It's such a beautiful dayJamais entendu parler.
Apollo 10½: A Space Age ChildhoodPas vu. Style repoussoir.
Chicken RunSouvenir d'un film sympa. Jamais revu.
Le Géant de ferJe lui ai redonné sa chance après une première vision décevante il y a une dizaine d'années et je reste sur la même impression de film mignon mais assez basique. J'aime bien l'univers et le postulat de départ mais je trouve l'écriture franchement simplette. Pendant près d'une heure, il ne se passe quasiment rien. On alterne entre scènes d'amitié enfant/robot et séquences montages/remplissages de l'enquête et le moindre noeud dramatique est toujours réglé très vite. Je trouve ça bien trop court (1h10 à peine) pour développer tout ça correctement (je pense à des films comme E.T. ou Dragons, bien plus réussis concernant la relation centrale ou la menace extérieure). On voit qu'il s'agit à la base d'un livre pour enfants de 59 pages. La réa est classe et les 10 dernières minutes tuent cela dit, mais j'aurai trouvé ça plus fort si le récit allait au-delà du B.A.BA.
Ninja Turtles : Teenage YearsLe film porte indéniablement la patte de son réalisateur Jeff Rowe (Les Mitchell contre les machines) et de son co-scénariste et producteur Seth Rogen. On retrouve le parti-pris "BD en 3D" post-Spider-verse déjà présent dans le précédent film du cinéaste mais poussé encore plus loin, avec un style griffonné assez original (un peu les vieux Disney où les traits de crayon étaient laissés visibles mais en CGI) qui colle plutôt avec la thématique d'une jeunesse encore en formation. Et c'est là qu'on retrouve Rogen, habitué des teen movies (et shows) et éternel adulescent, qui s'est focalisé sur l'un des quatre mots du titre original de la licence, "teenage" pour en tirer l'humour et la thématique du film. Mais la métaphore sur l'envie d'être accepté et de s'intégrer quand on est "différent" sent le réchauffé et quand on ajoute à ce discours une intrigue à base de camps de mutants unis par leur aliénation par les humains mais opposés dans leur méthode, on a vraiment l'impression de voir un remake des deux premiers X-Men de Singer en moins bien.
Heureusement, le film demeure amusant. La réa est dynamique et fun, bourrée d'idées, et j'ai été vraiment surpris par la photo racée, qui ose l'obscurité ou le monochrome sans se soucier d'une clarté ultra-lisible qu'ont la grande majorité des films d'animation.
Fantastic Mr FoxJ'avais un peu peur du côté film d'animation pour bobos avec son cast d'habitués dans l'air du temps et sa BO folko-décalée surtout que les films en stop-motion sont loin d'être mes préférés et je suis pas à donf de Wes Anderson...mais il faut avouer que le film a un gros quota de charme, justement par le biais de la technique des plus old school, par l'élémentarisme de la mise en scène d'Anderson, par les voix de Clooney et Schwartzmann et l'écriture de Roald Dahl évidemment. Au travers de ces différentes sensibilités, l'oeuvre dégage pas mal d'humour (surtout le père et le fils) et même un peu d'émotion (dans le rapport du père et du fils).
The Mitchells vs. The MachinesJe pensais pas verser ma larme un jour sur un sample d'O-Zone mais la dernière prod en date de Lord & Miller m'a eu.
Si le récit en soi n'est pas aussi inventif que Tempête de boulettes géantes ou La Grande Aventure Lego, l'idée d'une lutte contre un soulèvement de machines pour illustrer à échelle apocalyptique la manière dont la tech/les écrans/les réseaux peuvent s'immiscer entre les membres d'une famille, déconnectés parce que trop connectés, est marrante. Bien qu'ils n'écrivent et ne réalisent pas, on remarque toutefois une redite à l'identique des arcs émotionnels des deux films d'animation du tandem suscité (l'incapacité du père à reconnaître le caractère "spécial" de son enfant qui essaie de lui communiquer). Mais bon, daddy issues + catharsis via œuvre ciné = chaudes larmes pour bibi.
Au-delà de l'écriture, qui réserve tout de même un bon lot de gags marrants, il y a surtout l'animation mêlant le meilleur des deux mondes, hybridant plusieurs approches jusque dans le character design (conception type 2D avec expressions simili-crayonnées, rendu 3D, texture de peau et décors et lumière photoréalistes) comme pour Into the Spider-Verse, toujours produit par Lord & Miller. Une fois de plus, c'est sublime, dans cette alternance entre la domesticité chaleureuse et la froideur synthwave de l'invasion des robots, et aussi dingo que ses prédécesseurs dans l'avalanche d'idées tout en parvenant à trouver sa personnalité, comme en témoignent ces projections mentales en animation traditionnelle superposée à l'image ainsi que les improbables références (l'héroïne a un Mont Rushmore de réalisateurs qui comprend Greta Gerwig, Céline Sciamma, Lynne Ramsay et Hal Ashby).
BeowulfScénario de Neil Gaiman et Roger Avary tiré du célèbre (hors France) poème épique Beowulf dont la réinterprétation du texte se traduit à l’écran par une grandiose histoire d’aventure sur la manière dont les mythes et les légendes se font, tout en répondant aux codes du genre, l’heroic fantasy, avec ses scènes de halls royaux, de vikings bourrés d’hydromel, et de combats dantesques avec des créatures surnaturelles. Le cinéaste y revisite également certains de ses thèmes de prédilection tout en marquant de son empreinte le visuel époustouflant du film.
En prenant des libertés avec l’histoire de base, le réalisateur et ses scénaristes ont crée un parcours cohérent pour le protagoniste, enrichissant notablement sa destinée vers le pouvoir et l’inévitable hybris qui s’ensuit. En fait, devant les disparités trouvables dans le manuscrit originel (tantôt les prouesses de Beowulf sont racontées à la troisième personne et au présent, tantôt c’est Beowulf lui-même qui les raconte et au passé), ils adoptent le concept littéraire de « narrateur non-fiable » et décident de faire du héros un champion orgueilleux et magnifique showman toujours prompt à exagérer ses exploits. Ainsi se perrennisent les légendes des héros et se chante la chanson de Beowulf à travers les années. Hélas, le temps vient toujours nous rattraper et dans le cinéma de Zemeckis, on ne peut arrêter le temps. Pour peu qu’on ose le défier, on est puni. Alors Beowulf se croyant immortel est-il regagné par ses faiblesses et ce pacte faustien qu’il signa autrefois, perpétuant un cycle entamé par le roi qui le précéda. L’Histoire se répétant inlassablement est également l’un des thèmes sans cesse évoqué par l’auteur et il vient à point nommé s’inscrire ici dans le tissu à partir duquel les mythes sont fabriqués.
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