Forum de FilmDeCulte

Mais elle est géniale Balibar, bande de mécréants!

Anna Festival bordel!

"Elle est ou ta petite perche?"

La seule fois où je l'ai trouvé amusante (et encore) c'était dans Le Plaisir de Chanter où elle était un peu dans le second degré. Mais sinon... j'ai beaucoup de mal. Pour moi elle va dans le même sac qu'une Fanny Ardant ou qu'une Arielle Dombasle (deux de mes pires cauchemars)

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CroqAnimement votre

Ah j'aime bien Fanny Ardant, ça doit être des réminiscences de Truffaut...

Bah tout de même, c'est pas parce qu'on filme joliment un truc chiant qu'on le rend intéressant. Bien sûr Costa va ici un peu au-delà de bobolibar & co, il filme avant tout le travail, le labeur, la sueur, la lassitude etc... et c'est ce qui sauve le film à mes yeux, mais tout un travail de lumière et de cadre ne sauve pas pour autant un sujet. C'est là que le film est un brin autiste, dans sa croyance absolue en son dispositif, comme si le cinéma se suffisait un peu à lui-même, qu'il suffit de regarder n'importe quoi d'une certaine manière pour le rendre génial. Moi je suis pas trop d'accord, je suis plus rosselinien que ça, je pense que le cinéma doit privilégier certains sujets à d'autres et que le formalisme ne fait pas tout, loin de là. Costa, selon moi, aurait dû sacrifier un peu son dispositif à son sujet (j'aurais aimé un contre-champ sur la prof de chant par exemple), autrement son film ne peut pas me toucher.
Donc : 3/6



Heu, encore moins...

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N'écoutez pas Film Freak

Oui mais non, "autiste", je dirai plutôt que le film se tiens à son sujet, filmer Balibar au travail, et surtout elle. Alors tu parles d'un contre-champ sur la prof mais ce plan qui insiste sur le visage et qui dure en cadre fixe correspond complètement au projet. Faire un contre-champ ça aurait amoindri le sentiment d'effort et de pénible de la scène.
Après pour moi la mise en scène va au delà du joli, sinon oui ça suffirai pas.
Mais oui il y a un système dans la mise en scène, la beauté du film viens de là aussi, si on y accroche pas tout se pète la gueule c'est sûr.



Tutafé.

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Pré Carré

Les toxs n'ont donc droit qu'à de la caméra portée avec un grain dégueulasse et une image terne ? Les pauvres.

Oui, je comprends, mais dans ce cas moi c'est le sujet qui ne me fait pas accéder à ce truc de "sacré". Ce serait Nick Drake ou Tim Buckley, au hasard, et en prenant du cliché, là ouais, peut-être que ça marcherait... Balibar, là... qui débarque sans connaître ses paroles ni comment faut les chanter, mouais... Ca fait un peu "on joue au sacré et à l'artiste".



Pareil, y a des moments qui me plaisent là-dedans, le GP où elle travaille offenbach, le dernier plan dans la loge, des moments comme ça... Mais je trouve que ça tient pas la durée, que les moments forts sont là mais qu'ils ne se répondent pas trop les uns les autres. J'arrive pas à voir si c'est un portrait de Balibar, un film sur la création musicale, sur le travail en groupe, ou si c'est tout ça sans que ça aille jusqu'au bout à chaque fois...



Non, mais faut faire gaffe aux effets d'annulation. Au cinéma, je préfère qu'on me rende beau un truc qui l'est pas forcément à la base, que de faire du beau sur du beau.
(et sans doute que je reproche quand même au film son sujet, c'est pas anodin non plus)

Non, filmer Balibar et rien d'autre que Balibar, ça tient pas du sujet mais du dispositif. Le sujet (le travail, l'apprentissage, l'effort etc...) aurait exigé qu'on en montre tous les acteurs, dont la profs. C'est pas le plan fixe sans coupe qui rend le sentiment de pénible, mais le regard de Balibar qu'il capte. Pas besoin de dispositif ultra rigoureux pour ça.



Je n'aime de toute façon pas le formalisme, je n'aime pas cette idée que de l'installation formelle viendra la beauté d'une scène, comme si le réel avait besoin du cinéma pour être beau alors que je crois plutôt que c'est le réel qui rend beau le cinéma.

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N'écoutez pas Film Freak

Je ne relève que la première partie de ta remarque, pour l'autre je suis plus partagé, les questions de validité d'un dispositif et de son rapport au réel se règlent au cas par cas chez moi (et c'est vrai que moi aussi je me méfie des dispositifs, et des plans surcadrés, et des éclairages surtravaillés d'habitude). Dans ce cas là ça me va puisque l'espace filmé et en soi une sorte de dispositif déjà, un espace clos hors du monde, retiré, qui appelle à ne s'intéresser qu'aux détails de la voix. La grange aménagée en studio de Burger se trouve dans les Vosges, dans un petit village à moitié mort, déjà à la base le monde a un peu disparu du studio.



Je pense que si le sujet c'est le travail, c'est bien le travail de la voix, comment apprivoiser sa voix, l'effort que ça prend quand on n'est pas chanteuse. Les autres accompagnent mais leur travail est périphérique, ils maitrisent déjà leurs instruments, leur effort est moins intéressant.
Il est bien significatif ce plan et je pense qu'il situe bien l'endroit où on ne se rejoint pas. Parce que pour moi, oui il y a le regard de Balibar, mais aussi le désir du spectateur de changer de plan, qui rejoins le désir de Balibar d'arrêter là "J'en ai marre". Et pourtant le cours continue, et le plan aussi, on voit Balibar acculée, cadrée très serré, obligée de reprendre les phrases, y'a l'idée de l'enfermement, et ce plan qui ne bouge pas y est pour beaucoup.
Une autre mise en scène et on se retrouvait avec un film de copains à la campagne en train de bidouiller une chanson. Avec la mise en scène de Costa, y'a la difficulté qu'a Balibar de contrôler son chant, une petite torture à reprendre la phrase 15 fois, et le sentiment que ce travail là (oui gratuit, oui une peu comme un luxe, oui quand même confortable, oui un peu "bobo" si on veut) est précieux, que l'effort de la création a quelque chose de grand.
L'effort et la beauté de tout ça passe beaucoup par la mise en scène. Après je ne sais pas si la mise en scène invente ça ou le révèle mais bon ça on s'en fout.

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Pré Carré

pour les TBA-istes et les autres, un blog consacré à Costa : http://pedrocosta-heroi.blogspot.com/

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Merci l'ami.

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Beau documentaire musical consacré à Jeanne Balibar et Rodolphe Burger. Le dispositif impressionne par sa beauté plastique, noir et blanc hyper contrasté, jeu sur la lumière - le passage sur Ne Change rien est magnifique. Après le film peine un peu sur la durée mais Pedro Costa a un sacré style.
4-5/6

Art Core, essaie de le voir. J'étais sceptique sur Balibar mais ça passe tout seul.