Forum de FilmDeCulte

« Mes enfants, » avait dit le vieux Gorcha avant de partir, « attendez-moi six jours. Si au terme de ces six jours je ne suis pas revenu, dites une prière à ma mémoire car je serai tué au combat... Mais si jamais, ce dont Dieu vous garde, je revenais après six jours révolus, je vous ordonne de ne point me laisser entrer, quoi que je puisse dire ou faire, car je ne serais plus qu'un maudit Vourdalak ». C’est dans une famille en proie à l’angoisse, au terme du sixième jour, que trouve refuge le Marquis Jacques Antoine Saturnin d’Urfé, noble émissaire du Roi de France…

Un film de vampire français, la mif. Situé en 1815 qui plus est.

Adapté d'une nouvelle d'Alexei Tolstoï (lointain parent de Léon), le film avait de bons échos de la part d'une certaine frange arty/horreur de Twitter et mon propre amour de ce sous-genre spécifique m'attirait, tout comme ce simple pitch. Le proposition est pour le moins singulière et si elle se fait séduisante dans un premier temps, et par moments par la suite, je demeure partagé face à certains choix. Le film abonde de parti-pris assumant une certaine artificialité, à commencer par ce jeu très théâtral. En ce qui concerne le personnage joué par Kacey Mottet Klein, très bon en envoyé diplomatique perdu, c'est plutôt cohérent, mais pour la famille d'Europe de l'Est campée par Grégoire Colin, Ariane Labed et un énième frère Schneider (et pas le meilleur), c'est plus gênant, ça sonne faux. Mais le plus gros saut de foi est celui demandé par la représentation de la créature elle-même, une marionnette doublée, avec une bouche émaciée qui s'ouvre et se ferme comme celle d'un pantin mais forme des sons parfaitement prononcés malgré l'absence de lèvres. Je suis sans doute trop cartésien sur le coup mais on dirait le cadavre que trimballe Hellboy dans le film éponyme sauf qu'ici c'est pas censé être drôle.

Par conséquent, ça crée une distance qui freine mon adhésion envers un récit un peu programmatique mais plutôt joli et qui, servi par un jeu plus naturel et des SFX aspirant à être invisibles, m'aurait davantage emporté.

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Le seul truc qui m'intriguait dans l'affiche...et je viens de voir la bande-annonce, moment de malaise. Et la BA confirme bien ce que tu dis sur le jeu des acteurs. C'est con, ça avait l'air d'avoir un potentiel sympa.

2578 entrées, ouch (film qui a l'air plutôt bien financé en plus avec du OCS, Amazon Prime et cie...)

Dans cette année où l'on a pas arrêté de louer le film de genre français devant mon incrédulité (et vu les retours sur Mars Express ça sent encore la grosse indulgence), le voilà le meilleur représentant. C'est une proposition vraiment originale, qui tente des choses aussi bien visuellement que dans son ton très réussi, flirtant avec un comique presque parodique notamment ce personnage principal, gringalet ridicule avec sa poudre et sa "mouche" tout en assumant une espèce de folk horror premier degré (avec un petit côté The Witch). Le gros pari du film est donc ce Vourdalak cette créature animatronique volontairement factice qui surprend et déstabilise. J'ai trouvé ça très osé et ça finit par marcher (même si au niveau de la bouche il y aurait pu avoir un petit effort quand il parle).

Il y a un coup de mou au niveau du rythme dans la seconde partie qui a plus de mal à dissimuler son apparent manque de moyen, je me suis un peu endormi d'ailleurs, mais j'ai beaucoup aimé la toute fin. Vraiment une bonne surprise, belle musique et photo là aussi assez singulière avec des effets de flou étranges.

4/6

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CroqAnimement votre

Adrien Beau est apparemment dans les petits papiers d'Agnès B.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste