Très rapidement..
Pas une édition ultra mémorable en termes de films, mais la joie d'y revenir (ma dernière fois était il y a quatre ans) compensait tout, y compris ce système se billetterie en ligne, qui ne nous a pas empêché de voir des films mais qui nous valu quelques arrachages de cheveux. Il y avait un monde de dingue et il faisait très beau.
19 films vus en 5 jours, plus 7 films vus auparavant, cela fait donc 26 films au total.
Compétition
Decision to leave - 5/6 Sous ses airs de polar, un drame romantique enivrant, somptueusement mis en scène (une idée géniale à la minute), avec une élégance folle. Bref, on ne serait cru chez Hitchcock.
Holy Spider - 4.5/6 Sur les traces d'un serial-tueur de prositituées en Iran. Double plongée dans l'horreur, d'abord celle des crimes (filmés frontalement), puis celle de la société qui cautionne les actes de celui qui ne ait que lutter contre le vice.. C'est super noir, in your face, un peu bourrin mais courageux et impressionnant. Une petite claque.
R.M.N. - 4/6 C'est moins puissant que ces trois précédents de Mungiu mais ça reste un gros morceau. Ca met une heure à se mettre en place, puis ça culmine dans un incroyable morceau de bravoure (un plan séquence de 20 min. en plan fixe, inoubliable) qui synthétise tout le discours du film (en gros, l'homophobie qui gangrène l'Europe), avant de clore sur une fin insaisissable. Bref mixed feelings mais c'est tellement supérieurement mise en scène et interprété que cela force le respect.
Le Otto Montagne - 4/6 Adapté d'un bouquin, l'histoire tout simple d'une bromance, une amitié d'enfance qui a duré des décennies. A coup d'ellipses, l'histoire s'étale donc sur une trentaine d'années, et la durée du film (2h20) se justifie, on ne sent pas le temps passer. Grâce aux superbes prises de vues, à la BO, à la voix-off, aux charisme des personnages, on se laisse gentiment emporté par cette belle histoire. Dommage pour le déficit d'émotion (on est loin d'un Brokeback Mountain quoi) mais c'est vraiment joli (un peu trop sans doute) et ça donne juste envie d'aller dans le montagnes et de lire ce bouquin (qui a l'air meilleur que le film) au coin du feu dans une cabane, un morceau de fromage à la main.
Boy From Heaven - 4/6 Le sujet, hyper intéressant car méconnu, aurait mérité un film avec plus de tension mais sinon c'est solidement réalisé, écrit, joué. Voir ce temple de la sainteté islamique filmé avec autant de froideur et de détachemment, c'est assez fort.
Les Amandiers - 4/6 Le premier film de Valerie Bruni-Tedeschi que j'ai apprécié. C'est toujours un ego-trip hystérique, mais là elle arrive vraiment à capter quelque chose, la fougue de cette jeunesse des années 80 qui avaient soif de vivre et soif de jeu. Il y a des choses irritantes (cetains personnages) mais tout ce qui touche au théâtre et au jeu est assez captivant. Le look & feel est top, la BO aussi.. Et Louis Garrel est génial, comme d'hab.
Tori et Lokita - 4/6 Le système Dardenne, encore et toujours. Toujours plus à l'os. Je retiens les deux protagonistes, bien incarnés et très attachants, et la fin, assez inattendue et super cash. Je reste admiratif de leur manière de faire du cinéma mais je garde le sentiment que, depuis Deux jours, une nuit (leur dernier grand film), ils ont perdu leur mojo et que ça ne reviendra plus.
Crimes of the Future - 2/6 Cronenberg est peut-être doué pour offrir des images (relativement) inédites, mais il a perdu le mojo pour nous captiver avec une bonne histoire. Il y a des thèmes super intéressants mais tout semble survolé, inabouti (on dirait qu'il manque une bobine) et l'aspect cheap de l'ensemble (manque de budget évident) n'arrange rien. Bref, un film inerte et amorphe.
Frère et soeur - 1/6 Il y a plusieurs films de Desplechin que j'aime ou que j'adore mais là c'est la grosse douche froide. Des personnages psychotiques et antipathiques débitent des dialogues venus d'une autre planète. On ne croit à rien et c'est juste horripilant de bout en bout. Poupaux est complètement à côté de la plaque.
Hors Compétition
L'Innocent - 4.5/6 Le premier film de Louis Garrel que je vois, une comédie assez jubilatoire qui rappelle les meilleures oeuvres de Salvadori. Drôle et touchant à le fois. Suis pas hyper fan de l'aspect un peu vieillot de l'ensemble, mais le casting est génial (Noémie Merlant devrait faire plus de comédies), et puis toute la séquence du restaurant est un morceau d'anthologie, je riais aux larmes (avec quelques vraies larmes dedans). Bref, un vrai régal de comédie, ancrée dans le réel, qui a de l'esprit et du coeur.
Novembre 3/6 Les cinq jours d'enquête qui ont suivi les attentats du 13 novembre. C'est assez intéressant de suivre les coulisses (visiblement fort documentées) de tout ça, il y a bien quelques scènes prenantes, mais Jimenez se prend pour Michael Mann et tout cela fait un peu "so what", je n'en retiens pas grand chose.
Cannes Première
As Bestas - 4.5/6 Co-pro franco-espagnole qui ressemble à un thriller mais qui est en réalité une drame psychologique d'une formidable tension. Un conte rural riche et passionnant. La deuxième partie nous embarque dans un tout autre registre mais donne du coeur à cette sombre histoire. Mieux vaut en savoir le moins possible. Belle surprise.
Don Juan - 0.5/6 J'en ai déjà parlé... Souffrance absolue.
Séance de Minuit
Fumer fait tousser - 1/6 Pas ma came... Il faut arrêter avec l'overhype totale de Dupieux, qui joue aux Bioman mais qui confie le scénario à son enfant de six ans. Et puis, je n'ai pas ri, donc la souffrance fut grande.
Séance spéciale
Le Petit Nicolas - Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux? - 1.5/6 Film d'animation qui raconte l'amitié entre Sempé et Gscinny, et la génèse du Petit Nicolas. Et comme ya pas grand chose à réconter (on n'apprend d'ailleurs rien), il y a des histoires du Petit Nicolas racontées. C'est joliment fait mais honnêtement je ne comprends vraiment pas l'interêt de ce film, ni à qui cela s'adresse.
Cinéma de la plage
La Cour des Miracles - 2/6 Ca se laisse voir mais je l'ai déjà oublié.
Un Certain Regard
Le Bleu du Caftan - 4/6 Jolie drame marocain sur un couturier qui a de plus en plus de mal à cacher son homosexualité à sa femme lorsqu'il tombe amoureux de son nouvel apprenti. C'est un peu surligné et attendu mais on est séduit par la délicatesse, le tact et la pudeur, et la fin, même prévisible, est très émouvante. APrès Adam, Touzani réussit son deuxème film.
Butterfly Vision - 4/6 Drame super sombre sur une femme qui revient du front, traumatisée + enceinte d'un violeur. Les scènes de "hantise" sont glaçantes et puis le côté prémonitoire du film (tourné un an avant que la guerre n'éclate) fait vraiment droid dans le dos.
Joyland - 3.5/6 Premier film pakistanais qui révèle un vrai talent de cinéaste mais qui souffre un peu de son trop-plein: qui trop embrasse mal étreint. Film un peu foutoir donc (et trop long) mais qui a de vraies qualités.
Plan 75 - 2/6 Pitch sympa, résultat décevant. En gros, on se fait chier.
Quinzaine des Réalisateurs
Les Cinq Diables - 4.5/6 Gros coup de coeur pour cette histoire super originale, mise en scène et jouée avec grand talent. Mieux vaut en savoir le moins possible pour en profiter plainement. Le scénario n'est pas parfait mais ça fonctionne du tonnerre et tout porte à croire que Léa Mysius est un futur grand nom du cinéma Français. Adèle est géniale, une fois de plus. Faut que je rattrappe Ava.
Falcon Lake - 4/6 Charlotte Le Bon adapte la BD (géniale) de Bastien Vivès, Une soeur. Avec talent! Mise en scène convaincante (qui rappelle Andrea Arnold) et direction d'acteurs impeccable (le jeune Joseph Engel est juste parfait). En soi ça n'a rien d'original (coming of age movie) mais elle capte parfaietement ce qui faisait l'essence de la BD, la plongée dans les eaux trombles des premières pulsions sexuelles. Et puis ce qu'elle y apporte en plus, qu'il n''y avait pas dans la BD, (tout un truc autour de la fihure du fantôme) est vraiment cool. Jolie réussite, vraiment.
1976 - 3.5/6 Premier film d'une disciple de Pablo Larrain. Excellente ambiance et excellente actrice, mais scénar un peu faiblard. Peu mémorable mais prometteur.
De Humani Corporis Fabrica - 2/6 Vous voulez voir une opération de l'oeil en ultra gros plan? Une césarienne en direct? Une opération du cerveau vue de l'intérieur? Un curetage de la prostate via la verge? Le placement d'une structure métallique sur la colonne vertébrale? Ce film est fait pour vous! Ames sensible s'abstenir. En fonction de ce qui est montré (où entendu) à l'écran, le film est fascinant, dégoûtant, hilarant, obscène, inétressant, abstrait, irritant... Un concept intéressant mais foiré: le documentaire manque de rigueur (gros malaise quand ils films les vieux qui ont perdu la boule) et de propos.
Semaine de la Critique
Tout le monde aime Jeanne - 4/6 Très chouette surprise, une romcom avec une petite originalité formelle (la petite voix intérieure de l'héroïne est illustrée/animée à l'écran). Plus le film avance, plus il gagne en sincérité et en émotion. Blanche Gardin m'a épaté, et Laurent Lafitte est très bon.
Au Marché
Annie Colère - 4/6 Un Laure Calamy Movie qui retrace le mouvement féministe, au coeur des années 70, qui avait abouti à la loi qui donnait aux femmes le droit d'avorter. Moins un film sur l'avortement que sur la sororité et la solidarité féminine. La première moitié est bouleversante, chialance, la deuxième est plus politique.. Très didactique, le film reste vraiment beau et intéressant, bel hommage à toutes ces femmes qui se sont battues.
_________________ Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"
Dernière édition par Arnotte le 30 Mai 2022, 16:14, édité 1 fois.
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