Forum de FilmDeCulte

Après PATIENTS, Grand Corps Malade et son acolyte transforment l'essai avec ce nouveau film qui repose un peu sur le même principe: découverte à travers les yeux d'un nouveau venu d'un monde clos avec ses règles et sa tchatche.

Il faut reconnaître que c'est globalement réussi. On est dans le pur "film du milieu", ni grosse machine à vannes, ni captation cinéma-vérité à la ENTRE LES MURS. GCM et Minos parviennent à capter une certaine authenticité (c'est dans l'ensemble très bien joué, certains gamins sont hallucinants) tout en gardant leur caméra sur pied, ce qui est suffisamment rare pour être noté.

En fait on a souvent l'impression de voir la version filmée d'une B.D.: l'attention aux détails de langage notamment - mais avec aussi cette tendance à caractériser tout le monde par un petit gimmick parfois surligné à l'extrême (le pion toujours en retard d'une phrase, le gamin qui arrête pas de courir...).

Le film n'est jamais meilleur que quand il parle de son sujet-titre, la vie scolaire. Car lorsqu'on sort de l'école pour des intrigues B c'est tout de suite plus démonstratif Malgré un côté un peu fourre-tout, toute la partie chronique du lycé-- pardon, collège - est super, avec un ratio très élevé de blagues excellentes par minute. Avec 10 minutes de moins, ça aurait été top.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Globalement d'accord avec QGJ.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

J'aurais préféré "QGJ a tout dit".

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

J'ai hésité, mais tu n'as pas mentionné l'horrible effet de montage qui relie les deux fêtes centrales.

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Ca m'a pas gêné. J'ai juste trouvé le rythme de la séquence un peu mou, sans doute à cause de la musique.

Non moi ce que j'ai détesté c'est cette scène inutile au possible vers la fin où Yanis demande à Fodé de le ramener en scooter. Et t'as genre trente secondes de plan sur eux qui roulent. Et c'est tout.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

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Pareil. Et lorsque Yanis

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Ca permet ce moment


Sinon je rejoins l'avis général (sic): c'est très bien joué, vraiment plaisant à suivre, les blagues fusent mais en gardant une trame pseudo-réaliste. Et le film ose une fin assez amère

Film sympathique, pas ennuyeux alors que les 15 premières minutes pouvaient laisser craindre un récit stéréotypé. Les ficelles restent voyantes et habituelles, mais le casting et en premier lieu la meuf de Plan Coeur (magnifique ici alors que je la trouvais juste mignonne dans la série) donnent du charme et de l'énergie à l'ensemble. Ca a le mérite de vraiment bien poser les enjeux de l'école, même si c'est typiquement le genre de film qui ne me fait pas vibrer, ne m'enthousiasme pas.



Oui mais c'est totalement irréaliste (confirmé par un pote dont la copine est pion) et on ne sait pas quoi en faire:

Les figures imposées du film de rep+ sont bien présentes : protagoniste principal déter découvrant un nouveau milieu, élève à potentiel en décrochage, drames extrascolaires, le prof (roux) qui est presque caractérisé comme un méchant d'opérette, la scène de soirée, le conseil de discipline, etc.
Dans le genre, La Vie Scolaire représente le haut du panier et opère une jonction curieuse entre la fiction édifiante d'inspiration hollywoodienne style les Grands Esprits, qui fait preuve du minimum requis de sens de l'observation, et l'austérité désenchantée teintée de féérie d'un Madame Hyde, qui se voulait une sorte de stylisation du genre.
En le voyant, on se dit que suivre essentiellement la cpe était une idée qui tombait sous le sens et qu'ils ont eu le mérite d'avoir. Le face-à-face avec les élèves fréquemment interrompus par les apparitions intempestives d'autres élèves, de surveillants, de profs donne au film un aspect direct, organique où les seconds rôles en particulier se fondent à merveille. Telle élève qui se fait débouter et qui dit à sa copine "vazy je te l'avais dit", telle autre qui interrompt une conversation et dit "mais ça prend juste deux secondes", etc. L'idiot de la classe qui répète les paroles de son prof et se fait mettre dehors au bout de sept minutes du le premier cours de l'année, très amusant.
L'autre grande qualité du film est que même s'il est extrêmement balisé, il désamorce presque toutes les balises du genre. La première année de la CPE est dure mais on voit une pro qui s'en sort et adore son boulot. L'élève en difficulté commet quelques incartades mais son côté paumé va bien plus loin que la crise d'adolescence et va de pair avec une forme de sensibilité exacerbée ou un nihilisme dont on se demande s'il arrivera à la fin à s'en défaire.
Fin mi-figue mi-raisin comme signalé plus haut qui nous cueille quelque peu à froid.

Film plutôt juste dans la description des élèves et qui parvient à créer une bonne alchimie entre les acteurs mais où tout va presque trop bien. Il y a un manque de position politique dans la mesure où on a l'impression que la société et le système sont presque absents. Les profs et la CPE sont laissés à eux mêmes (enfin la question ne se pose même pas) mais ça n'a pas l'air de les déranger, et ne se joue qu'une affaire de discipline. Un côté simpliste un peu gênant.
Les locaux sont nickels, l'équipe des profs a l'air de pouvoir gérer, aucun problème de remplacement, de budget, de directives de l'EN.

Ouais le film est évidemment bourré de clichés.
J'y pense à l'instant et je n'y ai pas pensé plus tôt : il y avait un film documentaire diffusé au centre George Pompidou, qui a valu à son auteur Eric Baudelaire un prix Marcel Duchamp (qui est prestigieux, apparemment et Baudelaire succède apparemment à Clément Cogitore) sur des collégiens à qui on confie des caméras et les interactions qui en résultent. C'est intéressant, spontané mais on ne peut pas s'empêcher de penser qu'il a choisi les bons élèves comme protagoniste, un peu comme dans un micro-trottoirs on va évidemment garder au montage les personnages les plus intéressants ou les plus éloquents.
Que GCM et Idir n'insistent pas excessivement sur les difficultés de la classe sans options du lycée est un peu rafraîchissant même si le film n'est pas exempt d'une démagogie qu'on dirait presque inévitable aujourd'hui. Bozon tirait cette démagogie du côté d'un humanisme un peu plus exigeant mais bon...

pour le personnage de Fodé