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MessagePosté: 24 Juil 2022, 20:15 
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La mise en scène de Sorogoyen est globalement irréprochable (à part quelques trucs trop voyants) comme son sens du thriller mâtiné ici de western contemporain mais le film se fait progressivement répétitif, prévisible, long et in fine relativement inconséquent. J'en sors en mode "ah...ok et?".

Lohmann a écrit:
je ne vois rien qui vient justifier cette durée gargantuesque.
Qui-Gon Jinn a écrit:
Ce récit simplissime au possible est rendu dense et pesant par la parfaite incarnation des deux frères voisins (et le moment du bad guy speech est super)
Lohmann a écrit:
le film n'a au fond absolument rien à dire (du moins j'espère, sinon v'la la vision bien puante sur les bouseux qui oscille entre xénophobie et appât du gain).

Au contraire, je n'ai pas vu un truc puant. Je trouve justement le speech évoqué par QGJ très bon parce que l'argumentaire déroulé par Xan est on ne peut plus compréhensible. Le seul souci, ce sont leurs méthodes. Mais leur ressenti est tout à fait juste. Comme il le dit, c'est pas tant parce qu'il est français mais parce qu'il est là depuis seulement deux ans.

Citation:
Sur la mise en scène évidemment, que je trouve totalement étouffante et outrageusement voyante (dans le mauvais sens du terme, on a toujours conscience de la présence du cadreur/cameraman), beaucoup trop dirigiste dans ce qu'elle oblige le spectateur à voir et regarder (cadrage trop serré, caméra qui panote constamment vers ce que l'on est autorisé à voir). Les rares plans larges où l'on est laissé libre de voir ce que bon nous semble sont à chaque fois d'énormes moments de soulagement.

Oui, typiquement, la scène entre mère et fille dans la cuisine, comme la fille jouait mal, je ne pouvais me focaliser que sur le plan-séquence, voyant. Les plans-séquences fixes, comme celui dans le bar avec el famoso speech est tellement plus tendu que ce ballet mal chorégrapahié.

Citation:
Et ça n'est pas son scénario qui vient soulager tout cela, lourdement démonstratif, dont les deux premières séquences viennent sceller la totalité des développements ultérieurs. Plus programmatique tu meurs.

Il n'y a en effet globalement aucune scène qui m'a surpris.

Citation:
La construction atypique du récit fonctionne plutôt bien malgré quelques longueurs et, si la fin m'a paru quelque peu aimless, j'ai aimé comment ce récit de harcèlement s'avérait être en réalité et presque avant tout une histoire d'amour.

Alors ça, je trouve ça totalement pas cuit.
J'avais grillé le changement de point de vue au bout de 5 minutes et une fois qu'on bascule sur elle, je trouve le temps trèèèèèèès long.

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MessagePosté: 24 Juil 2022, 21:16 
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Film Freak a écrit:
J'en sors en mode "ah...ok et?".

Citation:
Alors ça, je trouve ça totalement pas cuit.

Pareil, faut attendre une heure, puis une deuxième, and that’s that.


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MessagePosté: 24 Juil 2022, 22:54 
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Donc finalement tu l’as vu :mrgreen:


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MessagePosté: 25 Juil 2022, 22:31 
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Vous méritez tous une réunion de copro où l'on discute d'une antenne relai (j'ai vécu ça, comment dire, à de deux doigts de clouter le chat du voisin sur sa porte).


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MessagePosté: 27 Juil 2022, 09:36 
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Un peu déçu même si ça reste solide. J'ai aussi trouvé le temps quand même bien long, surtout dans cette seconde partie (qui m'a surprise) où ça patine pas mal. Après j'aime la mise en scène de Sorogoyen verrouillée mais sans effets ostentatoires, aimant construire de la tension dans des joutes verbales parfaitement tenues. Je trouve d'ailleurs l'acteur principal espagnol très bon. Et puis il y a une grande intelligence d'écriture, il évite vraiment tous les pièges, toutes les scènes attendues commençant le film tardivement, en nous distillant les informations de manière sporadiques sans lourdeur. Après ça devient presque trop évident dans cette volonté de ne pas céder à la facilité et aux scènes pathos. Cependant je trouve le traitement du sujet vraiment fin et pertinent, dans la tirade de Xan on finit presque par être de son côté, qu'est-ce que ce français vient foutre là et les empêcher d'améliorer leur niveau de vie ? Ca interroge vraiment la notion d'appartenance à un territoire mine de rien.

La seconde partie traîne un peu trop la patte. La grande scène entre la mère et la fille est ratée. D'une part parce que l'actrice qui joue la fille est assez médiocre et d'autre part (c'est une spéculation de ma part) parce que c'est un réalisateur espagnol qui dirige une scène en français. Il y a un truc qui marche pas dans les dialogues, on a presque l'impression que c'est improvisé ou alors mal traduit. C'est dommage, l'émotion ne surgit pas vraiment. Jusque là encore une fin qui fait tout pour éviter l'évidence et les scènes attendues, cultivant une déception narrative volontaire jusqu'à être finalement presque trop sèche
on retrouve la caméra ! Aucune réaction de Foïs, carte mémoire illisible, on retrouve le corps, aucune réaction de Foïs, fin du film. D'ailleurs rien ne prouve qu'en découvrant le corps ça va mener immédiatement à l'arrestation des deux frères.


Un bon film, très bon casting (Ménochet impressionne en effet avec son corps d'ogre et son visage presque poupin) par un jeune réal assez virtuose mais dans sa quête d'efficacité brute il aurait gagné à être plus resserré.

4/6

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MessagePosté: 27 Juil 2022, 10:03 
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Art Core a écrit:
Jusque là encore une fin qui fait tout pour éviter l'évidence et les scènes attendues, cultivant une déception narrative volontaire jusqu'à être finalement presque trop sèche
on retrouve la caméra ! Aucune réaction de Foïs, carte mémoire illisible, on retrouve le corps, aucune réaction de Foïs, fin du film. D'ailleurs rien ne prouve qu'en découvrant le corps ça va mener immédiatement à l'arrestation des deux frères.

Rapidement car pas trop le temps, j'ai justement trouvé cette fin très bonne, dans le sens que Sorogoyen coupe au bon moment. Pour te répondre Art
on se doute que la décpuverte de l'appareil photo a été le déclic qui va tout enclencher. Le policier dit bien que c'est très important. S'en suit la découverte du corps et on se doute que ça va aboutir sur des preuves que ce sont les 2 frères (ADN ou je sais pas autre truc). Je trouve justement que ça aurait été trop appuyé de continuer de broder dessus. Quel intérêt de montrer al découverte du corps, l'arrestation, etc...


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MessagePosté: 27 Juil 2022, 10:12 
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La découverte du corps aurait été une espèce de payof émotionnel. Je parle pas de voir le cadavre ou quoi mais que Foïs montre une fêlure, quelque chose d'un peu émouvant. Mais c'est un vrai choix de narration qui se défend. Après oui on suppose que les deux frères vont être confondus, là encore je demande pas à ce qu'on voit tout ça à l'image mais que ce soit narrativement plus satisfaisant. On aurait pu imaginer quelque chose de moins sec même si je me répète c'est pas un défaut, c'est un choix qu'on apprécie ou pas. Et j'aime bien la scène où elle va parler à la mère des deux frères qui laisse imaginer ces deux femmes déchirées par une tragédie vivant côte à côté, totalement seules dans un village du bout du monde.

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MessagePosté: 27 Juil 2022, 10:58 
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Ouais 100% d'accord avec toi. Je comprends aussi que le côté abrupt de cette fin puisse déplaire à certains. Après c'est peut-être bien, sinon le film aurait duré 2H45. Et là ça aurait trainé en longueur la seconde partie, déjà que certains lui reprochent sa durée.

Sinon team Karloff mais pas le temps de développer tout de suite. Je suis assez d'accord sur le côté programmatique "Chiens de paille" mais c'est anecdotique tellement c'est transcendé par la mise en scène de Sorogoyen. Beaucoup aimé les longues scènes de dialogues et j'aime bien le sentiment d'étouffemennt qu'arrive à créér le film.


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MessagePosté: 27 Juil 2022, 11:02 
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Abyssin a écrit:
Et là ça aurait trainé en longueur la seconde partie, déjà que certains lui reprochent sa durée.

Moi je lui reproche tout bonnement d'exister.


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MessagePosté: 27 Juil 2022, 11:04 
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Lohmann a écrit:
Abyssin a écrit:
Et là ça aurait trainé en longueur la seconde partie, déjà que certains lui reprochent sa durée.

Moi je lui reproche tout bonnement d'exister.
C'est pourtant moins programmatique que la première partie.


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MessagePosté: 27 Juil 2022, 11:07 
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Abyssin a écrit:
Lohmann a écrit:
Abyssin a écrit:
Et là ça aurait trainé en longueur la seconde partie, déjà que certains lui reprochent sa durée.

Moi je lui reproche tout bonnement d'exister.
C'est pourtant moins programmatique que la première partie.

S'il n'y avait que le côté programmatique à reprocher à ce film...


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MessagePosté: 08 Aoû 2022, 09:37 
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Autant j'avais l'impression que Moll, dans l'autre thriller de l'été, manquait de maestria et d'ampleur dans sa mise en scène, l'écriture des dialogues, etc. Autant j'ai été saisi par celles de Sorogoyen que je découvre par ce film.

Plusieurs des séquences reposent entièrement sur la précision et la force de la mise en scène, comme l'assassinat, et ce zoom avant sur la bouche de Ménochet, en écho à l'oeil hitchockien. J'ai aussi aimé que le film distille subtilement les informations et les motivations au compte-goutte.

Le film raconte finalement plus qu'une violence faite à un étranger. Il dit bien et sans complaisance ce que peuvent ressentir des locaux dans la misère face aux bobos qui investissent les terres. Et il brosse ensuite un admirable portrait de femme qu'on croit folle (j'étais totalement avec sa fille quand elle l'agonit de reproches) mais qui est simplement pugnace et par amour, continue l'oeuvre de son mari. Cette richesse justifie pour moi la longueur du film.

J'ai du mal à comprendre comment Lohmann peut reprocher au film de trop oppresser le regard du spectateur, c'est tout de même le projet de ce type de thriller depuis la nuit des temps.


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MessagePosté: 08 Aoû 2022, 10:13 
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Baptiste a écrit:
J'ai du mal à comprendre comment Lohmann peut reprocher au film de trop oppresser le regard du spectateur, c'est tout de même le projet de ce type de thriller depuis la nuit des temps.

Je ne parle pas d'oppression du spectateur, je parle du dirigisme de la mise en scène. Et celle de Sorogoyen n'est en rien oppressante, elle est seulement m'as-tu-vu et frustrante (parce qu'elle prend littéralement le spectateur par la main, qu'au fond il prend pour un crétin). Et non tous les thrillers n'ont pas tous la même mise en scène (heureusement).

Baptiste a écrit:
Autant j'avais l'impression que Moll, dans l'autre thriller de l'été, manquait de maestria et d'ampleur dans sa mise en scène, l'écriture des dialogues, etc. Autant j'ai été saisi par celles de Sorogoyen que je découvre par ce film.

Partant de là on ne peut qu'être en désaccord. Il n'y a pas une ligne de dialogue bien écrite à mes yeux dans ce gros machin boursouflé.


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MessagePosté: 08 Aoû 2022, 10:17 
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Lohmann a écrit:
Baptiste a écrit:
J'ai du mal à comprendre comment Lohmann peut reprocher au film de trop oppresser le regard du spectateur, c'est tout de même le projet de ce type de thriller depuis la nuit des temps.

Je ne parle pas d'oppression du spectateur, je parle du dirigisme de la mise en scène. Et celle de Sorogoyen n'est en rien oppressante, elle est seulement m'as-tu-vu et frustrante (parce qu'elle prend littéralement le spectateur par la main, qu'au fond il prend pour un crétin).


Tu as des exemples? Je vois pas trop de quoi tu parles...


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MessagePosté: 08 Aoû 2022, 10:19 
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Cette exagération de Lohmann, parler de "gros machin boursouflé" faut oser quand même.

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