Forum de FilmDeCulte

Titre original : Kurôzu zero

Le lycée Suzuran est réputé comme le repaire des pires rebuts de la société. Le gang de Terminale mené par Tamao Serizawa est sur le point de prendre le contrôle de l'établissement pour la première fois de son histoire. Mais Genji Takiya, nouveau venu en classe de Seconde, est bien décidé à lui barrer la route.
Adaptation live du manga de Hiroshi Takahashi, Worst.

L'adaptation live est toujours délicate, le réalisateur choisissant généralement une certaine démarcation stylistique affirmant sa position de faiseur de cinéma. Ici, Miike se concentre sur la fidélité absolue et pond finalement un concept 100% original que l'on a jamais vu sur toute la durée d'un film :
Coiffures punk impossibles, fringues super classes, démarches assurées mains dans les poches et postures des personnages toujours de côté, batte sur l'épaule ou masque sur le visage, accentuation de la langue japonaise comme dans les doublages d'anime, comique grossier, combattants hors pair à 16 ans qui craignent les filles, salles de classes bordéliques et cour de récréation en forme de cour de prison. Tout y est !
Pas vraiment d'histoire, juste une succession de séquences habilement agencées dont l'unique but est de nous présenter des scènes d'action formidables, des enjeux de pouvoir et de domination et un monde chaotique mais simpliste. L'impression de lire un manga à l'écran est sensationnelle et pourra évidemment rebuter les spectateurs qui n'apprécient pas le principe. Les autres sont aux anges et restent bouches bées devant tant d'absurde de bd, de street fighting et d'amitié virile premier degré.
La mise en scène est parfaite. Toujours fluide et efficace avec quelques touches formalistes bienvenues, elle ne prend jamais le dessus sur l'ambiance générale (décors, costumes, dialogues superbement écrits, souvent hilarants,...) et permet ainsi une immersion totale. Seul le gigantesque combat de fin se permet des effets de temps à la 300, mais heureusement n'en abuse pas. Miike renvoie Snyder dans les choux et démontre que l'adaptation bd à l'écran peut se faire de manière suffisamment efficace (travail des costumes, de la gestuelle et de la langue monstrueux) pour ne pas devenir pompière.
Quelques défauts : des longueurs, scènes inutiles et un sidekick pas toujours au top (blagues douteuses notamment). Mais pas grand chose de fondamentalement dérangeant.
Au final, Crows Zero est vraiment habité et de manière fortement originale. Un film jouissif à ne pas louper.

5,5/6

Je veux voire!

même si on aime pas le miike de Dead or alive on peu aimé ?
Quoi j'adore gozu ou adition par exemple.

_________________
Why there is so much trouble in this world?

Comment te dire ? J'en sais rien, tu verras !

pertinent argument j'y cours!

_________________
Why there is so much trouble in this world?

Ca se trouve où ?

Je l'ai vu au Festival de Deauville. On sait pas quand ça sort, mais c'est WS qui a les droits.
Edit : apparemment, courant 2008 en dvd.

Tu as pu voir autre chose? C'est con qu'ils n'aient pas pu rebondir sur l'année dernière avec de gros films porteurs et prestigieux, cette année c'est vraiment passé en méga catimini.

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair

Hein, c'est déjà passé? Ben p'tain, et moi qui pensais y faire un tour, alléché par la sélection très classe de l'année dernière... (et avec un jury qui donne le Grand Prix à Weerasethakul, c'est dire!)

Curieusement, je n'ai pas vu les deux films primés en compétition normale (dont un de Corée, oh surprise). Mais le reste oscillait entre merde auteurisante et merde tout court. Les hommages étaient ringards (Jiang Wen avec 2 de ses 3 films, Babel pour Yakusho et Le petit poucet pour Hisaishi, c'est du foutage de gueule).
Concernant le panorama, c'était dans l'ensemble peu intéressant. Un rare Im Kwon Taek bon à prendre (La mère porteuse), un nationaliste nord-coréen de 1972 (Flower Girl) ou un docu sur la place de la femme dans la société chinoise (Endless Night).
Côté action, le Miike excellent. Le dernier Soi Cheang (qui avait gagné l'an passé avec Dog Bite Dog) intéressant mais faiblard (Coq de combat, autre manga live). Un film thaï insupportable (Opapatika, putain de titre). Et le vainqueur, Héros de guerre, film chinois patriotique pro-guerre avec un faux style Band Of Brothers qui pue. Kounen, suite à l'annonce insupportable de cette victoire, a osé proclamer un Tibet libre. Kounen, Jampanoi, Caro et les autres, vous êtes des cons.
Sinon, l'organisation sentait le moisi. Même avec une carte presse t'es pisté comme un terroriste et impossible de bouffer une pomme dans le CID. Quant au Casino, il ne passait les films du panorama qu'en dvd (Le Sorgho rouge de Yimou, quelques Jia Zhang Ke,...).
Mon pote qui y va depuis 7-8 ans me disait que c'était le pire festival qu'il a vu.

Ok, pas de regret alors. Merci.

Ton avatar et ta signature, c'est ce film? (eh, mince, encore un Miike à rattrapper, il tourne plus vite que je regarde...)

_________________
C'est moins la connerie que le côté attention-whore désoeuvrée plutôt pête-couilles et désagréable que l'on relève chez moi, dès lors que l'on me pratique un peu.

Espace branleurs

Exact.

Lol Jan Kounen est donc réellement né en 1992

Bon ben je pensais y aller et j'ai finalement pas pu, tu m'enlèves mes demi regrets.

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair

Quelques images tirées d'un screener pourri pour allécher les impatients :

Il est bien Shun Oguri la dedans?