Forum de FilmDeCulte

Je ne sais pas du tout quoi dire sur ce film. Je partais en espérant justement ne pas voir trop de caricatures paysannes, et il y a tellement d'amour, de compassion qui ressort des images que ces visages prennent une puissance Humaine immense.

6/6

Ca tient peut-être au fait que je me suis enchaîné les deux premiers, mais je trouve ce film trop court, trop "parenthèse", je ne réalise maintenant qu'il ne s'agit pas réellement de profil paysan 3...

Ceci étant, ça reste une œuvre assez poignante, dans tout ce qu'elle dégage, même si voilà, les deux premiers m'avaient tellement marqués... Le film porte magnifiquement son titre, une vie moderne, qui laisse sur le côté ceux qui ne suivent pas. L'arrivée de la femme d'Alain, de cette petite gamine...

Le rejet de l'agriculture, aussi, qui fouette chaque passage, comme si on passait à autre chose. Et la puissance cruelle de ces longs plans qui hurlent la fin d'un temps, d'un monde. Même ceux qui semblaient plus virulents sur les premiers aujourd'hui parlent d'un avenir où l'agriculture n'existera plus, "plus comme ça".

Ça fait mal, un peu, même si faut pas trop se la jouer militant des salles obscures, on est client de cette évolution...

5/6

çàd?

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Z'est à dire que nous sommes nous-même par notre mode de consommation courante et nos choix de consommation, soumis évidemment à notre pouvoir d'achat réduit, les premiers clients d'une agriculture qui anéantit les petits exploitants au profit des grands.

Ça ne fait pas de nous des coupables. Ce que je veux dire c'est que le constat de la mort de la petite agriculture pourrait faire gueuler des "c'est dégueulasse" et autres grandes phrases, quand nous sommes, malgré nous, les premiers à taper, de part notre consommation "facilité", sur le système. Je sais pas si je m'exprime bien.

bah le truc c'est que tu dis à la fois qu'on est coupables et innocents, faudrait savoir...

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En tout cas, Film Freak était innocent.

je vais me coucher.

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Responsable mais pas coupable...



Plus sérieusement, ce que je veux aussi dire, c'est que Depardon ne cherche pas à faire ça, même si je sais que personne ici ne semble le prétendre.

Sinon, pour rebondir sur le côté Deschien, dans la salle y avait des spectateurs (des "bourgeoises") qui venaient facilement pour rire fort de ces vieux paysans. Si le film de Depardon a ses moments drôles (le chien des Roy, c'est génial), par d'autres ça riait franchement aux gueules et aux accents...

C'est vrai que quelques rires gras m'ont un peu géné par moments. Par contre à la fin, la salle a applaudie. C'était assez beau.

C'est très bon et c'est très beau, avec un Depardon qui y va de son shaker d'émotions, entre le cocasse sur bout de nappe, le tableau d'une fin de monde, et l'attachement pour ses figures observées avec attention. La classe.

5/6

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Doll, it's a heartbreaking affair

Mise de pression là.

Vazy avec des pantoufles, aucune pression à avoir. Sauf si tu es dans une salle pleine au MK2 Beaubourg et que tu découvres qu'elle est hyper mal foutue vu que dès qu'un gus de taille minimale s'asseoit devant toi, il te cache un tiers d'écran.

forcément aux Hong Sang-soo la salle est vide donc tu peux bouger

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Doll, it's a heartbreaking affair

J'ai une grande confiance. J'aime énormément le peu de choses que j'ai vues de l'ami Raymond et j'adore la bande annonce.

Et quand j'étais jeune et con, j'étais scandalisé par le traitement que le film avait reçu à l'avance sur recette.

Un très beau film oui, mais je me sens quand même un peu à l'écart de l'adoration générale ici bas. Je tiens à dire que je n'ai pas vu les deux premiers et je trouve difficile d'être autant bouleversé par des personnages qu'on apprend finalement pas à connaître dans le film. On passe rapidement d'un foyer à un autre, la plupart parlent très peu.. Alors Depardon arrive à les filmer avec une aisance et une pudeur indéniable, mais on reste malgré tout très en retrait on n'apprend pas grand chose sur eux, sur leur vie. Depardon arrive à capter beaucoup de chose avec sa caméra, il y'a des moments émouvants et les personnages sont attachants mais il me manque clairement quelque chose pour être vraiment frappé par leur destin et que le documentaire dépasse le simple constat. Je me dis aussi qu'au niveau du ressenti j'aurais gagné à voir L'approche et La Vie Quotidienne, pour avoir la chance de les découvrir au fil du temps, et le bonheur de les retrouver dans la Vie Moderne.

Mais j'ai pas été déçu, j'ai quand même bien aimé.
4/6

Oui en effet c'est superbe.

Raymond m'a eu dès le premier plan. Etant un vendu aux Cévennes, je suis d'emblée happé par ce long plan séquence dans ces montagnes d'Ardèche que j'aime tant (et puis la Haute Loire que j'aime bien... Ozy, faudra m'inviter en Lozère un jour!). Et puis le plan dure... dure... pour déboucher sur un espèce de miracle de documentaire (le prolongement par l'arrivée du berger, de son troupeau et de son chien). Et tout le film de multiplier ces moments totalement magiques de documentaire, ou Depardon parvient à capter dans son cadre des moments de vie splendides (les chiens, les chats, les vaches et les moutons semblent à ses ordres).

Après, sur les hommes et le fond de la chose, c'est aussi fort. Il filme la mort. Et c'est super émouvant. Ces nouveaux qui galèrent, ces anciens qui baissent les bras, soit par fatigue physique (incroyables petits vieux) soit par obligations financières (la maman et ses chèvres). Un constat légèrement sympathique et bucolique qui bascule petit à petit dans la noirceur et l'impossible lendemain.

Je connais pas l'oeuvre de Depardon mais y'a une picturalité incroyable dans ses portraits. Notamment le vieux Marcel là. On dirait du Rembrandt. Et il laisse filer la peloche quand il faut. Et il parle au moment ou il faut. Bluffant.

Le plan séquence final est superbe.

Comme dit Bliss, la classe.