Cantal a écrit:
googlisation
Le but c'est qu'on en discute, hein
Je les pensais plus informatifs / moins analytiques que ça, Buta. C'est vraiment très bien leur dossier. Concernant la question qui nous intéresse, du coup j'y pêche ça :
http://www.buta-connection.net a écrit:
Depuis le début des années 80, les œuvres de Takahata s'ancrent toutes dans la représentation du Japon : les tribulations des habitants d'un quartier populaire à Osaka dans Kie, la vie d'un jeune musicien dans la campagne japonaise dans Gauche le Violoncelliste, les conséquences dramatiques des bombardements américains dans Le tombeau des Lucioles, le Japon rural ou et celui des années 60 dans Souvenirs goutte à goutte, les légendes et traditions, mais aussi l'urbanisme tokyoïte dans Pompoko, et la vie d'une famille contemporaine moyenne dans Mes voisins les Yamada. Un premier constat semble établir une certaine nostalgie de la part de Takahata. Loin d'être passéiste, il semble cependant regretter la perte des traditions japonaises au profit d'un matérialisme certain. Ses films permettent de faire revivre des oeuvres, des légendes, ou des valeurs simples, comme le sens de la famille, ou peuvent, au contraire, critiquer l'individualisme et l'égoïsme de certains de ses compatriotes.
+ L'idée d'un souci de réalisme poussé quelques soit l'esthétique, prouvé par les recherches démesurées (notamment liées au lieu) qu'il a besoin de faire avant d'engager chaque film.
Un des entretiens cités dans le dossier me semble pour le coup prépondérant, ou en tout cas très proche de ce que je ressens dans les films de Takahata :
http://www.buta-connection.net a écrit:
« Pour entraîner la conviction du spectateur, il est nécessaire de le placer devant des œuvres qui contiennent une forme de recherche de réalité, pas seulement sur le plan graphique mais dans le film tout entier : sa continuité, ses enchaînements, son scénario. Déjà au moment de Horus, j’avais une vision de ce que devait être le projet de toute mise en scène, qu’il devait avoir quelque chose de brechtien : ne pas entraîner complètement le spectateur dans l’univers du récit, mais conserver et mettre en œuvre une certaine distance entre le monde décrit et le spectateur. J’ai une série de réserves vis-à-vis d’une orientation qui plonge totalement le spectateur dans la fiction : pour moi le spectateur finit par voir le film avec un regard, un point de vue peu distant, peu lucide. Comme je travaillais dans des cadres réalistes, mes films avaient tendance à entraîner ainsi le spectateur. C’est une contradiction dont j’avais conscience depuis assez longtemps. »
Qu'ils lient à une mise en scène qui innove par son réalisme, mais là c'est un peu plus flou, je serai surpris que ça ne vienne que de lui :
http://www.buta-connection.net a écrit:
Dès Horus, Isao Takahata propose une mise en scène ambitieuse et innovante au service du réalisme. En effet à l’époque (et encore souvent aujourd’hui), la mise en scène des films d’animation se limite à construire l'espace autour du personnage central. Tout converge de manière artificielle vers ce dernier : paysages, cadres, personnages secondaires,… Dès Horus, Isao Takahata recherche quant à lui une impression de réalité par la mise en scène. Pour y parvenir, il déploie de nombreux procédés empruntés au cinéma live : le flou d’un objet au premier plan, le champs/contre-champs dans une scène de dialogue, des effets de perspective dans le décor, des travellings, des panoramiques, du hors-champs…
Ca me semble justement être l'apport de l'animation japonaise (par manque de moyens) par rapport à l'animation occidentale de l'époque, non ? C'est vraiment lui qui a amené tout ça ? C'est pas déjà en marche avant son premier film ? Je suis circonspect. (et pour le coup, je ne suis pas certain que ça mène à plus de "réalisme", mais bon, on peut conférer au mot 36 définitions).
Ils concluent sur ça :
http://www.buta-connection.net a écrit:
Ainsi derrière une apparente hétérogénéité, la filmographie de Takahata est sous-tendue par une conviction forte : seule l’animation peut concilier poésie et réalisme et gagner ainsi l’adhésion du spectateur tout en le laissant libre.
Un point de vue que j'avais trouvé super intéressant, que peut appliquer à
Bashir d'ailleurs.
Ça me rappelle une interview que j'avais lu de lui, quand je cherchais pour mon boulot les raisons des percées presque documentaires qu'on pouvait voir dans
Souvenirs goutte à goutte. Je sais plus d'où vient cette citation (peut-être d'une ancienne page de Buta ?), mais elle n'a pas été modifiée :
Citation:
« Je suis convaincu que l'animation est le meilleur moyen de montrer le réel. Avec les prises de vues réelles, on ne peut pas montrer objectivement la réalité, parce qu'il y a nécessairement reconstitution, malgré les apparences. Le dessin animé, qui ne cherche pas à se cacher d'être une interprétation artistique, peut donc s'engager à montrer le réel »
Point de vue que je continue de trouver super intéressant (et qui, par le révélateur qu'est l'exception rare du documentaire animée, pourrait relancer pas mal de débats liés au doc).
Très bien ce petit dossier, mais je pense qu'il y a encore beaucoup de choses à sortir et à étudier ! Sur les thématiques, sur ce qui se cherche au fur et à mesure de la filmo, sur le style au détail...
Sinon :
Cantal a écrit:
C'est quoi ?
(y va m'répondre "google"...)