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The Lost World en VO.



Une expédition dirigée par le professeur Challenger quitte Londres pour la forêt amazonienne, dans le but de retrouver l'explorateur disparu Maple White et le "monde perdu", mystérieux plateau peuplé de dinosaures qu'il décrit dans le carnet que sa fille a gardé...


C'est assez frappant de voir que, comme dans King Kong, le plus plaisant du film se trouve finalement d'avantage dans ce qui précède le premier contact avec les monstres : que ce soit à Londres autour du groupe qui se forme, ou dans les premières avancées à travers le pays, le récit a un entrain et un enthousiasme communicatifs, volontiers comique. Le film, par la suite, garde intact ce quota sympathie, mais peine à toujours bien prendre en charge son ambitieux matériau.

La jungle que se construit le film est séduisante, irréaliste et fantasmée (par la gestion de l'espace très malléable, par exemple), et cet exotisme-là fonctionne. C'est plus compliqué concernant les dinosaures eux-même... Si le film garde son potentiel merveilleux lorsqu'il les confrontent aux humains (quand les bêtes traînent nonchalamment à l'arrière-plan), les "encarts" répétitifs donnant en spectacle les batailles de dinos pour elles-même, à l'écart de la dramaturgie et du montage, sont ennuyeuses et peu convaincantes. C'est plus globalement le problème (on pourrait aussi dire "la particularité"...) des trois quarts du film se déroulant dans la jungle, et où rien n'est rythmé, chapitré, mis en relation. Chaque personnage suit son petit fil individuel (le cœur de mademoiselle hésite, les professeurs observent les dinos se battre, le vieux chasseur cherche une sortie...), et le tout est mêlé dans une sorte de patchwork un peu égal, sans réelle évolution. On fait visiter, quoi... De même, je suis un peu surpris de voir les dinosaures arriver directement dans le film, sans aucun rapport de découverte et de séduction, débarquant d'un coup au détour d'un plan, pour nous, alors que les personnages vaquent à leurs occupations : ils sont juste "là".

Le goût de ce genre de film d'aventure enfantin et enthousiaste reste très agréable (la volonté gourmande d'exploiter le décor de toutes les façons : de nuit, traversé par les dinosaures en fuite, pris dans les feux), mais la bluette un peu faible, comme le final généreux mais finalement assez peu épique, peinent à laisser en tête plus qu'un souvenir confortable.