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 Sujet du message: Pater (Alain Cavalier - 2011)
MessagePosté: 03 Juin 2011, 16:08 
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Successful superfucker
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Pendant un an ils se sont vus et ils se sont filmés. Le cinéaste et le comédien, le président et son 1er ministre, Alain Cavalier et Vincent Lindon. Dans "Pater", vous les verrez à la fois dans la vie et dans une fiction qu’ils ont inventée ensemble.

Je crois que ce qui m'a plus énervé à Cannes était la présence de Pater dans les pseudo palmarès de criticaillons ailleurs qu'à la place d'un prix du jury. Récompenser pour le scénario un film en roue libre, récompenser Cavalier et Lindon d'être des chics types par un prix d'interprétation, récompenser la mise en scène d'un film qui serait mieux filmé par Tonton Dédé à la fête de la kermesse au camescope? Non mais franchement...

Ceux qui connaissent Cavalier ou qui sont des fans du filmeur ou d'Irène savent que pour lui tout peut être cinéma, il se trimbale avec sa caméra tout le temps, lance des milliers de projet, certains aboutissent, d'autres pas. Celui-ci part d'un jeu de rôle avec Vincent Lindon, rencontré dans une chambre d'hôtel au hasard de son planning: Et si on disait que j'étais président, et vous le premier ministre? De là commence un petit ersatz de film pas très passionnant où les deux exposent leurs idées de café du commerce. On remarquera que Lindon reprend pas mal d'idées du programme de Mélenchon (genre la limitation du salaire à quinze fois le smic), alors que bon il est quand même en train de bouffer des truffes au Bristol mais passons sur la démagogie... Ensuite, le film fonctionne un peu par bribes et émergent quelques belles scènes comme celle où Lindon rencontre un boulanger qui lui montre son métier et comment il dort sur son plan de travail, qui rappelle les courts documentaires très réussis de Cavalier sur les artisans et autres professions de l'ombre.

Mais après ça repart dans le walou avec un pseudo coup d'état où Lindon veut se présenter à une élection contre Cavalier... A noter que tout reste dans le jeu de rôle psychique, il n'y a pas vraiment de mise en situation, seules quelques impros filmées à la va comme je te pousse. Pater, plus grosse standing ovation de Cannes (parce que Cavalier était ému et au bord des larmes donc forcément ça dure), a bien bénéficié de l'affaire DSK vu qu'il y a une scène où les deux imaginent avoir des photos comprettantes d'un adversaire politique lubrique... Impossible de ne pas y penser. Mais ces heureuses coïncidences ne sortent pas Pater du pur paluchage.

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MessagePosté: 03 Juin 2011, 16:10 
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Film qui m'intrigue beaucoup, mais l'affiche est dégueu.

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MessagePosté: 03 Juin 2011, 16:13 
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Successful superfucker
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Arnotte a écrit:
Film qui m'intrigue beaucoup, mais l'affiche est dégueu.


Au moins c'est fidèle, faut pas s'attendre à du travail d'esthète.

J'ai l'impression que les gens qui aiment ce film ou les deux précédents de Cavalier jaugent davantage les qualités humaines du bonhomme que l'intérêt de ces films low-fi.


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MessagePosté: 03 Juin 2011, 16:30 
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Antichrist
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Un réalisateur émérite – Alain Cavalier, prix du jury du Festival de Cannes en 1986 pour «Thérèse» -, un acteur célèbre – Vincent Lindon – et le cinéma comme champ des possibles. Lors de la conférence de presse de présentation de la sélection officielle, Thierry Frémaux le délégué général du Festival de Cannes, annonçait du jamais-vu, une vraie expérience de spectateur. Si l’exercice de style reste assez vain, «Pater» a le mérite de ne ressembler à aucun autre film – à part peut-être aux précédentes expérimentations d’Alain Cavalier. Ce dernier s’imagine en Président de la République. Il désigne en Vincent Lindon son Premier ministre et le charge de mettre en place une loi sur le salaire maximum. Voilà pour le synopsis «officiel» car il faut bien l’admettre: «Pater» ne suit aucun fil conducteur et semble avoir été improvisé lors du tournage, même si le facétieux cinéaste de «Libera Me» avait une idée derrière la tête en convoquant l’acteur de «Fred»...

Au-delà du propos politique – jubilation devant certaines répliques ô combien actuelles –, le film est surtout un documentaire sur l’acteur Vincent Lindon, qui s’immerge totalement dans l’expérience proposée. Il faut le découvrir s’emporter contre la nomination de son successeur au poste de Premier ministre ou concéder qu’il se prend au jeu en s’imaginant chef du gouvernement.

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MessagePosté: 22 Juin 2011, 17:50 
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C'est couci-couca pour moi. Le plus prenant, sans doute, c'est les discussions politiques où les acteurs s'emportent entre eux, oubliant que c'est un jeu, où le fait de se prendre au jeu devient justement une joli théâtre de la République, de l'idéal qu'on peut s'en faire.

En fait c'est surtout la cloison très peu étanche entre la simulation et la vie des participants qui passionne Cavalier, qui guide l'ensemble avec son habituel petit humour surréaliste, parfois par loin de l'ingénuité complètement fabriquée et irritante (les scènes face au miroir). Le projet qu'il met en place comporte les bons ingrédients, c'est une bonne idée, le style de son cinéma (du moins ce que j'en connais) s'y mêle bien, mais il ne parvient finalement pas toujours à se focaliser sur les scènes où cet entre-deux ambigu fonctionne vraiment, profondément, sinon par traces. C'est l'affaire de petits éclats éparpillés, l'ensemble se montrant souvent très déséquilibré, un peu gêné par le vide d'un long-métrage à remplir, ce gêne étant lui-même rempli par les pitreries de Cavalier et les petits rires des acteurs embarqués... Bref, au final, l'opération répétitive se fait assez limitée, et carrément chiante dans la dernière partie à partir du coup d'état où ca brasse complètement le vide, les vraies grosses scènes fouillant la question (la photo, le "vous avez deux femmes"...) étant finalement assez rares.

C'est assez énervant, car on sent combien ce projet aurait pu donner un grand film, un truc bien plus ambitieux - pas du tout dans un sens qui dénaturerait le projet (qui changerait quelque chose à sa recette), mais simplement dans une rigueur et une envie de voir grand qui arriverait à parler de l'Acteur ou de l'Etat autrement qu'en glanant des miettes.


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MessagePosté: 22 Juin 2011, 20:19 
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Vazy Tom, tu nous sors une belle affiche pour le film ?


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MessagePosté: 22 Juin 2011, 21:30 
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*la même*


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MessagePosté: 26 Juin 2011, 12:53 
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MessagePosté: 29 Juin 2011, 09:20 
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Ben moi j'ai trouvé ça assez fantastique. (note : c'est le premier Cavalier que je vois).

C'est un film qui me parle beaucoup, en tant qu'ancien rôliste monté quelques fois sur les planches en amateur, en tant que personne qui aime s'inventer, et suivre, des rôles, les mélanger avec ma vie, et voir lequel prend le dessus, ne serait-ce que pour quelques heures.
J'aime cette résonance entre la réalité et la fiction, parfois un peu forcée (Lindon apparaissant dans le miroir, hasard ? Difficile d'y croire). Mais par exemple la scène ou Lindon, par ailleurs excellent, parle du nouveau premier ministre qui ne l'a pas appelé, il dit clairement que ni l'ami, ni le ministre ne l'a appelé.
Cavalier est clairement assez génial aussi. Maniéré mais proche, je le trouve particulièrement éloquent.

Quant au propos politique, je ne vois pas en quoi il est important dans le film. Cette histoire de salaire, c'aurait pu être n'importe quoi. l'histoire des photos compromettantes tombe à pic, mais c'est un coup de chance pour le film.
Le film profite sans doute de la vague anti-sarko, lance quelques piques, mais finalement, moi, je m'en fous (par contre, les pseudos bobos gauchistes quarantenaires lançant leurs commentaires à chaque pique, j'avais envie de les faire exécuter).

La dernière scène, ou ils se filment en train de se filmer, est très belle. Cette décoration que Lindon accepte (c'est comme se déguiser en cow boy), visiblement ému, et passée 2 fois de suite sous 2 angles différents, est très riche au niveau de la confusion jeu/vie.

J'aime bien quand Cavalier filme son chat aussi. C'est fait avec beaucoup de sensibilité.

5/6.

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MessagePosté: 29 Juin 2011, 15:16 
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Ah, et on devrait interdire les cravates en tricot.

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MessagePosté: 01 Juil 2011, 15:40 
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Arnotte a écrit:
Film qui m'intrigue beaucoup, mais l'affiche est dégueu.

J'étais chaud bouillant à cause du buzz cannois et parce que j'avais aimé le seul Cavalier que j'avais vu jusqu'ici (Le Filmeur).

Ca a marché un quart d'heure. Et puis je me suis fait chieeeeeeer. Plus sérieusement ça reste en un sens très intrigant, voire fascinant par moments, mais... je sais pas, je trouve ça au final fort vain. OK pour le cinéma théorique, mais Dieu qu'est-ce que c'est chiant.

2/6

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MessagePosté: 08 Juin 2014, 14:03 
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Très étrange film que celui-ci, qui va de l'ultra anectodique (Cavalier qui parle à son miroir, la bouffe de luxe) au franchement enthousiasmant (les longs monologues de Lindon, les très beaux échanges Cavalier/Lindon, en particulier la scène finale). Mais dans l'ensemble, il reste cette impression d'excercice de style, finalement assez vain, principalement parce que le matériau politique du film ne repose sur rien : on discute de salaire minimum en mangeant des truffes, et on met sur le même plan le choix d'une cravate et la destinée d'un pays. D'où cette impression que malgré une réalisation assez inspirée, Cavalier parvenant à tirer le maximum de son format "vidéo de vacances", le film ne sait pas trop où aller.

Dommage, mais ça reste une belle expérience, même si c'est raté.
3/6

Tom a écrit:
C'est assez énervant, car on sent combien ce projet aurait pu donner un grand film, un truc bien plus ambitieux - pas du tout dans un sens qui dénaturerait le projet (qui changerait quelque chose à sa recette), mais simplement dans une rigueur et une envie de voir grand qui arriverait à parler de l'Acteur ou de l'Etat autrement qu'en glanant des miettes.


C'est à dire ?

Karloff a écrit:
Au-delà du propos politique – jubilation devant certaines répliques ô combien actuelles –, le film est surtout un documentaire sur l’acteur Vincent Lindon, qui s’immerge totalement dans l’expérience proposée. Il faut le découvrir s’emporter contre la nomination de son successeur au poste de Premier ministre ou concéder qu’il se prend au jeu en s’imaginant chef du gouvernement.


Oui, c'est bien vu. Mais ça ne va pas assez loin, c'est dommage.

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MessagePosté: 08 Juin 2014, 14:23 
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Castorp a écrit:
C'est à dire ?

Mm. C'est un peu loin pour répondre bien...
Je suppose que je suis plus énervé par le côté "filmons, on verra ce qui arrive, glanons les miettes" (dans le sens ou, oui, forcément, par le dispositif, ça parlera un peu, mais mal, sans charisme). Alors que Cavalier aurait pu chercher et créer les configurations qui aurait fait exploser le potentiel de son dispositif, ou du moins travailler au montage pour foutre de côté ce qui était moins fort et mieux mettre en valeur son projet.


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MessagePosté: 08 Juin 2014, 15:01 
Vraiment pas aimé ce film à part peut-être les passages où on hésite par rapport au rôle que joue Lindon, s'il est encore un personnage politique ou s'il est redevenu acteur.


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MessagePosté: 25 Oct 2022, 17:57 
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Détesté alors que je suis plutôt amateur de Cavalier, mais là c'est le rejet total. Ce n'est pas un film politique, le discours de Cavalier est creux de ce côté, mais plus un documentaire sur l'acteur Lindon et sa relation avec son réalisateur. Il y a une jolie complicité entre les 2, mais ça ne suffit pas pour tenir 100 minutes qui deviennent vite chiantes et un véritable calvaire.

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Dernière édition par Abyssin le 25 Oct 2022, 18:10, édité 1 fois.

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