Forum de FilmDeCulte

aka The ladies man



Quand Herbert H. Herbert surprend sa fiancée dans les bras d'un autre, il décide de renoncer aux femmes. C'est alors qu'il est engagé comme homme à tout faire dans un foyer de jeunes filles [Premiere]

D'emblée en faisant le pont entre ça et Artistes et modèles, on se rend compte que si Lewis a de la suite dans les idées et des ambition, il est quand même dans la totale continuité de la mise en scène de ses gags sous Frank Tashlin, avec cette espèce d'esthétique ciné-monde, et de vignettes de ciné-romans détournées en néo-slapstick et avec pas mal de music-hall poétique et décalé (encore le cas ici). Sans doute Lewis est-il cependant plus prononcé à un comique virant au conceptuel (son premier film visiblement se limite à lui-même en groom d'hôtel)?

Passé l'intro, on découvre vite en effet que le seul espace viable ici va être cette maison de poupée géante en guise de pensionnat, décor véritablement construit de cette manière et d'ailleurs souvent exploré à plat, comme une véritable découpe, que le réal est fier de nous faire découvrir déjà presque en Backstage dés son premier mouvement de grue géant... C'est à la fois éprouvant et fascinant de suivre le personnage de comédie de Lewis dans cette cage rose bonbon démesurée et castratrice, ou diverses créatures viennent provoquer l'acteur sans pour autant qu'elles en tirent bénéfice dans une optique féministe... Sans le bellâtre Martin pour compenser, ou même sans se dédoubler comme dans Dr Jerry et Mister Love, Lewis prend ici le risque d'en prendre plein la tronche en long et en travers dans son image de benêt désexualisé, jusqu'à susciter l'embarras plus que la franche rigolade... Mais on reste accroché à l'exercice qui semble jouer le tout pour le tout jusqu'à sa conclusion quand même un peu banale.

Il y a toujours toujours des idées de gags vraiment totalement non-sensiques (les papillons, la bête sauvage "Bébé" derrière sa porte, et/ou qui savent jouer de la durée comme pas permis (le chapeau du balafré italien), mais ici on est en permanence happé par ce décor monumental dans lequel évolue avec peine le héros, et pris dans la solitude du personnage qui va bien devoir évoluer de son trauma initial malgré tout, c'est la lutte perpétuelle. Il y a plusieurs éléments de sophistications dans la mise en scène, une fascination pour cette troupe féminine tout en dégradé même si bien fonctionnelle, qui pressure le benêt en permanence avec ici plus de sadisme que de tendresse... Clair qu'une Shirley MacLaine en feu comme dans Artistes et Modèles manque clairement ici.

Oui, film court fait de suite de sketch beaucoup moins intéressant que ce film-ci.

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N'écoutez pas Film Freak

redif ce soir à 20h50 (arte fait des primo diffusions l'après-midi avant le prime...)

Niveau comédie, c'est mignon mais c'est quand même pas très drôle (mais Lewis a-t-il la réputation d'être drôle ? Je ne crois pas).
Quelque chose me chiffonne dans les gags, que Lewis ne pousse jamais jusqu'à leur conclusion. Le personnage est gaffeur mais sans que ses gaffes ne prêtent jamais à conséquence. Je ne dis pas que ça aurait plus drôle si... Mais il y a un côté gratuit et arbitraire, qui s'il va avec une certaine "poésie", rend quand même l'ensemble un peu facile.
Formellement, c'est surévalué, une jolie direction artistique, un décor monumental et en coupe à la Wes Anderson, mais passée la découverte, ce n'est pas tellement exploité.
C'est marrant, parce qu'on s'attend au début que le harem soit, justement, plus exploité, mais les personnages féminins sont très périphériques. Peut-être qu'en déjouant ces attentes, le film nous joue un joli tour, mais pour ce qui est du film en général, je trouve ça un peu léger et certains éloges assez surfaits.
Dommage que Robert Benayoun ne soit pas sur ce forum.

C'est ce que je me suis dit en voyant deux ou trois extraits. Dans Le Tombeur de ses dames, le gag du chapeau dure cinq minutes (interminables), mais pour quoi au final ?