Forum de FilmDeCulte

J'y suis allé parce que j'avais un trou dans l'emploi du temps.

Rarement un film ne m'a laissé autant indifférent. J'avais l'impression que les photons traversaient ma rétine sans l'impacter, fusaient à travers mon cerveau sans rien y déclencher, et allaient se dissoudre quelque part dans le fauteuil derrière moi. Il se dégage du projet une sorte de neutralité - c'est bien fait, c'est pas honteux, mais rien ne se passe.

Du coup tu te raccroches à un ou deux plans sympa, un choix de mixage original dans une séquence, mais sinon tu te laisses porter, sans foncièrement te faire chier mais sans jamais que ça vibre, ce qui est quand même le comble sur un film sur Casanova. Un vague salut humoristique inconscient surgit lorsque tu te rend compte que c'est l'histoire d'un mec qui veut à tout prix tremper le biscuit et que tout l'en empêche, mais ça ne suffit pas à compenser l'absence d'émotion qu'on ressent devant cette histoire d'amour supposément déchirante.

Il y a un côté barrylyndonien forcément dans le non-dit permanent, la périphrase atténuée qui masque théoriquement le feu des sentiments, qui est sur le papier intéressante, mais qui ne fait que contribuer à cette sensation d'un film tout neutre et tout plat.

Le film de l'anodinisme absolu.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Bande annonce sinistre et Lindon qui joue Casanova c'est un non catégorique. Quand je vois que ce film est mieux reçu au niveau de la critique de le Nemes je comprends plus rien.

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CroqAnimement votre

Bref, c'est un film de Benoit Jacquot.

Je ne pense pas me fourvoyer en disant que Jacquot a "la carte".

Vincent Lindon est aussi crédible en Casanova qu'en syndicaliste chez Brizé.

2/6

Il était incroyable dans ce rôle, mais c'est pas grave.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

On parle bien du dernier Brizé? Franchement je déteste pas Lindon mais non c'est loin d'être un de ses meilleurs rôles. Après il était pas trop servi par l'écriture manichéenne à souhait mais il est tout de même meilleur que dans le Jacquot. Dans le film qui nous concerne, c'est surtout les moments où il essaie d'exprimer de la douleur d'être largué par Stacy Martin qui fonctionnent pas du tout.

Je déteste le film de Brizé, mais Lindon était saisissant, il ne jurait en rien avec les non-pros (oui, compliment à double tranchant mais vous m'avez compris).

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Pour revenir au Jacquot, je suis assez surpris par le manque d'inspiration de sa mise en scène. Là on peut vraiment la taxer d'académique et son côté froid n'aide pas du tout. On mesure l'échec du film quand on ne ressent strictement rien, même on se contrefout de la douleur de Casanova. On n'est jamais emporté, on reste extérieur à tout ce cirque. Rien que la comparaison avec Les liaisons dangereuses de Frears, sur lequel il se rapproche sur le papier, fait très mal.

Sinon Stacy Martin est très bien mais qu'est-ce qu'on est loin du sublime Les adieux à la reine.