Forum de FilmDeCulte

Il est étonnamment pudique sur la sexualité (quoiqu'il paraît qu'Une Belle Fille comme moi...) mais je ne dirais pas qu'il est incompatible ou compatible avec Freud. Il y a des trucs dans ses films qui sont liés à la psychanalyse, plutôt discret : le llapsus de Leaud face à Delphine Seyrig dans Baiser Volé, ou le rapport de Jacqueline Bisset en manque de père à son mari docteur louche (il la drogue à coup de pillules) dans la Nuit Americaine. Les deux personnages sont d'ailleurs très proches et ont le même rapport à Léaud (elles ont un côté psy maternant et sans enfant, un mari inexplicablement vulgaire).
Ce que je voulais dire plutôt c'est qu'Itard est particulièrement proche de la psychanalyse dans ses mémoires, avec des mérites comparables (refuser l'enfermement, s'opposer au mécanisme au nom d'une vision théorique qui se veut encore positiviste) mais aussi des impasses similaires (jouer sur la frustration pour prouver la responsabilité, faire jouer toute la therapie sur un transfert thérapeutique qui serait la preuve de la guérison). Il y a déjà le transfert thérapeutique et une sorte de topique implicite dans son texte (mais il place la sexualité au plan du surmoi social, contrairement à Freud). Le ton du texte fait aussi penser au 5 Psychanalyses (notamment dans la manière d'intégrer l'échec). En tout cas c'est déjà un texte riche et complexe théoriquement.
Truffaut a dû aussi choisir dans le memoire d'Itard pour faire tenir le film dans 1h20 (et je crois recreer la traque du début)

Peut être qu'il omet ça parce que ça concerne un enfant. Y'a un problème de représentation plus délicat. Mais sinon sur la sexualité, il fait passer des choses dans La sirène du mississipi ou La femme d'à côté

C'est vrai mais il y a aussi un peu la même chose dans Adèle H. finalement (même si ça sert le film). Seul le personnage de Lieutenant a une sexualité (d'ailleurs il y a un nœud, elle lui reproche d'en avoir une tout en lui payant des putes quand lui-même la dissocie des sentiments, entretenant involontairement l'érotomanie d'Adèle). Il y a aussi les scènes des avances maladroites du pauvre libraire (et le fait d'offrir les Miserables qui a la valeur d'une agression sexuelle). La pudeur ne l'esquive pas mais plutot contribue à la déplacer...