c'est vraiment du cosplay, cette série. "on va faire the knick mais avec la police ! (et en france)" et "on va filmer ça comme du fincher !". mais dans l'absolu pourquoi pas, the knick c'est vachement bien, l'évolution des techniques de la police c'est passionnant, et paris 1900 forcément c'est hyper intéressant. et quitte à copier une mise en scène us, fincher y a pire.
et tout ça est fait avec des moyens et des sous et ça donne quand même un résultat impressionnant. j'ai revu adèle blanc sec y a pas longtemps et je ne sais quand même pas comment besson a fait son compte parce que ça le met quand même complètement à l'amende : y a 2000 figurants partout, tout le monde est parfaitement costumé, l'impression qu'il y a 100 décors et que chacun est totalement reconstitué avec minutie, c'est vraiment hyper impressionnant quand on se souvient de bouts de rues vides chez luc. et tout le monde fait ce qu'il a à faire avec beaucoup de savoir faire, globalement c'est quand même hyper propre. il y a le souci jeremie laheurte qui a visiblement été choisi uniquement sur photo, mais sinon le cast comme d'hab chez canal c'est un smash, surtout marc barbé et christian hacq, géniaux.
le souci c'est plus l'histoire, ou plutôt le format : 8 fois 1 heure c'est délirant, et les 6 fois 1h de la deuxième saison me semblent beaucoup plus raisonnables. l'idée de mélanger un vrai petit fais divers de l'époque avec le contexte politique général est super, tous les éléments éparses sont bons, mais ça n'a pas du tout la richesse et la densité pour tenir une telle durée, du coup ça finit par stagner, aller à deux à l'heure, donner un enjeu monstrueux à des choses pas totalement palpitantes, les tentatives de mini intrigues secondaires ne sont pas passionnantes, et on s'y perd un peu, et un truc très dilué et alambiqué tu finis juste par t'en foutre.
mais le réalisateur change en milieu de saison, et si la première partie par julien despaux est propre et efficace mais vraiment sans personnalité ni génie, la deuxième par frédéric balejkdjian, qui n'a pourtant pas moins une filmo de faiseur télévisuel sans grand éclat, est plus convaincante, et dans les deux épisodes il y a des trucs de photos qui sont juste splendides, une des photos les impressionnantes que j'ai vu dans un truc français récents. un peu ostentatoire, mais osef, c'est splendide, reflechi, intelligent, là encore cohérent avec la da et la reconstitution, vraiment formidable.
après, z a raison sur plein de choses, une forme de vulgarité générale, ou sur le regard sur l'époque à la limite du révisionnisme tant il est contemporain, le plus flagrant étant bien évidemment le rôle de l'avocate féministe.
8 heures c'est beaucoup trop, il y a de vrais et gros problèmes, et on en tire pas un plaisir monumental mais ça reste une des séries françaises les plus ambitieuses dans certains aspects - et ces ambitions sont généralement atteintes - que j'ai vu de la vague actuelle.
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