Forum de FilmDeCulte

Surrealmoviez : http://www.surrealmoviez.info/news.php

(Je sais pas jusqu'à quel point on peut citer ce genre de site sur ce forum)

Vu la version courte de 12 minutes, qui doit contenir trois plans.

6/6 en prévision. C'est incroyable de faire des trucs aussi beaux.

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Ne change rien surtout.

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N'écoutez pas Film Freak

Je risque pas, ne te fais pas de soucis.

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(Le pitch en gros, Pedro Costa filme Balibar et Burger durant l’enregistrement de morceaux du deuxième album de l’actrice, il la filme aussi sur scène pendant une opérette d’Offenbach, et entrecoupe tout ça de morceaux live filmés pendant la tournée au japon du premier album.)

Le choc c’est d’abord la beauté hallucinante des plans, un noir et blanc charbonneux, où le blanc est un miracle et le noir un mystère profond. Y’a une évidence dans chaque cadrage, dans chaque éclairage, dans chaque entrée et sortie de plan, dans chaque durée. Moi d’habitude les chefs op je m’en fous, même parfois je m’en méfie, un plan trop travaillé, une image qui se la ramène en général ça me gonfle. Mais là tout vibre, c’est éclatant, une vraie émotion à chaque changement de plan, quand on découvre le suivant c’est « putain la vache ». Là dedans il y a Jeanne Balibar, filmée comme Marlène Dietrich (puissance de l’apparition dans ce gros plan sur Ne change rien (la chanson) joué sur scène).
La grande affaire de Balibar c’est sa voix, grave, aux intonations étonnantes, un peu étrange, parfait en général au théâtre ou au cinéma, sauf que là elle chante et c’est pas une chanteuse au départ. Alors elle travaille, elle répète, jamais en place, jamais juste, jamais dans le tempo, c’est une belle voix mais dure à dompter. C’est un peu le projet du film de montrer cette souffrance des répétitions, une mélodie simple qu’on arrive pas à choper, un chant de tête qui dérape sur du Offenbach, dans des plans qui durent et qui insistent. Et puis la libération sur scène quand ça fonctionne, ou à l’enregistrement quand la prise est bonne.

Le film a donc un projet modeste, montrer ce travail, presque rien, répétitif, mais ça prend une dimension folle, le studio devient une cathédrale (mise en scène parfaite des sources de lumière), on a le sentiment que ce qui se passe est important, essentiel, la recherche de la note, de la technique, de l’émotion, sur un mode tranquille en même temps, très doux, entre amis
Et puis tout ça a une classe folle, la mise en scène, Balibar, et Burger aussi, royal, massif et souple, génial en coach attentif et silencieux. Faut le voir s’exciter sur une prise, son dans le casque, à taper du pied et à claquer des doigts pour donner le tempo (meilleur claquage de doigt du monde). Et le boulot sur le son aussi, les différentes sources du son, la musique qui apparait, puis disparait et laisse la voix seule, c’est très fort. Et c’est pas un film technique, c’est un film aimant (du verbe aimer), à la fois discret et puissant face à son sujet, à distance respectueuse mais complètement démiurge, qui transforme la prise de vue du réel en fiction fantasmatique (le plan sur les deux femmes qui écoutent le poste par exemple).

6/6, en j’en mets pas souvent.

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Pré Carré

c'est presque à rapprocher du wiseman de ce côté. mais rapide parce que là ya pas que le travail des répet', ya aussi une certaine évidence directe, beauté et fragilité de la voix de balibar mélangée à la musique de burger.

moi j'ai bien aimé aussi l'ambivalence des images (champ/hors-champ sur la scène de la perichole, où on ne sait pas si on est sur la scène ou derrière le rideau) et des sons (in/out dans le studio, où on ne sait pas ce qui est en train d'être enregistré et ce qui l'est déjà).

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Tu as vu la version longue Jiko ? Si c'est le cas tu es la personne que je jalouse le plus en ce moment, c'est officiel. Ca sent le chef d'oeuvre absolu, rien que les douze minutes que j'ai vu c'est d'une beauté sans nom.

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c'est quoi la durée de la version longue?
1h38 là.

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C'est ça. Tu l'as vu aussi ?

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Oui oui, projection de presse. Tu peux nous jalouser tout ton saoul.
Ça sort le 27 janvier.

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Pré Carré

Lol le gars qui en rajoute pour m'achever.

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mon premier 6/6 de 2010!

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Jiko, Oscar cinéphile.

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C'est pourtant pas dur à comprendre.

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