Forum de FilmDeCulte

Petite participation, plus pour participer aux cahiers de vacances que de faire avancer la question de façon super intéressante... je vais plutôt enfoncer des portes ouvertes.

Premièrement, chez Takahata chacun de ses films sont différents les uns des autres, à chaque film on a droit à une nouvelle démarche. Il prend beaucoup de risques que ce soit dans le choix des sujets ou alors dans le choix de mise en scène.

Takahata va chercher à nous faire réfléchir dans ses films, d'où un plus grand réalisme dans le scénario. C'est un peu l'inverse d'un Miayazaki qui va plutôt chercher l'onirisme en ponctuant le film d'un peu de réalisme, là le réalisme est central et est ponctué d'éléments poétiques. Takahata s'interroge sur monde tandis que Miyazaki rêve à un autre monde plus utopique. Ca se traduit aussi dans les personnages. Un Miyazaki fera plus appel a des archétypes, des personnages plus étiquetables/héroïques, alors que Takahata s'attache davantage à l'humain dans ses nuances. Mais ce qui est intéressant, c'est que dans la mise en scène c'est un peu inverse. Un Miayazaki cherche un réalisme assez fort alors que Takahata est beaucoup plus dans l'épure. Il va aussi créer des ruptures (couleur, technique : aquarelle, ...) dans un même film. Grande force de l'animation à mon avis, de justement arriver à faire ce contraste.

Sinon dans les thèmes récurrents : la nature. C'est un peu le réalisateur écolo.

On reconnait à la chanson : https://www.youtube.com/watch?v=bbFv-kQncWI

Je rêve de découvrir un jour son doc en images réelles. Sinon j'avais assisté à une masterclass qu'il avait donnée au Forum des images, il avait beaucoup cité l'animation d'europe de l'est et surtout Norstein, et aussi la littérature japonaise. Buta cite Kenji Miyazawa, que vénère aussi Naomi Kawase, il me semble. Dans le même style d'association, je pense qu'il doit bien connaître l'oeuvre du chinois Mo Yan, prix nobel de littérature spécialiste dans la chronique sociétale en milieu agricole...

Tout ça pour dire qu'à mon sens on reconnait son oeuvre à deux choses: la profonde nostalgie/mélancolie qui s'en dégage, comme si le récit était toujours au passé (d'ailleurs je trouve que souvenirs goutte à goutte est un titre qui convient à merveille à son cinéma), une expérimentation formelle constante. Comme il n'est pas dessinateur ou animateur de formation, il n'est pas enfermé dans un style technique.

Lol, écrire un message en bossant.


Oui il ne s'inscrit pas vraiment dans la tradition des réalisateurs qui dessinent leurs propres story boards comme Miyasaki, Kon et Otomo. Mais du coup j'ai l'impression que Takahata se défini aussi beaucoup par sa place a part dans le milieu de l'animation japonaise. Son style se démarque souvent de celui du studio Ghibli, il n'est pas animateur, il n'a pas de style visuel propre, etc .. .
Mec un peu insaisissable effectivement.

Il n'est pas trouvable, son documentaire, Karloff ? Ça m'étonne, il me semblait avoir vu passer un fichier... Il faudrait que je me le chope, d'ailleurs, mais j'ai un peu peur...

_________________

*

apparemment, il figure dans un bonus des trésors ghibli, ça doit être trouvable.
mais j'ai un peu peur, aussi, parfois faut mieux fantasmer les trucs que les voir.

Je confirme


Idem. Peur d'un pauvre reportage (cela dit, ça n'a peut-être pas plus d'ambition que ça).

Sinon en relisant ton message karina, je me rend compte, revirement zarb, que les deux anciens cocos ont tous les deux viré écolos (même si c'est ambigu chez Takahata, qui me semble quand même bien plus intéressé par les communautés rurales qui se désagrègent, plutôt que par la nature elle-même).

Et sinon, pour célébrer le off-topic, y a quand même un truc un peu zarb avec la caméra multiplane chez Disney : elle se voit sur de nombreux plans de travelling arrière. On voit en fait souvent le dernier écran, trop lointain, apparaître dans l'image en dessinant une zone plus claire, son contour étant bien visible :





Bon c'est peut-être pas flagrant mais dans le mouvement ça ressort très nettement.

C'est quoi le principe de la caméra multiplane ? (Il est magnifique, ce dernier photogramme)

_________________

*

Flatclem a mis un lien qui montre le principe là : cdv-quoi-reconnait-takahata-t18568.html#p670210

En gros, ça recrée de la profondeur (c'est à dire du flou, mais aussi un moyen de faire avancer l'arrière-plan plus lentement que le premier plan dans un travelling lattéral, comme dans les jeux 2D sur supernes) en séparant les différentes couches d'animation sur des vitres espacées, et en filmant la superposition de toutes (ici par exemple, les yeux et blanche neige doivent être sur une vitre lointaine, et plus près de nous il doit y avoir une autre vitre avec les gros arbres qui apparaissent ici au premier plan).

Ah merci, j'avais raté ça ! Ca tue, j'adore les films de propagande du bon vieux Walt, celui qui était montré à l'expo Dreamlands était terrifiant.

_________________

*

Wow bien vu, effectivement c'est bizarre.
Serait ce du à un éclairage pas tout à fait homogène entre chaque "plane"? Je ne fais que supposer.

Tiens ben du coup je suis surpris de la voir utilisée sur Banche Neige, sorti 4 ans avant Bambi. Peut être une version plus rudimentaire

Sinon il faut noter que cette méthode est revenue à la mode avec l’avènement des effets numériques, et n'a quasiment pas changé (à part qu'on fait ça sur un ordi maintenant, mais on garde encore souvent ce système en plaques).

Après, peut-être que je me trompe et que c'est du à autre chose, mais vu que ça apparaît quand on recule (la plaque du fond serait alors trop lointaine pour couvrir tout le champ), je suppose que ça vient de là.

Je vais peut-être dire une connerie, mais c'est pas une histoire de format ? C'est pas une planche 4/3, le reste autour étant juste sur la copie ciné ???

Bon ça doit pas être ça, surtout qu'en 1937, il devait pas y avoir des masses de TV dans les foyers...

_________________

Je comprends pas : le cadre visible à l'intérieur comme le cadre du film sont tous les deux carrés.