médium mais également sur la question de la représentation. Tout le monde peut être Spider-Man.
VOTES POUR INTO THE SPIDER-VERSE SAUSAGE PARTY
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