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MessagePosté: 20 Mar 2015, 14:40 
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Diabolik en VO.

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Diabolik est un voleur génial qui, avec sa complice Eva Kant, réalise les hold-ups et les cambriolages les plus audacieux, ridiculisant régulièrement la police et jusqu'au ministre de l'intérieur en personne. L'inspecteur Ginko est déterminé à coincer Diabolik mais la mafia entre également en conflit avec le voleur, qui menace ses intérêts.

Avec cette adaptation d’un célèbre fumetti, Bava réalise une des meilleures transpositions du médium BD au cinéma, notamment via son rythme effréné et sa palette chromatique variée qui lui permet de s’en donner à coeur joie dans l’aspect coloré, démesuré, fun, exubérant, flamboyant et baroque, une véritable quintessence de l’esthétique de l’époque qui en fait un peu le film pop ultime, qui bénéficie en plus d’une excellente BO d’Ennio Morricone.

Le film se distingue des autres kitcheries de l’époque (les Fantômas ou encore Barbarella une autre production du mogul De Laurentiis) par une mise en scène bien plus inspirée, mais aussi car il fait parti de ceux qui ont su le mieux restituer une représentation proche d’une planche, avec cette composition du cadre qui donne l’impression d’être divisé en plusieurs panneaux/cases grâce au positionnement des décors et de la caméra, dans sa façon de retranscrire ainsi une certaine dynamique séquentielle.
Il joue avec l’espace et les décors pour diviser le cadre en partie distinctes, à la manière d’une planche, qu’il s’agisse d’un rétroviseur, d’une bibliothèque vide ou encore les angles choisis dans le repaire de Diabolik, découpant ainsi le cadre en plusieurs vignettes.

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Cela se traduit également dans l’intrigue, qui est plus une succession de péripéties, plutôt qu’un véritable arc narratif avec un fort bouleversement de statu quo à la clé, se rapprochant d’un ensemble de segments proches d’un épisode, fonctionnant sur l’aspect feuilletonesque de l’oeuvre originale (un peu comme une adaptation de franco-belge qui compilerait plusieurs albums avec les personnages comme seuls éléments en commun).
L’histoire tout bonnement secondaire (se résumant en gros à une poursuite perpétuelle) permet à Bava d’expérimenter sur le plan formel, et de proposer un feux d’artifice visuel enivrant et jubilatoire, qui se traduit par son côté over the top sous haute influence Bondienne (la fausse mort, le final explosif, le saut en parachute).

Le film se distingue grâce à son personnage principal, ce bad guy/anti-héros individualiste, sauf en ce qui concerne sa moitié, qui affronte aussi bien les flics que les criminels, tournant en dérision au passage le pouvoir en place (la scène du gaz hilarant).
Le duo d’acteurs principaux fonctionne très bien dans l’incarnation de ce couple de criminels insouciants à la Bonnie & Clyde version contre culture sixties.

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John Philip Law s’approprie très bien le rôle, et Marisa Mell apporte une touche sexy non négligeable qui imprègne le long-métrage dans son ensemble (la scène équivoque de l’or fondu).
Elle a remplacé Deneuve ce qui n’est pas plus mal, je doute qu’elle aurait été à l’aise dans cet univers.
Le reste du casting est rempli de trognes reconnaissables (Piccoli qui se demande ce qu’il fout là, Adolfo Celi qui cabotine, Terry Thomas qui fait le zouave).
Malgré un gros budget, ce à quoi il n’était pas habitué, Bava continue avec la même méthode et son côté artisanal, les limites ayant tendance à booster sa créativité, en véritable magicien du trucage il utilise des maquettes et décors somptueux qui font illusion (son repaire, mélange de set pieces et de matte paintings).
En bon artisan de série B il n’a utilisé qu’une partie du budget en arrivant tout de même à ce résultat, à tel point qu’il en restait encore suffisamment pour un éventuelle suite, c’est dire son ingéniosité visuelle vu le résultat final.


Dernière édition par Walt le 11 Oct 2023, 15:59, édité 10 fois.

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MessagePosté: 20 Mar 2015, 14:43 
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Je l'ai vu il y a quelques mois, et je suis d'accord avec toi sur tout ce que tu dis. Un vrai bon film, une vraie bonne adaptation et une vraie bonne série B qui a sa vision propre et témoigne d'un réalisateur ingénieux et doué derrière la caméra.

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MessagePosté: 20 Mar 2015, 14:45 
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J'adore ce film. Une espèce de modèle du genre.

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MessagePosté: 20 Mar 2015, 19:07 
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MessagePosté: 29 Oct 2017, 11:50 
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Diabolik va être diffusé demain sur Arte à l'occasion d'un cycle Bava.
Par rapport au décevant La Planète des vampires, je garde un bien meilleur souvenir de celui-ci.


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MessagePosté: 30 Oct 2017, 22:44 
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Arte a écrit:
le nanar de Mario Bava


Je t'en foutrais du nanar. C'est pas parce que le film a sa propre page sur Nanarland que ça en fait un d'office. :evil:


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MessagePosté: 30 Oct 2017, 23:26 
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Disons que ce point est assez discuté.


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MessagePosté: 30 Oct 2017, 23:50 
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Danger Diabolik est pas du tout un nanar. Gros impair de la part du web d'Arte, le directeur du cinéma de la chaîne est clairement pas sur cette ligne.

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MessagePosté: 30 Oct 2017, 23:56 
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Robot in Disguise
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Ah, ces bons vieux castings internationaux des années 70...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 28 Mar 2022, 14:45 
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Sir Flashball
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Pas grand-chose à en dire : c'est un film qui vaut pour la classe de sa mise en scène, l’ingéniosité des ses décors, et le travail de ses influences (clairement, Bava a bouffé du Fantomas), qu'il digère pour en faire un objet pop acidulé, avec un brin d'anti-conformisme bon teint et de voyeurisme chic. Ca marche vraiment bien parce que Bava flirte toujours avec l'absurde et le l'impertinence, et qu'il sait parfaitement utiliser ses acteurs, aussi monolithiques soient-ils (le regard de glace de John Phillip Law, la partition géniale de Renzo Palmer...).

Après, comme d'habitude avec le bis italien, je peine à comprendre où ça veut en venir, et ça s'oublie très vite.

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