Forum de FilmDeCulte

Helsinki. Deux destins qui se croisent. Wikhström, la cinquantaine, décide de changer de vie en quittant sa femme alcoolique et son travail de représentant de commerce pour ouvrir un restaurant. Khaled est quant à lui un jeune réfugié syrien, échoué dans la capitale par accident. Il voit sa demande d’asile rejetée mais décide de rester malgré tout. Un soir, Wikhström le trouve dans la cour de son restaurant. Touché par le jeune homme, il décide de le prendre sous son aile.

Je sais pas pourquoi je continue à aller voir les films de Kaurismaki, je crois n'en avoir aimé aucun que j'ai vu (à des degrés divers). Celui là ne fait pas exception à la règle. Je retrouve tout ce qui m'emmerde chez lui et qui pourtant fait tout le sel de son cinéma. L'humour à froid pince sans rire, la lenteur, le côté conte un peu neuneu etc... J'y ai retrouvé ce qui m'a horripilé dans le dernier Roy Andersson (cinéaste que pourtant j'adorais). Ce qui est frustrant je trouve dans son cinéma c'est cette manière de jamais aller au bout, de pas totalement investir le conte social, de pas totalement faire une comédie, de pas totalement faire un film esthétiquement superbe. On reste entre les deux, se faisant gentiment chier entre deux scènes bien évidemment trop longues (la scène du poker inexplicablement interminable).
Après je ne peux pas lui retirer cette personnalité, ce regard bien à lui et il y a des choses très belles (le rapport à la musique). Le personnage du réfugié est très réussi également, émouvant. Mais pour le reste c'est du Kaurismaki pur jus, neurasthénique, déprimant et, dans mon cas, totalement anecdotique (cf, cette non fin).

2-3/6

_________________
CroqAnimement votre

C'est sûr que c'est un cinéma très particulier, si on n'adhère pas mieux vaut ne pas poursuivre. Pour ma part j'irais, je conserve un excellent souvenir de Par delà les nuages qui doit être le dernier que j'ai vu de lui, après avoir rattrapé L'Homme sans passé qui passe sur Arte ce mercredi.

Pour moi Kaurismaki c'est vraiment un cinéma de vieux, pour les vieux, qui sent la naphtaline.

_________________
CroqAnimement votre

J'aimais à 20 ans, mais j'étais peut être déjà vieux à l'époque

, non mais c'est sans doute moi qui fait un blocage (et j'ai pas vu ses meilleurs, L'homme sans passé et Par delà les nuages). La presse est délirante par contre.

_________________
CroqAnimement votre

Pas fan de cette veine nostalgique (passéiste en fait) et fétichiste du cinéma (Jarmusch est évidemment un autre candidat) mais l'homme sans passé, c'est excellent dans mes souvenirs.

Finalement je trouve que celui-ci sent beaucoup moins le formol que L'homme sans passé que j'ai récupéré la semaine dernière, qui étonnamment est totalement en phase stylistiquement avec ce que j'avais vu de Kaurismaki par le passé, mais dans une version non-investie, un collage de ces marottes habituelles auxquelles je n'arrive plus à adhérer.

Dans L'autre côté de l'espoir c'est très différent parce que c'est le premier film de Kaurismaki où je ressens la coexistence aussi forte de deux périodes, les sempiternelles années 50 finlandaises mélange de décorum soviétique mais d'aspiration américaine de par la musique, et l'actuelle non seulement au travers de cette histoire de réfugié mais aussi par la présence de nombreux détails qui nous rappellent la temporalité du film (les voitures modernes par exemple, qui de mémoire sont systématiquement absentes de ses film du XXème siècle). Ça créé un entre-deux qui met énormément de temps à coller je trouve, les 2/3 du films ne marchent pas (en tout cas moi je ne marche pas), il faut attendre le dernier tiers pour réussir à vraiment rentrer dedans et apprécier de nouveau son univers. De mon point de vue Kaurismaki attend beaucoup trop longtemps pour réunir les deux personnages principaux, les meilleures scènes ne surviennent qu'une fois cette réunion effectuée (l'inspection par les services sanitaires et la transformation du resto en Sushi bar), tout ce qui précède est chiant et parfois totalement inutile (la scène de poker dont Art Core parle et qui est là comme un cheveu sur la soupe - par ailleurs extrêmement mauvaise pour le joueur de poker que je suis).

Je ne sais pas si c'est un virage que Kaurismaki prend - le fait de vouloir confronter sa nostalgie au présent, en tout cas c'est loin de me convaincre.

3/6