Forum de FilmDeCulte

Pratidwandi en VO

Après la mort de son père, un jeune étudiant en médecine cherche du travail.

Le premier film de la "Trilogie de Calcutta". On est bien loin des films d'époque de Ray. Ici on est dans du cinéma-vérité immédiat et contemporain, avec un personnage de loser frustré de la vie. Le choix du sujet, le traitement un peu post-Nouvelle Vague avec quelques fulgurances distancées (interludes en négatif, visions mentales choquantes ou humoristiques), se marie bien à un commentaire sur la contre-culture naissante de l'époque: moquée chez les occidentaux (quelques silhouettes de hippies aux fraises qui s'approprient déjà l'Inde), elle est commentée avec désillusion chez les indiens, incapables de se soulever contre une société figée.

Si le film esquisse un discours politique (dès le départ, Siddharta s'offre un plaidoyer pour le peuple vietnamien, et sa brève rébellion finale se pare littéralement d'une faucille et d'un marteau), il montre surtout que le héros se heurte à ses propres limites ("L'Adversaire", c'est lui). Cette indignation doublée de glande, cette apathie malgré la fièvre qui brûle en nous, on ne peut que s'y reconnaître. Un portrait contrasté et ambigu.

Les passages qui m'ont le plus ému sont ceux qui ont trait à sa jeunesse: son frère et sa soeur qu'on voit en flashback et qui ont tant changé, et cette aspiration à un idéal perdu que Siddharta ne retrouvera jamais... mais il y a toujours "un vieux rêve qui bouge".

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Liam Engle: réalisateur et scénariste