aka Sur le chemin de la guerre
Aux Etats-Unis, au milieu des années soixante, le Président Lyndon Johnson et sa brillante équipe de conseillers, issus pour la plupart du gouvernement Kennedy, s'interrogent sur le bien fondé de l'intervention américaine au Vietnam. Doivent-ils retirer leurs hommes du conflit ou intensifier l'effort de guerre ?
Convaincu par son gouvernement et ses conseillers, l'homme qui rêvait d'être le Président du respect des Droits de l'homme va enliser l'Amérique dans une guerre meurtrière et interminable.Après des années 60 glorieuses, la carrière de Frankenheimer périclite à la fin des '70s et à travers la décennie suivante, le forçant à retourner à la télévision mais c'est là qu'il renoue avec le cinéma politique de ses débuts et signe quatre téléfilms et mini-séries, toutes inspirées de faits réels et couronnées d'un Emmy, et qu'il redore suffisamment son blason...pour retourner enquiller les foirages ciné avec l'enchaînement
L'Île du Dr. Moreau,
Ronin et
Piège fatal.
Mais son dernier mot sera un retour aux sources avec ce
Path to War pour HBO qui m'attirait pour son sujet (et sa longueur) oliverstonesque(s) et sa réputation plutôt flatteuse.
La première heure est une vraie réussite dans son portrait d'un Président qui aura validé son accès soudain au Bureau Ovale avec une victoire populaire aux élections et désireux d'être l'instrument de véritables changements sociaux mais qui laisse la préoccupation de son statut dans l'Histoire - il va pas être le responsable de la première guerre perdue par le pays quand même? - le forcer à s'enfoncer dans un conflit dont il a hérité. La caractérisation de son entourage, fait de conseillers, de généraux et de
speechwriters, comme autant d'influences aux motivations divergentes complète ce tableau complexe.
Mais peu à peu, comme l'armée américaine au Vietnam, le film s'enlise, croulant sous la répétition de scènes au jargon militaire de plus en plus rébarbatif, la drame humain surnageant lors de certains pics dramatiques (ex : l'immolation, la démission de Goodwin, la colère de Ball) avant une fin qui recentre sur ce qui aurait dû être le véritable conducteur du récit, ce rapport de Johnson aux caméras, à la télévision. C'est un film qui commence par un plan de caméras de télévision filmant la danse du Président fraîchement élu et qui se termine par un discours télévisé et entre les deux, on l'aura vu fréquemment consulter et conspuer les trois écrans de télévision présents dans son bureau ovale (postes que je n'ai jamais vu dans une autre œuvre sur la Maison Blanche).
A trop vouloir être exhaustif, le film s'étire un peu inutilement jusqu'à 2h45. Heureusement, c'est un festival de comédiens, à commencer par Michael Gambon, excellent à chaque fois que barrit Lyndon.