Cosmo a écrit:
Tentons un petit top évolutif, au fur et à mesure de mes découvertes :
1. (1998) - Les Fleurs de Shanghai (海上花, Flowers of Shangai)
Une splendeur visuelle, quelques problèmes de construction (pour le montage occidental, si je me souviens bien ?), un film difficile d’accès, mais qui imprime la rétine.
Revu en salle cette semaine : je ne sais pas si c'est un nouveau montage (la dernière vision remonte à Canal +) mais les rares moments de confusion possibles n'entament pas le plaisir, au contraire. L'enchaînement des différentes courtisanes et leur rapport personnel à leur condition offrent un éventail assez fort et complexe de la "domination masculine" et du poids de la classe sociale dans les relations. Ça reste un de mes préférés, avec
Les Garçons de Fengkuei et
Poussières dans le vent, même si je pense que
The Assassin les surclasse. Habituellement, je suis pas super réceptif à la poésie bucolique mais la captation des paysages est complètement saisissante dans celui-ci.
Cosmo a écrit:
2. (1985) - Un temps pour vivre, un temps pour mourir
Là on touche au sublime, entre cet aspect documentaire qui imprègne un peu plus à chaque film le cinéma de Hou Hsiao-Hsien, et ces plans fixes superbement cadrés, parfois surprenants (un plan sur une fenêtre la nuit, devant laquelle passe le personnage au bout de quelques secondes). Et puis une émotion palpable, devant ce temps pour vivre dont il faut profiter à tout prix (le film instaure un vrai suspense, une vraie course), devant ces moments bouleversants (ceux avec la grand-mère), devant ce père mutique (magnifique révélation finale). Et puis la nature, l'arbre, la ville qui peu à peu contamine tout (l'arbre qui justement n'apparaît plus à la fin). Bref, c'est magnifique.
Tout ce qui tourne autour de la grand-mère et son destin dans le film est assez fort, oui, mais j'ai vraiment senti la durée dans celui-ci. C'est un peu, pour moi, la limite de son style et du fond de son discours.