les joies des voisins cassos, la lettre que j'envoie à mon proprio :
Suite à notre appel téléphonique de ce jour, je vous fais parvenir mon témoignage de la situation actuelle au vu du tapage régulier ayant lieu à l’étage au dessus de mon appartement, chez Madame ***. Les lignes qui suivent sont un rapport de tous les évènements ayant eu lieu depuis le mois de septembre 2010 desquels je suis témoin.
Tout commence à la mi-septembre lorsque je réintègre mon appartement suite à plusieurs semaines d’absence. Je remarque que de nouveaux voisins ont emménagé à l’étage pendant mon absence. Le niveau sonore de leurs conversations est assez élevé, mais cela ne me provoque pas de gêne particulière, mon appartement n’étant pas directement voisin du leur.
Quelques jours plus tard, en fin de soirée, j’entends une dispute éclater entre mes voisins. Les portes claquent en concert. Je sors sur le palier afin de mieux entendre la conversation et de m’assurer que rien ne dérape. Finalement, l’atmosphère semble se détendre. C’est ce soir là que je me rends compte que les conversations entendues sont en fait systématiquement des altercations verbales violentes, et non pas de simples dialogues enjoués. A partir de ce moment, chaque évènement que je décris dans ces lignes est entrecoupé de phases de colère de plus en plus bruyantes.
Le 8 novembre, de l’eau coule du plafond de mon appartement. Cette eau vient vraisemblablement de l’appartement de mes nouveaux voisins. Avec le plombier envoyé par Monsieur ***, nous essayons de joindre ces personnes en tapant à leur porte à plusieurs reprises. Malgré le niveau sonore très élevé de la télévision indiquant une présence, personne ne vient nous ouvrir. Ma salle de bain est inondée. Je passe deux nuits à éponger le sol afin de contenir l’inondation. Le lendemain, ma voisine ouvre la porte à monsieur ***, ce qui lui permet de constater que les toilettes sont anormalement endommagées et que la chasse d’eau se déverse sur le sol pour ensuite s’incruster dans ma salle de bain. A ce jour, je n’ai jamais reçu d’excuse ou d’explication de la part de mes voisins.
Dans l’après midi du 15 janvier, j’entends un bruit de chute dans l’escalier commun. En ouvrant la porte de mon appartement, je me retrouve face à madame ***, gisant sur le sol, totalement ivre. Après m’être assuré qu’elle n’a rien de grave et avoir essuyé un refus catégorique de sa part d’appeler les pompiers, je l’aide à se relever. C’est à ce moment qu’elle fond en larmes. S’en suit une conversation dans laquelle elle m’avoue spontanément avoir peur de son compagnon (qui n’est donc pas son mari et qui n’est pas colocataire de l’appartement), qu’elle l’a « viré », qu’elle craint qu’il revienne pour lui faire du mal à elle ou à son père. Je conseille ainsi Mme **de s’adresser à la gendarmerie et l’aide à retrouver son appartement vingt marches plus haut, qu’elle semble avoir intégralement dévalé sur la tête, sans une égratignure.
Malgré l’état d’ébriété de ma voisine, je reste à ce moment soucieux de ce qu’elle m’a dit, et décide d’appeler la gendarmerie pour obtenir des conseils, me doutant bien que si aide extérieure il y a, ce sera à la demande de Mme ***seulement. C’est ce que me confirme le planton. Et c’est à la fin de l’appel que j’entends du bruit dans la cage d’escalier. En ouvrant ma porte, je me retrouve de nouveau face à ma voisine, bien debout cette fois-ci, mais en larmes, me répétant qu’elle a vraiment besoin d’aide. Je prends tout d’abord cet appel au secours très sérieusement et entame une discussion avec elle. Au fur et à mesure de nos échanges, je me rends compte qu’elle a des propos peu cohérents, peu crédibles, et qu’elle se contredit à plusieurs reprises. J’en conclus qu’on ne peut tirer aucune certitude à partir de ses affirmations. Ma voisine rentre chez elle, satisfaite d’avoir pu se confier.
Le soir même, vers 21H, j’entends le compagnon de ma voisine rentrer chez elle. S’en suit la plus assourdissante dispute qu’ils m’aient fait partager, sauf que cette fois cela semble unidirectionnel, du monsieur vers la madame. Je sors à nouveau dans la cage d’escalier, en même temps que ma voisine d’en face (située donc juste en dessous de Madame ***). Nous décidons d’aller frapper à leur porte. L’homme, d’un air patibulaire, nous ouvre et nous demande ce que nous voulons. Nous lui demandons si tout va bien. Il nous répond que tout va bien, que tout est sous contrôle, qu’il est de la police (Il n’est pas de la police), et qu’il parle fort car il doit « éduquer » sa compagne qui vient de « faire une connerie ». Enfin, il lâche une salve de phrases méprisantes et faussement accusatrices en direction de ma voisine d’en face et rentre dans l’appartement. Je passe ensuite quelques minutes dans l’appartement de ma voisine d’en face pour constater que le vacarme se fait beaucoup plus entendre chez elle, les joutes verbales ayant lieu juste au dessus de sa tête.
Il y a quelques jours, ce sont les pompiers qui viennent chercher madame ***. Je me vois rassuré pour elle en la sachant entre de bonnes mains. Quelques jours plus tard, elle est de retour à son appartement, avec ce charmant monsieur qui continue de la sermonner régulièrement.
|