Ce qu'il y a de génial en plus c'est la photo de Poetry sur Chungqing blues et le rire des trois grosses tâches bienheureuses de leurs vannes à la fin de la vidéo.
Ce qu'il y a de génial en plus c'est la photo de Poetry sur Chungqing blues et le rire des trois grosses tâches bienheureuses de leurs vannes à la fin de la vidéo.
Les commentaires des internautes en bas de page sont assez funky aussi.
_________________ I think we're gonna need a helmet.
Inscription: 24 Nov 2007, 21:02 Messages: 28383 Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Bon j'ai vu 20 films je balance mes notes :
Everything Will Be Fine : 5/6 Two Gates of Sleep : 5/6 Des Hommes et des Dieux : 5/6 Quattro Volte : 5/6 Svet Ake : 4/6 La Mirada Invisible : 4/6 Biutiful : 4/6 Poetry : 4/6 Outrage : 4/6 Wall Street 2 : 4/6 Année Bissextile : 3/6 Somos le que Hay : 3/6 La Casa Muda : 2/6 Le Vagabond : 2/6 Poison violent : 2/6 Illégal : 2/6 Des Filles en Noir : 1/6 Shit Year : 1/6 Petit Bébé Jésus des Flandres : 0/6 Fleurs du Mal 0/6 (ACID)
J'essaye d'écrire un petit truc sur les films que j'ai vu, je balance ça prochainement.
_________________ CroqAnimement votre
Dernière édition par Art Core le 25 Mai 2010, 13:50, édité 1 fois.
Le drame, c’est que Tim Burton n’a pas tenu compte de la subtile architecture du palmarès cannois. Le cahier de charge de la Palme d’or est celui d’un film qui a simultanément enthousiasmé les participants, fait preuve de qualités de fond et de forme exceptionnelles et qui peut être vu par un large public. "Des hommes et des dieux" remplissait exactement ces conditions. Ce fut le film le plus ovationné du festival, à la fois pour sa puissance dramatique mais aussi pour ce tour de force de passionner croyants et non-croyants autour de la vie quotidienne de huit moines.
J'espere bien que la palme d'or n'est pas récompensée selon un cahier des charges, et forcément attribuée au film le plus acclamé. Pourquoi un jury dans ce cas ?
d'ailleurs si tu enlèves la France, je ne suis pas sûr que Des hommes et des dieux soient particulièrement plus grand public qu'Oncle Boonmee. Ce dernier est accessible d'ailleurs, sinon il n'aurait pas plu à ce jury composé en grande partie d'acteurs ou de personnalités hollywoodiennes.
Inscription: 28 Juil 2005, 10:08 Messages: 22723 Localisation: 26, Rue du Labrador, Bruxelles
kiki a écrit:
-Route Irish (Ken Loach) 3/6 Un Ken Loach en petite forme avec un bon sujet mal exploité, il ose quand même une puissante scène de torture sur un mercenaire anglais
Quoi, pire que les ongles arrachés du Vent se lève?
_________________ Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"
Inscription: 24 Nov 2007, 21:02 Messages: 28383 Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Mes avis détaillé sur ce que j'ai vu (ordre de note) :
Two Gates of Sleep de Alistair Banks Griffin :
un de mes coups de cœur de ce festival. Ce film n'existerait pas sans Gerry et Last Days de Gus Van Sant. Il en porte le traumatisme visible dans chacun des plans et de ses aspirations. Cela pourrait être un défaut, une paternité lourde et étouffante mais pourtant j'ai marché à fond. Le film raconte le voyage de deux frères qui décident d'aller enterrer leur mère en aval de la rivière pour honorer ses dernières volontés. Deux frères, perdus dans une nature qui oscille entre écrin osmotique et ennemi imbattable, avec la mort qui rôde autour d'eux en permanence. Visuellement c'est la grande classe, un cinémascope parfaitement utilisé et une mise en scène maniéré donnant à vivre le film plus qu'à en comprendre les enjeux narratifs. La dernière partie se changeant en un espèce de survival abstrait et rageur m'a profondément touché. Secrètement un film que j'aurais aimé réaliser tellement j'ai l'impression de m'y retrouver dans les intentions et la poésie qui s'en dégage. Ceci dit il n'est pas parfait, il porte son héritage dignement mais le porte quand même (on pense également fortement au cinéma des marginaux de Kelly Reichardt et le film est également une espèce de version minimaliste d'Apocalypse Now). Mais comme pour Electroma des Daft Punk, je marche à fond dans ce cinéma de la pure sensation. D'ailleurs pour l'anecdote, l'acteur principal n'est autre que Brady Corbet, espèce de sosie de Michael Pitt qui joue à ses côtés dans Funny Games US. La boucle est bouclée. Un cinéaste que je vais suivre de très près. 5/6
Quattro Volte de Michelangelo Frammartino :
gros coup de cœur également pour ce film italien totalement singulier. Film muet contemplant la vie d'un village montagnard, le film est une absolue splendeur visuelle. Séparé en trois parties on commence par suivre en silence la vie d'un berger malade, le relais est ensuite donné aux chèvres qui deviennent les personnages principaux de la seconde partie (la meilleure) avant qu'un chevreau se cache sous un arbre qui devient à son tour le personnage principal de la troisième partie. L'homme, l'animal, le végétal, voici le parcours animiste du film où ces trois éléments sont traités selon le même régime de mise en scène et la même perspective esthétique. Ce projet en lui-même est une merveille mais il est en plus accompagné d'images absolument inoubliables et d'une force simple mais fondamentale totalement inattendue. La seconde partie, sur les chèvres donc, est d'une candeur et d'une simplicité folle et l'émerveillement qu'elle suscite, ce sentiment premier et humain d'écarquiller un peu plus les yeux devant les cabrioles enfantines des animaux est d'une beauté renversante. J'aime profondément ce que le film inspire et comment il le fait. Une petite merveille. 5/6
Everything will be fine de Christopher Boe :
Excellente surprise que ce thriller paranoïaque entre le cinéma américain des années 70 et Charlie Kaufman où l'on suit Jens Albinus (le Daniel Craig danois, héros du Direktor de Lars Von Trier) tenter de déjouer une conspiration gouvernementale visant à étouffer une affaire de tortures de prisonniers irakiens, le tout entremêlé à sa vie personnelle qui s'effrite peu à peu. Le film est surtout marquant par la précision folle de la mise-en-scène où la caméra semble toujours être au bon endroit et où elle sert véritablement l'histoire que raconte le film, elle la nourrit à chaque instant. Le résultat est un film froid et implacable qui monte lentement vers une folie paranoïaque parfaitement contrôlée avant d'exploser dans un final superbe d'émotion. C'est en plus une espèce de parabole du cinéma où le personnage, scénariste, écrit son film à mesure que la situation dans lequel il est empêtré se complique, à se demander si le scénario du film commande le film ou si le scénario qu'il est en train d'écrire est la base du film que nous sommes en train de voir. Intéressante mise en abime. Très beau film au final qui dépasse son postulat pour parvenir à quelque chose de parfaitement neuf et surprenant n'appartenant qu'à lui-même. Ça m'étonnerait pas que ce réalisateur se retrouve rapidement à Hollywood tellement son film fait preuve d'une réelle maîtrise de l'outil tournée vers l'efficacité. 5/6
Des hommes et des Dieux de Xavier Beauvois :
Je n'attendais pas du tout Xavier Beauvois sur ce sujet. Ce fut donc une vraie surprise. Ce que j'aime avec Cannes, c'est que l'on va voir les films sans aucune idée préconçue, n'ayant rien vu des films, rien lu sur eux et le plus souvent même, vu aucune image. Cette primeur de spectateur aujourd'hui extrêmement rare a été absolument salutaire à ma découverte de ce film. En effet je ne savais pas que c'était l'adaptation d'un vrai fait divers (le film a la bonne idée d'éviter le carton « inspiré de faits réels » au début). Et j'ai vraiment découvert peu à peu le quotidien de ces hommes de foi perdu dans un village de l'Atlas. Il faut dire que je suis particulièrement fasciné par la vie monastique et que j'avais adoré un documentaire récent sur le sujet des moins chartreux, Le Grand Silence de Philip Gröning. Et ici j'y ai retrouvé cette même description d'une vie réduite à sa plus simple expression entre foi et épure. La mise-en-scène de Beauvois épouse parfaitement le rythme apaisé et indolent de ces vies limpides. Et quand peu à peu arrive la violence et le trouble, le vacillement de ces moines n'en est que plus douloureux et terrible. Et c'est à ce moment là que se déploie l'humanité absolue de ces gens, leur foi totale et indéfectible en l'homme, à la possibilité d'une fraternité réelle et durable malgré tout. Et c'est juste bouleversant. Interrompus pendant une prière par un hélicoptère menaçant au dessus de leur monastère, on les voit se lever, se serrer les uns aux autres, une certaine peur dans leurs regards mais également un courage extraordinaire de rester debout là, côte à côte et de ne pas s'enfuir. Le film touche vraiment quelque chose de finalement très basique mais parvient à le toucher dans son noyau quintessentiel, Les acteurs sont tous admirables bien évidemment (un prix de groupe n'aurait pas été volé), dominé par la sobriété de Lambert Wilson et par l'immense bonhommie râleuse de Lonsdale (je veux un César pour lui). Une vraie merveille, lumineuse et pleine d'espoir malgré le tragique de ce qu'elle raconte et un film qui porte en lui la racine de quelques héros magnifiques. 5/6
Outrage de Takeshi Kitano :
J'avais du mal à me faire une opinion durant le film. Je ne savais pas si je trouvais ça parfaitement inintéressant ou gentiment jouissif. Il faut dire que Kitano pousse le bouchon particulièrement loin, entre son histoire de Yakuzas ininterrompue de vengeance d'un clan à un autre associé d'alliance souvent hypocrites et le tout émaillé de meurtres particulièrement graphiques. Il ne s'écartera absolument à aucun moment de ce postulat, il n'y aura pas de petits écarts parallèles pour humaniser ses personnages, pas de détails de leurs vies quotidiennes, pas de personnages féminins (à part un qui doit avoir droit à trois plans), rien de tout ça. C'est donc extrêmement aride et je comprendrais parfaitement que l'on trouve cela parfaitement indigeste. Mais à la fin de la projection j'ai fini par comprendre la démarche du film. C'est justement par cette accumulation où l'on finit par se perdre, par cette escalade de violence incontrôlable que Kitano trouve son exutoire. C'est vraiment cette plongée totale vers un absurde presque Ionesquien, une abstraction des corps et des voix deviennent les simples outils du théâtre macabre à l'humour noir grand guignolesque de Kitano, qui fait toute la valeur du film. Il ne lâchera rien et jusqu'à la dernière scène il gardera ce regard froid et impassible qui est le sien et ne cessera de considérer ces personnages comme les animaux d'un cirque de gladiateurs atteint par une folie furieuse. 4/6
La mirada Invisible de Diego Lerman :
Durant la dictature militaire en argentine en 1982, une assistante scolaire persuadé que les élèves fument dans les toilettes décident de mettre à jour les coupables. Bon film glacé où l'on ne sort quasiment pas de l'école et où la dictature du pays se retrouve transposé dans le cadre scolaire avec ses règles absurdes et sa rigueur maladive. Le personnage féminin, frustrée, malheureuse, qui s'ennuie dans sa vie et qui, à la manière d'un pouvoir dictatorial, dissimule hypocritement la volonté de faire régner l'ordre avec une pulsion scopique et sexuelle. L'actrice principale s'offre au film entièrement, pas filmée sous son meilleur jour et devant participer à des scènes particulièrement délicates. Le cinéaste épouse bien la froideur de son sujet. Et si l'explosion finale est finalement un peu trop attendue, la parabole, la personnification de la dictature dans ce cadre (littéralement carré) de l'école est plutôt réussie. 4/6
Biutiful d'Alejandro Gonzales Inarritu :
J'aime bien Amours Chiennes, j'adore 21 grammes mais j'avais quasiment détesté la démonstration didactique de Babel. Ce que j'aime chez ce cinéaste c'est sa sensibilité grandiloquente et violemment mélodramatique et j'espérais retrouver cela ici malgré l'absence de Guillermo Arriaga au scénario. L'histoire s'y prête particulièrement puisque Javier Bardem malade, ayant de graves problèmes familiaux déambule dans un Barcelone dégueulasse et interlope entre immigration clandestine et petites combines. Alors effectivement il n'y va pas avec le dos de la cuillère et à la main particulièrement lourde sur les épaules de Javier Bardem qui porte littéralement la misère du monde sur ses épaules. Alors oui c'est lourd, c'est maladroit, c'est misérabiliste parfois mais je trouve que le film reste vraiment digne, qu'Inarritu n'a aucune complaisance envers son personnage, qu'au contraire, il ne le lâche pas, il est au plus proche de lui (l'affiche – un gros plan sur son visage – représente très bien le film). Et ça donne lieu à cette espèce de lente montée vers l'inexorable selon une logique fataliste terrible. Moi j'ai plutôt marché, j'ai été ému. Il y a de très belles scènes entre Bardem et ses enfants. Après le film aurait largement pu être beaucoup plus court, beaucoup plus concentré, il n'en aurait été que plus puissant. En l'état ça reste un bon film porté par un acteur exemplaire de dignité dans son parcours christique. Son prix n'est vraiment pas volé. Très belle première et dernière scène. 4/6
Le Voleur de Lumière d'Aktan Abdykalykov :
Joli film kirghize racontant l'histoire d'un électricien (joué par le réalisateur lui-même) bidouillant les compteurs pour que les pauvres aient l'électricité et se faisant recruter par le nouveau maire corrompu du village. Portrait très humain d'un village au coeur du Kirghizistan qui parvient à échapper à la caricature du World Cinéma avec ses beaux paysages et son folklore imposé. Ici entre un humour doux amer et la passion palpable de ses personnages il y a un vrai cinéaste et une mise-en-scène qui ne se limite pas à des panoramiques sur les plaines. La standing ovation finale avec l'éclatement en sanglot du réalisateur était extrêmement émouvant. 4/6
Poetry de Lee Chang-Dong :
Légère déception que le dernier Lee Chang-Dong. C'est un bien beau film sur une grand-mère qui doit gérer une situation dramatique provoquée par son petit fils. Encore une fois on est dans un récit très dur, très noir mais là où Secret Sunshine et surtout Oasis était d'une émotion folle de tout les instants, ce film là est beaucoup plus aride, beaucoup plus sobre, comme dilué. J'ai trouvé que le scénario manquait peut-être un peu de tenu, que le film était inutilement trop long, que tout le récit parallèle sur les courts de poésie du personnage principal prenait trop d'importance. C'est assez saisissant de comparer ce film avec le récent Mother de Bong Joon-Ho, qui suit une histoire quasiment similaire (une grand-mère qui tente de recoller les morceaux après un acte terrible de son enfant/petit-fils). Et au jeu des comparaisons, je pense avoir préféré le Bong Joon-Ho Mais malgré tout cela reste une très beau film, très sensible et poétique magnifié par la plus belle scène de fin que j'ai vu au festival cette année. 4/6
Wall Street 2 d'Oliver Stone :
Tout le monde a semble-t-il trouvé ça globalement mauvais mais je dois dire que j'ai été plutôt agréablement surpris. Je ne saurais dire ce qui m'a plu, si c'est la mise en scène de Stone (il assure quoi qu'on en dise) où un Micheal Douglas fatigué mais classieux mais j'ai marché dans le truc. Après effectivement le problème majeur du film c'est qu'il traite de l'économie et du monde de la finance sur un mode gentillet et que le cynisme qui caractérisait le premier volet laisse place ici à un espèce d'idéalisme aujourd'hui bien peu en accord avec la situation financière mondiale actuelle. Mais ça se suit sans déplaisir, je trouve le scénario plutôt malin et les acteurs excellents. 4/6
Année Bissextile de Michael Rowe :
Premier film d'un mexicain d'orginie australienne, il porte tout les stigmates de sa cinématographie national. On retrouve ce même ennui métaphysique (Parque Via d'Enrique Rivero), cette même désacralisation du désir et du corps (Carlos Reygadas bien sûr) et cette même tendance à la violence comme seul exutoire viable (Reygadas encore ou bien Amat Escalante). Rarement un cinéma national n'aura des thématiques et des obsessions si communément partagées par les auteurs qui le constituent. Ici c'est l'histoire de Laura, journaliste qui travaille depuis chez elle à Mexico et qui s'ennuie à mourir dans une vie absolument vide de relations sociales et de stimulations quelconques. Alors parfois elle sort et ramène un homme qui la baise avant de partir au petit matin. Sauf qu'un des ces hommes là va avoir envie de la revoir. Et peu à peu ils vont rentrer dans une relation sado-masochiste dans laquelle Laura va enfin trouver son bonheur. Raconté comme ça, cela pourrait être un film excitant, un peu subversif mais ce n'est ni Maitresse de Schroeder, ni Portier de Nuit de Cavani. Ici la chair est molle, est indifférente à son environnement, elle en fait partie comme les meubles où les murs. Le sexe n'est pas considéré comme vecteur de désir ou de valorisation du corps. Il est juste un élément en plus s'ajoutant à l'ennui de Laura et à son absence de vie. Il ne modifie pas les cadres, invariablement fixes et distants. Malgré tout, une véritable tendresse finit par apparaître entre les deux amants et lors d'une scène majeure, Laura exprimera enfin son désir à elle, ce qu'elle veut, ce qui la rendra heureuse. Scène absolument terrible et tétanisante qui à elle seule vaut la vision du film. Un film intéressant donc à replacer dans le cinéma mexicain contemporain mais qui en lui même n'est pas nécessairement un grand film. La mise en scène par trop figée s'oublie un peu trop dans la vacuité de ce qu'elle montre. La caméra d'or est un peu volée. En plus elle a été décernée par Garcia Bernal (un mexicain), donc on peut légitimement penser à un certain favoritisme. 3/6
Somos lo que Hay de Jorge Michel Grau :
Un film de cannibales mexicain. Un premier film assez intrigant, croisement entre le film d'auteur à tendance drame familial et le pur film de genre à tendance gore et bien violent. Encore un film mexicain témoignant d'une désespérance sociale trouvant son salut dans une explosion de violence soudaine et incontrôlable. Cette violence c'est cette famille de cannibale qui en porte les stigmates. Se devant d'honorer un rituel mystérieux, il leur faut, à la mort du père, trouver une nouvelle victime et la dévorer avant minuit (non ce ne sont pas des Gremlins). Cette partie là est plutôt réussie, parvenant à faire exister le drame familiale d'une famille qui se décompose et dont l'aîné est incapable d'en reprendre la tête mais l'intrigue parallèle avec la police qui les recherche tombe dans un ridicule dommageable à base de blagues sur la police corrompue et de personnages utlron caricaturaux. Le film est donc un peu schizophrène et si la fin viendra mettre tout le monde d'accord, cela restera un peu obscur quand même malgré la création d'une très bonne ambiance. 3/6
La casa muda de Gustavo Hernandez :
Un film d'horreur uruguayen tourné en un seul plan-séquence. Voilà le concept. Sauf que très rapidement l'oeil du spectateur attentif aura vite fait de découvrir quelques coupes discrètes (La Corde style) ce qui nous donne un film d'horreur uruguayen tourné en 5 ou 6 plans-séquence. Alors à part ça c'est pas mal, il y a une ambiance sympa, la découverte de la maison qui va s'avérer hantée, pourquoi pas ? Je veux bien marcher. Mais quand ça commence à être menaçant, le film peine à maintenir l'attention, faute à un personnage principal tête à claque qui fait tout ce qu'un personnage de film d'horreur ne devrait jamais faire (tiens on vient de buter quelqu'un à l'étage et si j'allais voir ce qui s'est passé) et le film finit par tourner en rond (en plan-séquence) malgré quelques effets de pur flippe plutôt réussis. Et le tout se conclut sur un espèce de twist qui n'a absolument aucun sens et qui n'aide franchement pas à l'appréciation générale. 2/6
Poison violent de Katell Quillevéré :
un énième teen movie français provincial semi autobiographique. Le film à l'originalité de vouloir tendre à quelque chose d'un peu subversif concernant la sexualité et le rapport au corps et à la religion (excellent Stefano Casseti en prêtre qui doute) mais n'ose pas y aller franchement et préfère rester sur le seuil. 2/6
Le vagabond d'Avishai Sivan :
Drôle de film, apathique et un peu chiant où un jeune juif pratiquant un peu asocial se retrouve à errer dans la ville sans but alors que dans son corps des caillots sanguins l'oblige à boire beaucoup d'eau. Film sur la religion et sa place dans la société israelienne actuelle (du moins dans cette branche du judaïsme si j'ai bien compris) confronté à l'éclosion d'un adolescent. Il semble se liquéfier peu à peu à mesure qu'il boit cette eau supposée le soigner, il s'efface lentement pour finir par s'intégrer dans son environnement et en devenir tel un mendiant un élément constitutif. La fin un peu attendue (où le réveil de l'adolescent en homme et son retour dans sa spécificité ontologique) ne m'a pas vraiment surpris. 2/6
Illégal d'Olivier Masset Dépasse :
LE film consensuel, bien documenté, avec juste ce qu'il faut d'indignation et d'exhaustivité sur le sujet des camps d'immigrés clandestins en Belgique. Je n'arrive pas très bien à comprendre le pouvoir de la fiction sur le documentaire avec un sujet comme ça. La fiction n'apporte absolument rien. Au contraire par son artificialité elle atténue le véritable propos du film et lui donne cet aspect mou et consensuel donc sous couvert de réaliser un film difficile et courageux. On essaie de ne froisser personne avec son personnage de gardienne humaniste qui a des remords, on explique un peu comment ça marche, on montre des flics bien cons et méchants mais heureusement il y a un collègue qui n'est pas d'accord et qui trouve ça dégueulasse, on te montre des russes, des chiliens, des sénégalais pour bien te montrer qu'il n'y a pas une immigration mais DES immigrations et on finit le tout sur un espèce d'happy end tout moisi où la mère retrouve son fils sur un ralenti indigne et ridicule. J'étais plus indulgent en sortant de la salle mais à postériori j'ai envie d'être plus sévère. 1/6
Des filles en noir de Jean Paul Civeyrac :
Rarement le mot «telefilmesque » (terme que j'évite d'utiliser généralement, comme « clippesque », parce que ça veut dire tout et n'importe quoi) n'aura eu plus de sens que dans ce film. Acteurs tous approximatifs, dialogues d'une banalité confondante, mise-en-scène plus fonctionnelle tu meurs et surtout caricature à tout les étages comme un article de VSD, sur un sujet sensible, le suicide chez les jeunes. Ça fait vraiment peine à voir, cet absence de personnalité. Plus que de personnalité je dirais même que ce qui fait défaut au film c'est de la passion, de l'émotion, de la vraie. On ne sent pas l'auteur faire ce voyage douloureux avec ses personnages, on le sent à distance, comme un sociologue qui serait dépassé par les évènements. Du coup tout sonne faux (les filles qui taguent « feu » pour montrer leur colère...) et artificiel. Heureusement, en milieu de film, une scène basée sur une idée originale et assez forte sort le film du complet désastre. Mais c'est bien peu. 1/6
Shit Year de Cam Archer :
POSE j'écris ton nom. J'ai eu énormément de mal avec ce film qui représente à peu près tout ce que je déteste dans un certain cinéma américain underground. Le mec prétend faire le portrait d'une star qui décide de prendre sa retraite et va s'installer dans une grande maison isolée du monde. Une caricature insupportable avec son noir & blanc granuleux à souhait, ses réflexions prout-prout sur la vie, sur l'art, sur la mort, son actrice idéalisée dans tout les plans, son montage gentiment expérimental, le personnage masculin homo-érotique qui fume des cigarettes en gros plan etc... Le film présente seulement une singularité, c'est l'espèce de purgatoire dans lequel se retrouve l'actrice où il lui est demandé de repenser sa vie. Petites scènes un peu surréalistes qui apportent au film un petit peu d'air qui lui faisait absolument défaut auparavant. Mais ça reste absolument insignifiant, vainement arty et profondément nul. 1/6
Petit Jesus des Flandres de Gust Van Der Berghe :
Resituons la chose. C'est un film de fin d'études qui aurait dû être un court métrage mais qui s'est transformé en long métrage, sélectionné qui plus est à la Quinzaine des Réalisateurs. Un film avec un casting intégralement composé de trisomiques rejouant le mythe des Rois Mages dans la forêt flamande, le tout avec un noir et blanc dégueulasse (sauf un plan en couleurs sur un travelo qui chante une chanson en arabe, me demandez pas), avec un diable qui parle espagnol, tout ça pour une réflexion de mongolien sur le pouvoir de la foi et la corruption de l'argent. Ça dure 1h10 et le premier plan et un panoramique de 10 minutes sur la forêt mais j'ai eu l'impression que ça durait 3 heures. Ca représente un peu les dérives d'un certain cinéma d'auteur totalement replié sur lui même. Mais c'est juste insupportable de bout en bout et si je loue les intentions de donner à des trisomiques des rôles principaux je n'en constate pas moins l'échec de les faire sortir de leur condition. J'ai dû mal à imaginer que ça trouve un distributeur en France mais je ne m'étonne plus de rien, 0/6
Fleurs du mal de David Dusa :
film vu à l'ACID dont il va m'être difficile de parler. Je crois de mémoire de cinéphile que jamais un film n'aura provoqué en moi un tel rejet, une telle perturbation de mon œil de spectateur. Pourtant c'est un film un peu innocent qui raconte l'amourette entre une jeune iranienne venue se réfugier à Paris durant la révolte étudiante faisant suite aux élections truquées et un garçon d'hôtel parisien fan de hip-hop et de parkour. C'est un film fait avec rien à la limite de l'amateurisme mais le problème n'est pas là, je trouve au contraire très bien que l'on donne une chance à des films comme ça. Alors on passera sur les défauts « mineurs » du film. Que ce soit la première scène absolument ridicule où le personnage masculin se rend à son travail en « parkour » c'est à dire en sautant partout dans la rue, les scènes de trouble où la caméra est un peu penchée avec des distorsions sonores et visuelles d'un cliché ridicule, en passant par l'espèce de techno immonde de la bande-son, et tout les clichés des relations amoureuses (on se découvre, on s'aime, on s'engueule, on se retrouve). On passera sur ça, parce que ça en fait juste un mauvais film et qu'après tout ce n'est pas si grave. Ce sur quoi on ne passera pas mais alors absolument pas c'est sur le reste. Et c'est quoi le reste ? Et bien sur l'espèce de réflexion sur les réseaux sociaux (twitter, facebook, youtube) durant les événements en Iran. Le réalisateur à la très bonne idée d'intercaler dans son film donc des extraits vidéos de ce qui s'est réellement passé là-bas. Donc au sein de son histoire d'amour de merde, il se permet (on se demande avec quelle légitimité d'ailleurs) d'insérer des vidéos de gens se faisant réellement massacrer par la police iranienne. Des vidéos absolument atroces de violence et de barbarie. Tout ça entre deux bisous. Alors là sans même réfléchir, sans même penser ce que j'étais en train de voir, naturellement il y a eu en moi comme une alarme rouge qui s'est mise à clignoter en faisant un grand « bip ». Je ne parvenais pas à comprendre comment on pouvait se servir de ce drame humanitaire terrible pour servir sa pauvre histoire, servir ses propres intérêts de réalisateur sans avoir le moindre recul, la moindre parcelle de responsabilité par rapport à ce que l'on montre. Comment l'être humain en train de se vider de son sang sur le trottoir, cet être humain réel, mort pour avoir osé dire qu'il n'était pas d'accord, laissant une famille, des amis, comment cet être humain pouvait être utilisé à ce moment là dans ce film là, dans ce régime d'images là ? Ma morale, mon éthique m'a immédiatement fait comprendre que ce que je voyais était en profonde contradiction avec sa nature. Et vient alors LA scène qui m'a littéralement tétanisé d'horreur pure face à cette monstruosité que j'avais en face de moi. En effet la jeune fille iranienne, marquée par ce qui se passe dans son pays n'arrive plus à contacter ses amis en Iran, Internet ayant été prohibé. Et sur une des vidéos elle semble reconnaître un de ses amis se faisant massacrer par la police. Le jeune homme lui propose de regarder la vidéo dans son intégralité pour être vérifier si c'est son ami ou non. Et donc le réalisateur, ce gros connard, décide de nous montrer une vidéo où un homme, le crâne explosé se fait traîner dans un couloir laissant derrière lui une longue traînée de sang avec autour de lui des amis essayant d'endiguer la blessure, alors qu'à ses côtés un autre homme allongé à une cuisse déchiquetée. La vidéo dure, les gens hurlent, le sang coule, c'est apocalyptique, c'est difficile à voir. On suppose que l'homme au crâne brisé va mourir ou est même déjà mort. La vidéo se termine. La jeune fille iranienne est soulagée, ce n'est pas son ami. Ouf, le spectateur est soulagé, ce n'est pas son ami. On n'en a donc rien à foutre qu'il crève dans son sang, au milieu d'un chaos urbain infernal puisque ce n'est pas son ami. Peu importe pour cet homme dont on ne saura rien, ni son nom, ni qui il est puisque on s'en fout ce n'est pas son ami. C'est un vrai être humain là allongé par terre, le crâne ouvert par la barbarie, ça pourrait être vous ou moi mais on en a rien à carrer puisque ce n'est pas son ami. Putain de bordel de merde comment peut-on faire un film pareil ? Comment peut-on ne pas avoir à ce point de sens des responsabilités, de sens de la morale et tout simplement un putain de sens de l'humanité ? Comment peut-on balancer ça comme ça, comme un élément en plus d'un scénario de merde, sans recul, sans légitimité, sans un peu de réflexion ? Comment peut on oser instaurer un suspens totalement artificiel en utilisant le calvaire d'un véritable être humain ? C'est pire que la scène de la douche de la Liste de Schindler, c'est pire que tout, pire que tout ce que j'ai jamais vu sur un écran de cinéma. Qui peut produire, faire du cinéma comme ça ? Ce film est antinomique au geste même de cinéma puisqu'il aligne sur un même niveau tout ce qu'il a à montrer sans le réfléchir, le digérer, l'intégrer à un vrai projet esthétique et discursive. Je suis parti avant la fin (première fois de ma vie) et au moment où je partais, le personnage masculin courait dans le métro sur une musique techno avec un montage alterné avec des images de chaos urbain en Iran. Un autre pallier dans l'ignominie avait été franchi mais c'était franchement trop pour moi, je ne pouvais plus me prendre autant de merde dans la gueule, je suis sorti la nausée et la rage au ventre. Le pire n'est pas que ce film ait été fait, il y a des connards inconscients partout mais le pire c'est que ce film ait été sélectionné à l'ACID, association de cinéastes pour la promotion du cinéma indépendant. Par des cinéastes !!! Putain mais comment c'est possible ? Comment ils peuvent avoir autant de merde dans les yeux ? Comment ? Bref j'espère que ce film ne trouvera aucun distributeur parce que s'il en trouve un, c'est que quelque part, cette société est profondément malade. -6/6
(aucune polémique à propos d’un film anti-français en ouverture?).
Alors si, en tout cas sur les forums internet pas très brillants : ça se résumait en gros à "Festival de Cannes, bobos de gauche bien-pensante" (oui, Zemmour fait des émules...) "qui tapent sur la France, avec Hors-la-loi et Robin des bois, arrêtez de revenir sur l'Algérie, faut arrêter la culpabilisation, festival politique de gaaauche !" Aucune mention de Des hommes est des dieux (aah bah oui, c'est pas dans le titre)
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