François, je te dédie cette insomnie...
* 1957 : Les Mistons - 4/6 Je l'ai revu y a pas longtemps par hasard, c'est en fait bien plus ample que dans mon souvenir... Je supporte pas les gamins, la pseudo-insolence, le côté franco-français qui colle, mais y a des trucs vrais, un parfum d'été, ca marche pas mal.
* 1958 : Une histoire d'eau cosigné avec Jean-Luc Godard - 2/6 Mouaif
* 1959 : Les Quatre Cents Coups - 4/6 Souvenirs flous, je retiens surtout la fin qui m'avait bien marqué, et la scène chez la psy. Le reste me semble un brin revendicatif et sec, un peu comme tout le coeur de la Nouvelle Vague, et du coup ça me touche pas. Le film a néanmoins quelque chose de tendu, tout le temps peur pour le gamin, comme si tu passais la séance à regarder quelqu'un entrain de fouiller dans un tiroir, avec la peur qu'il se fasse surprendre... Le film met mal à l'aise.
* 1960 : Tirez sur le pianiste - 4/6 Déjà plus vivant, plus fou, ca prend du corps, mais c'est aussi gentiment inconséquent.
* 1962 : Jules et Jim - 5/6 * 1964 : La Peau douce - 5/6 Je me les regarderais sans doute pas en boucle, c'est deux films que je trouve aussi beaux que déprimants. Tous doux dans la forme, il y a une aisance qui marque vraiment pour moi le vrai début de la filmo et de son vrai style (ce truc un peu vaporeux et feutré, comme sur le côté des évènements), tout comme Le mépris débute à mon sens réellement la filmo de Godard. La fin des deux films ma paraît un peu brutale, brouillonne, et les personnages sont pas forcément plaisants, mais ça commence à être le Truffaut que j'aime.
* 1968 : La mariée était en noir - 3.5/6 Ludique mais mal foutu : toujours ce côté chez Truffaut un peu "brouillon", qui fait son style mais du coup ca me surprend toujours quand on en parle comme d'un grand formaliste, maîtrise de la forme etc... J'aime Moreau fatiguée et cernée, la scène Denner est bien, j'aime le côté conte de fée, mais ca fait quand même bien torché.
* 1968 : Baisers volés - 6/6 Un petit miracle. C'est léger, ca part dans tous les sens, tout le monde s'éclate, et notamment à la mise en scène. Ca sent violent le film qui était à deux doigts d'être catrastrophique, et au contraire ca marche du tonnerre. Charmant, vivant, jeune, et la fin est géniale.
* 1969 : L'Enfant sauvage - 6/6 L'un des plus beaux films français tout simplement. Truffaut est l'acteur idéal, parce que cette histoire d'amour paternel entre le scientifique et l'enfant ne marche jamais mieux que quand tu met face à face le Truffaut sec et autiste et le gamin paniqué, violent, physique : c'est jamais directement donné, ça résiste, c'est pas évident. Le film a une pureté que j'adore (la simplicité de l'enchaînement des scènes qui s'accumulent sans structure qui les supplante, le noir et blanc, les morceaux de Vivaldi)
* 1971 : Les Deux Anglaises et le continent - 4.5/6 Un poil déçu vu la réputation. J'aime bien l'étrangeté constante du film, son côté lunaire à la mise en scène étrange, mais je ressens pas grand chose.
* 1973 : La Nuit américaine - 3.5/6 Sympa comme tout, m'enfin un peu tarte à la crème. Le côté brouillon qui revient au galop...
* 1978 : La Chambre verte - 4.5/6 Un film saisissant pour son atmosphère délétère, poisseuse, pour quelques scènes (la découverte de la statue, de l'autel...), au milieu d'un ensemble quand même un brin chiant. Mais ça sait très bien te faire rentrer dans son trip, rien que pour ça c'est un de ceux que j'estime le plus.
* 1980 : Le Dernier Métro - 4/6 Classique, mais bien, en fait. Je sais pas si c'est tellement de la "qualité française" comme on a dit, je trouve pas ça forcément académique en tout cas.
* 1981 : La Femme d'à côté - ?/6 Quasi aucun souvenir, ça m'avait pas transcendé, je trouvais ça un peu plat.
Au final un réal dont j'ai un peu du mal à comprendre la place quasi divine au panthéon du ciné français, mais dont le style et l'étrangeté sont réels (exactement à l'image de son jeu d'acteur, en fait), et qui représente vraiment, dans le ton, ce que le cinéma français peut avoir de plus rafraichissant.
|