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Los Perros de Pailla en VO

De Sorogoyen, je n'avais vu que EL REINO, impressionnant mais insaisissable. Ce nouvel opus m'a frappé par son pitch épuré, simple histoire de harcèlement entre voisins sur fond de paysages de Galice. Le dispositif est clair, net et précis et le scénario a l'intelligence de commencer le plus tard possible.

Denis Ménochet est excellent. Pour reprendre une expression critique éculée, son corps est vraiment mis en avant. Sorte de masse bovine, dans un autre film ce serait lui le plouc menaçant, mais ici c'est la victime. Et on est à fond avec lui, l'identification est au maximum. A ses côtés, Foïs est impec', comme souvent.

Ce récit simplissime au possible est rendu dense et pesant par la parfaite incarnation des deux frères voisins (et le moment du bad guy speech est super), mais également les paysages (terroir espagnol boisé et venteux, avec layering de parkas et gilets marrons à gogo): jamais folklorique, le film a pourtant un vrai sense of place.

Et évidemment la mise en scène. Posée, oppressante sans être voyante, elle nous offre quelques plans-séquence tendus.

La construction atypique du récit fonctionne plutôt bien malgré quelques longueurs et, si la fin m'a paru quelque peu aimless, j'ai aimé comment ce récit de harcèlement s'avérait être en réalité et presque avant tout une histoire d'amour.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Ça sert à quoi toutes ces expressions en anglais ?

Moi je lis ces passages voicés par Qui-Gon Jinn.

Savoureux que l’apôtre du je ne vais pas voir un film s'il est trop long soit celui qui ouvre le topic pour un film de 2h17 d'un réalisateur dont il n'a que moyennement apprécié le seul film qu'il a vu. Qu'est-ce qui t'a motivé pour y aller QGJ ?

J'avais sciemment fait l'impasse sur le précédent, plus qu'échaudé par mon expérience de El Reino (je n'ai pas du tenir plus de 30-45min pour celui-là, l'une de mes pires expériences cinés de ces dernières années avec cette réalisation à vomir). L'énorme emballement critique autour de celui-ci à tout de même réussi a titiller ma curiosité... mais au final c'est bien la seule critique négative que j'en ai lu qui est dans le vrai (mon gars sûr José Moruel). Au moins ça m'a semblé bien plus digeste qu'El Reino, mais pour le reste... je ne vois rien qui vient justifier cette durée gargantuesque. Je pourrais en fait reprendre chacun des points relevés par Liam et en dire l'inverse. Sur la mise en scène évidemment, que je trouve totalement étouffante et outrageusement voyante (dans le mauvais sens du terme, on a toujours conscience de la présence du cadreur/cameraman), beaucoup trop dirigiste dans ce qu'elle oblige le spectateur à voir et regarder (cadrage trop serré, caméra qui panote constamment vers ce que l'on est autorisé à voir). Les rares plans larges où l'on est laissé libre de voir ce que bon nous semble sont à chaque fois d'énormes moments de soulagement.

Et ça n'est pas son scénario qui vient soulager tout cela, lourdement démonstratif, dont les deux premières séquences viennent sceller la totalité des développements ultérieurs. Plus programmatique tu meurs. Longue digression sur des querelles de voisinage, qui n'est finalement qu'un prétexte pour dérouler son thriller psychologique sur plus de 2 heures, tant il est évident que le film n'a au fond absolument rien à dire (du moins j'espère, sinon v'la la vision bien puante sur les bouseux qui oscille entre xénophobie et appât du gain). Et là où je trouve que Sorogoyen se tire définitivement une balle dans le pied, c'est que la réussite de ce type de thriller passe nécessairement par une gestion au cordeau de la tension... qui est totalement annihilée dans As bestas par d'interminables tunnels de dialogue, non seulement beaucoup trop longs (la prime évidemment aux deux très longues séquences Ménochet vs. les Bodins d'un côté, Fois et sa fille de l'autre, dont je n'avais qu'une envie c'était qu'elles se terminent au plus vite), redondant (chaque argument est mâché et répété ad nauseam) mais en plus particulièrement mal écrit (j'ai entendu un spectateur pouffer lors de la très longue séquence entre Fois et sa fille, probablement la pire du film), je ne pense pas que ça soit la réaction voulu par le réalisateur.

Sinon pour les acteurs, les espagnols sont pas mal mais en font des caisses et sont sur la longueur avant tout usant, Ménocher fait du Ménochet (la rage gronde à l'intérieur brrrr), et Fois est... totalement atone, absente pendant une moitié du film, et avec la tête de ma grand-mère (qui a 92 ans) dans la seconde, elle a pris cher en peu de temps la pauvre

Au final, même pas une pâle copie des originaux (Délivrance et Les Chiens de paille avec même un petit clin d'oeil à Voyage au bout de l'enfer), mal fagoté, verbeux, trop long, je vais essayer de faire mentir l'adage et de m'en tenir à 2 sans 3.

1-2/6

J'aime voir des films.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Y’a la dernier Manivel qui est sorti ce mercredi, 1h18 !

Ouvrir ce topic après que Lohmann y a posté en sachant qu’il n’aura pas aimé. Je suis moi aussi parti au bout de trente minutes d’El Reino en surrégime.

P.-S. Ton gars sûr c’est Josué Morel, pas José Moruel.

Déjà Vu, c'est toi?

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Sans déconner, y a quoi ? Déjà vu le Moll et le Allen, après c'est les polars world cinéma et les comédies françaises.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Non parce qu’il y a toujours des reprises à voir.

Sinon sur https://35mm.online/ il y a pas mal de films polonais STA dispo gratuitement

mdr le Allen je le comptais pas.

Bah les polars world cinema, si ça désigne Les Nuits de Mashhad et Decision to Leave, ils ont bonne réputation. Tout comme le Salvadori.

Mais bon, faut avoir des goûts plus variés.

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Le film se passe en 2010-2011 si j'ai bien compris. A cause du caméscope ?

D'ailleurs à la gare routière on voit une figurante avec des grosses bottes noires compensées et vernis, tellement 2021. Anachronisme !

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

A cause du fait divers

Sinon moi j'ai beaucoup aimé. Alors bien sûr, il y a un côté programmatique qui rend le film prévisible (même si le dernier tiers étiré m'a surpris, même si justement je l'ai trouvé étiré), mais la mise en scène, le côté Partie de Chasse (BD que je suradore), la tension... J'adore Ménochet, comment il joue le côté intello du gars sous son physique de brute).
Un bon 5/6, sera dans mon top de fin d'année.